D’Aristote à la crème pâtissière, il n’y a qu’un pas… Enfin un choux. Titulaire d’un Master de philosophie, Rebecca Donze avait envie de s’exprimer autrement que par l’écriture et la pensée. Elle a donc monté son entreprise à Los Angeles, The Sweet Nuns, spécialisée dans les religieuses.
Et ses choux se vendent comme des petits pains. “Je fais beaucoup d’événements: baby shower, Golden Globes ou pour les studios de cinéma” , assure-t-elle. Derrière cette tête bien remplie, se cache une femme déterminée, avec un projet bien défini. “Je me suis reconvertie dans la pâtisserie il y a 5-6 ans. J’ai fait un stage chez Eclair de génie, la pâtisserie de Christophe Adam, pour me spécialiser dans la pâte à choux” , raconte-t-elle. Elle y découvre les secrets de la confection et décide de se mettre à son compte.
Paris ayant une compétition féroce, elle s’expatrie en 2014 vers un lieu qu’elle connait déjà, Los Angeles. “J’ai eu la chance de faire un programme d’échange en 2009, et j’ai vu qu’il y avait un marché. C’est la ville des événements, lâche-t-elle. Il faut au moins 350.000 dollars pour créer son entreprise” , ajoute celle qui a sauté le pas avec ses économies. Mais son parcours est semé d’embûches. “C’est difficile de s’installer aux Etats-Unis car c’est très contraignant de monter une cuisine, il y a beaucoup de restrictions.” Le local qu’elle occupe était un restaurant qu’elle a transformé en laboratoire en sept mois de travaux. En octobre 2015, The Sweet Nuns a finalement ouvert ses portes.
Seule aux fourneaux, elle confectionne sa fameuse pâte à choux. “Les religieuses sont ma pâtisserie de prédilection, elle est facilement personnalisable.” Il y a une forte demande à Los Angeles, Rebecca Donze a déjà confectionné des religieuses en forme de panda pour Gwen Stefani ou de “Princesse Leila” pour une soirée Star Wars. “Les Américains trouvent que c’est mignon, et il y a un marché asiatique car c’est “kawaii”(adorable, ndr).”
Outre la personnalisation des religieuses, elle mêle les goûts américains au savoir-faire français (craquelin pour le croustillant), proposant notamment des religieuses ananas-huile d’olive, ou fraise-coquelicot. “Certains produits sont importés de France, comme l’eau de rose, la fleur d’oranger pour la saveur tropézienne, et bientôt des pistaches” , précise-t-elle. Ses best-sellers restent la vanille, le chocolat et le caramel beurre salé.
Réalisant des pièces montées à la demande, Rebecca Donze décline le produit, et en confectionne 100 à 150 par jour. La crème prenant bien, Rebecca Donze souhaiterait ouvrir un “corner” dans un quartier japonais de West Hollywood, en 2017. “Il y a une organisation non-lucrative qui m’a proposé de me prêter de l’argent” , commente-t-elle. Ce serait la cerise sur le gâteau !