Les vacances sont terminées, c’est l’heure de la rentrée des classes. Et qui dit rentrée, dit organisation, horaires, activités, papiers à remplir, car il n’y a pas que les enfants qui sont concernés, les parents sont également très sollicités. Dans les conversations entre expatriés, la logistique qui accompagne la rentrée est un sujet récurrent, avec son cortège de complaintes et de tuyaux échangés : la fameuse lunchbox que beaucoup abhorrent, les trajets maison-écoles-activités qui sabotent une journée qui s’annonçait pourtant productive, et l’avalanche d’informations envoyées par l’école chaque jour. Heureusement, il existe des solutions, que de nombreux parents ont bien voulu partager avec les lecteurs de French Morning.
L’angoisse de la lunchbox vide… Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir y mettre ? Il faut penser varié et équilibré, avec l’espoir que ce satané repas sera mangé, car quoi de plus décourageant que de se donner du mal à le préparer et de le voir revenir à la maison à peine grignoté, voire totalement boudé ? « Ce sont souvent des restes de la veille, mais j’ai aussi fabriqué pas mal de pain que j’ai congelé, pour toujours avoir de quoi faire un casse-croûte », confie Lucie Marascia, maman de trois enfants de 11, 8 et 3 ans.
On peut trouver de nombreuses idées de menus en ligne, notamment sur le site Teuko, créé par deux mamans françaises, ou sur le groupe Facebook « Les lunchboxes des parents français ». Dans les écoles publiques californiennes, bonne nouvelle depuis cette rentrée : tous les élèves de Kindergarten à la Terminale, sans distinction de revenus, ont droit à un petit-déjeuner et un déjeuner gratuits.
Dans les écoles privées, il est rare de ne pas avoir un service de livraison de repas, qui peut alléger la charge des parents : « J’utilise un service deux fois par semaine et cela m’aide sacrément », reconnaît Sophie Le Guen, maman d’une fille de huit ans et d’un garçon de quatre ans. « Je le fais systématiquement le lundi, pour me remettre du week-end. Les enfants aiment le changement, mais pas forcément la composition des repas qui leur sont livrés. » La qualité médiocre des repas de collectivités est très souvent soulignée par les familles expatriées, et la lunchbox devient alors un excellent moyen d’offrir des repas équilibrés, ou, du moins, plus au goût de ses enfants. « Après un an de cantine au collège, mon cadet m’a fait promettre qu’il aurait des lunchboxes cette année », souligne en riant Agathe Azzis-Midon, dont les enfants sont en 8th grade et première année d’université. « Il avait même promis de les préparer, mais chaque matin, il trouve une bonne raison de me demander de les faire à sa place…» Elle attend d’ailleurs avec impatience que son fils entre au lycée, car il aura la permission de sortir de l’établissement pour s’acheter à déjeuner dans le quartier : « Le lycée, c’est la libération ! »
« Au mois d’août, les vacances sont déjà finies », déplore Sophie Le Guen. « On doit déjà préparer la rentrée, remplir des papiers et des formulaires, ne pas rater l’inscription aux activités périscolaires…» Outre un volume souvent impressionnant d’emails, il faut savoir naviguer entre les autres moyens de communication qui permettent de se tenir au courant de ce qui se passent à l’école : « On doit être sur le site de l’école, mais aussi sur mille réseaux sociaux. On est vraiment très sollicité », déplore Caroline Huart dont le fils vient d’entrer en 7th grade. Même constat pour Agathe Azzis-Midon: « On nous suggère de consulter le site de l’école tous les jours pour regarder les notes et se tenir au courant des devoirs que les enfants doivent faire, mais je préfère leur donner de l’autonomie, sans avoir à constamment vérifier que tout est fait. »
Pour ne pas rater une réunion importante, l’entraînement de foot de l’aîné, ou le cours de guitare de la petite dernière, les calendriers partagés permettent d’organiser et de partager les responsabilités. « J’entre tout dans Google calendar : les horaires, les adresses, et j’ai appris à mon fils qui est au collège à consulter Google Maps pour savoir quel bus prendre pour se rendre à son entraînement quotidien et y arriver à l’heure », explique Agathe Azzis-Midon.
Les trajets maison-école-activités périscolaires font également partie des contraintes dont les parents se passeraient bien. « Ça commence dès le premier jour, dans le parking de l’école. À croire que les parents ont oublié de conduire et de se garer correctement pendant les vacances, ils se mettent en double file, c’est un vrai souk ! », raconte Sophie Le Guen, qui a choisi d’être en retard, ou de se garer plus loin et de marcher pour éviter ce désagrément. D’autant que ce ballet de voitures se répète quelques heures plus tard à peine, laissant aux parents à peine le temps de souffler entre la dépose du matin et la récupération de l’après-midi. « Les horaires ne sont pas faits pour les parents qui travaillent », souligne Caroline Huart, qui a choisi par moments de ne pas travailler pour pouvoir s’occuper de son fils après l’école.
Sophie Le Guen et son mari alternent les déposes et récupérations : si un parent fait le trajet du matin, l’autre fait celui du soir. Car après l’école ont lieu les fameuses activités périscolaires, qui nécessitent également que les parents endossent le rôle de chauffeur de taxi. « J’ai passé ma vie à conduire mes fils partout », constate Agathe Azzis-Midon, dont le fils cadet a un entraînement de foot quotidien. « J’essaie de l’aider à trouver le moyen de s’y rendre par lui-même. J’ai bien essayé le covoiturage, mais, au final, c’était souvent moi qui conduisais les enfants des autres. »
La rentrée est aussi souvent synonyme de stress, en particulier pour les enfants qui s’interrogent sur leurs futurs enseignants, – seront-ils stricts ou sympas – , et sur leur capacité à se faire des amis. Ses inquiétudes sont souvent partagées par les parents, sensibles aux changements qui accompagnent chaque rentrée : nouveaux enseignants, nouvelles habitudes à prendre… « Chaque année, la logistique change dans notre école », explique Lucie Marascia. « Cette année, c’est le lieu de dépose qui n’est plus le même que l’an passé ».
Afin de répondre aux questions des enfants et réduire le stress lié aux changements de rentrée, de nombreuses écoles organisent au primaire une sorte de pré-rentrée pour les enfants, leurs familles et leur instituteur/trice. « Cette année, nous avons une nouvelle directrice, de nouveaux enseignants. Cette rencontre permet aux enfants de faire connaissance, de poser des questions et au personnel de l’école de connaître un peu mieux notre famille. Cela rassure tout le monde. »
Dans l’école que fréquente le fils de Caroline Huart, l’équipe pédagogique met tout en œuvre pour que les enfants s’adaptent vite : « Les enseignants leur demandent chaque jour comment ils se sentent et sont toujours disponibles si les élèves ont des questions ou veulent parler de leur stress. L’école organise également des activités pour accueillir et intégrer les nouveaux, comme une pizza party, une bonne occasion de se connaître. »
Bonne rentrée !