La NBA, Rémi Reverchon en a rêvé « naïvement » il y a 20 ans alors qu’il jouait en National 2 (quatrième échelon national) à La Rochelle en Charente-Maritime, puis à Charenton-le-Pont dans le Val-de-Marne. Biberonné aux exploits de Michael Jordan aux Bulls et à la Dream Team des JO d’Atlanta en 1992, ce grand gaillard d’1,94m se dirige finalement vers le journalisme sportif et décroche son diplôme en 2006 après deux ans dans le Colorado.
« Je suis un amoureux fou des États-Unis. J’y suis retourné en 2009 avec une caméra, un ordinateur de montage et très peu d’économies en poche pour m’installer à Los Angeles. Au final, ces trois années ont été les meilleures de toute ma vie », lâche-t-il nostalgique. Dans le milieu très opaque qu’est la NBA, Rémi Reverchon se fait rapidement un nom et un carnet d’adresses à rallonge, enchaînant les interviews et sujets télé pour la chaîne Canal Plus. « Si j’ai pu vivre autant de choses à LA, c’est grâce aux rencontres que j’ai faites. Je pense notamment à Didier Mbenga, le pivot belge des Lakers en 2010. Il m’a ouvert les portes de ce monde de la nuit si fermé à Hollywood ».
À la table de Kobe Bryant
Le journaliste est notamment invité à l’enterrement de vie de garçon de Lamar Odom, l’une des stars de l’équipe sur le point de se marier avec Khloé Kardashian. Et puis, un soir, vient la consécration. « Je me suis retrouvé à la même table que Kobe Bryant (décédé dans un tragique accident d’hélicoptère en janvier 2020) en boîte de nuit. Je ne suis pas du genre groupie, mais c’est LE mec qui m’a fait aimer le basket et j’ai eu la chance de l’interviewer ensuite. J’en garde un souvenir impérissable. »
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La Cité des anges est une vraie ville de sport et une ville de basket. On y trouve aujourd’hui les Lakers de LeBron James, les Clippers de Kawhi Leonard et l’excellente équipe universitaire d’UCLA où a notamment explosé Russel Westbrook. « Los Angeles, ce n’est pas un coup de cœur instantané. Mais il y a une vibe indescriptible qu’il faut vivre pour ressentir », explique Reverchon, qui a voyagé partout à travers le pays pour couvrir des matches importants.
Voyage au cœur de la culture américaine
Il a notamment poser ses valises pour quelques jours à Dallas en juin 2011, à l’occasion des deuxièmes finales NBA de l’histoire des Mavericks de Dirk Nowitzki. « J’étais en charge de réaliser un reportage chaque soir pour faire vivre les coulisses de l’événement avec Xavier Vaution (également journaliste basket). Un matin, on a décidé d’aller tourner des images du Texas rural, et on s’est retrouvé par hasard dans le ranch de la série “Dallas”! ». Miami, un des berceaux de la pop-culture où a brillé LeBron James entre 2010 et 2014, fait aussi partie de ses coups de cœurs. Une ville où il se rendait régulièrement avec Xavier Vaution et George Eddy, le plus français des journalistes basket américains.
Rentré en 2012 en France pour participer à la création de l’émission « NBA Extra » sur BeIN Sports dont il est toujours le présentateur aujourd’hui, Reverchon a profité de la pandémie pour écrire un livre sur son expérience américaine. Sorti le 14 octobre aux éditions Amphora, ROAD TRIP NBA se veut un voyage au cœur de la culture américaine présentée sous le prisme du basketball. De Miami à New York en passant par Houston et Minnesota, l’auteur y raconte chacune des 28 villes où se trouvent les 30 franchises NBA, le tout agrémenté de témoignages d’anciens joueurs, de journalistes locaux et de magnifiques photos. « Je voulais faire quelque chose qui me colle à la peau sur le voyage, le basket, mais aussi la culture, la musique et les spécialités culinaires de tous ces endroits qui nous font rêver », résume Reverchon.
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Le journaliste réussit à la fois à nous parler de l’histoire et de l’actualité de chaque équipe avec un ton décalé et humoristique, pas choisi au hasard. « À 36 ans, je ne suis plus un gamin. J’endosse un peu le costume de vieux con dans le livre (rires), mais c’est pour parler à la jeune génération ». Une nouvelle génération très friande de basket et de NBA si l’on en croît Reverchon. « Après les années 1990, la NBA vit un deuxième âge d’or en France en ce moment. On le voit avec les audiences de l’émission, le nombre de licenciés (700 000) et l’intérêt de la NBA qui a organisé le premier match de saison régulière entre Milwaukee et Charlotte à Paris en janvier 2020. »
Angelino de cœur, le présentateur de NBA Extra continuera à supporter les Lakers cette année, qu’il voit remporter un nouveau titre de champion. « On les appelle les retraités, c’est à la mode de se moquer d’eux (plusieurs joueurs majeurs de l’effectif dépassent les 30 voire les 35 ans). Mais moi, je crois que les grands joueurs apprennent toujours à jouer ensemble », prédit-il avant de se prêter au jeu des pronostics. « Si je devais parier, je miserais sur une finale Bucks-Lakers. Mais vu que je n’aime pas le froid, je préférerais aller couvrir les finales sous le soleil de Miami (rires). »