Il y avait un air de Noël ce jeudi 11 décembre au New York Stock Exchange (NYSE). Autour des sapins, guirlandes et boules qui décoraient la salle des marchés de Wall Street, une centaine de personnes avaient enfilé pour l’occasion des gilets rouges aux couleurs du LendingClub, et patientaient en discutant ou en prenant des selfies.
Tous venaient assister à l’introduction en bourse (IPO) de cette société de finance participative en ligne (une sorte de Kickstarter pour les prêts aux particuliers et petites entreprises), qui a été créée en 2006 en Californie par Renaud Laplanche. Lorsque l’horloge a affiché 9h30, le Français a fait sonner, depuis le balcon, la cloche qui signale l’ouverture de la bourse, sur fond de longs applaudissements.
Le décor se prêtait bien à l’occasion, car ce matin-là, pour Renaud Laplanche, c’était vraiment Noël. Le cours de l’action a atteint 24 dollars à l’ouverture, soit 63% de plus que le prix d’introduction. « C’est au-delà de mes espérances. On pensait qu’on serait à 40% au-dessus maximum. Il y a eu un appétit énorme des investisseurs », confiait Renaud Laplanche, en fin de matinée. Il estime que sa levée de fonds devrait approcher le milliard de dollars. « C’est une entreprise très en vue, dans un nouveau secteur, qui suscite beaucoup d’intérêt », confirme Scott Cutter, vice-president exécutif du NYSE.
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Avec cette introduction en bourse – la 5ème la plus importante de l’année dans le secteur “tech” -, Renaud Laplanche espère gagner en visibilité et en crédibilité dans le monde de la finance. « C’est extraordinaire d’en arriver là, que cette idée soit devenue une société qui aide des milliers de personnes à accéder plus facilement au crédit », commente-t-il.
Sur le “floor”, Renaud Laplanche a enchainé les interviews pour les télévisions américaines. Devant les caméras, il a rappelé que l’introduction en bourse de LendingClub représente « la deuxième plus grosse IPO de l’année pour une société internet », derrière Alibaba. Avant de reprendre son gobelet de carton, qui ne l’a pas quitté de la matinée. Du café ? Pensez-vous. « C’est de l’eau chaude avec du miel. J’ai une extinction de voix, j’étais très inquiet de ne pas pouvoir faire les interviews ce matin. Mais ça va un peu mieux. En fait, cela fait dix jours que je suis en road-show pour présenter l’entreprise aux investisseurs, je parle huit heures par jour, je suis passé du climat de Boston à San Francisco, et j’ai attrapé froid. »
Croisé dans la salle des marchés, Luc Hardy, un investisseur de la première heure dans LendingClub, était ravi. « Ces derniers temps, j’ai eu beaucoup d’appels d’amis invetisseurs qui voulaient acheter des actions, et sur la base de cette effervescence, je suis optimiste. En tout cas, cela me fait super plaisir de voir Renaud en haut de ce balcon. Une valorisation comme cela, c’est énorme. Pour un fils d’épicier d’Hyères, c’est pas mal ! »