Dans ses oeuvres, Reine Paradis aime jouer avec les frontières du réel et de l’imaginaire. Après avoir présenté son travail à la foire new-yorkaise Aipad (du jeudi 4 au dimanche 7 avril), l’artiste française exposera sa série “Midnight” à la Neuehouse à Brooklyn, du lundi 8 avril au vendredi 31 mai.
Après avoir étudié aux Gobelins à Paris, cette Corrézienne a multiplié les emplois d’assistante de production à Paris et Londres. Son départ à Los Angeles pour un stage dans une boîte de production va la révéler. Dès 2014, elle commence à travailler sur ses projets personnels, des photographies qui ont des airs de peintures. “L.A m’a inspiré, et je me suis rendu compte que c’était possible.”
Chaque photographie est réalisée suivant un procédé minutieux. Quand une image lui vient à l’esprit, elle réalise une maquette en carton, qui lui sert de référence pour la photographie. “Beaucoup de scènes et de lieux appartiennent à mes souvenirs d’enfance.” Soucieuse du moindre détail, la Française confectionne les costumes ainsi que les éléments de décor dans son atelier de South Central. Et elle prend surtout le temps d’effectuer ses repérages afin de dénicher le cadre idéal pour chacune de ses photographies. Son credo : les lieux aux formes géométriques simples, difficiles d’accès. Pour les trouver, elle a arpenté les Etats-Unis lors d’un road-trip, capturant des décors en Floride, Arkansas, Oregon, Nouveau-Mexique et en Californie.
Présente comme modèle dans chaque image, elle a ainsi dévalé une dune de sable ou grimpé sur le toit d’une église. “Ce ne sont pas que des photographies, mais aussi des performances et une autobiographie”.
Réalisées par son mari Carl Lindstrom, les images de sa série “Midnight” se distinguent également par leurs couleurs flamboyantes. “Le shooting se déroule aux alentours de midi pour bénéficier d’une lumière intense, qui n’existe pas en Europe”, indique Reine Paradis. En post-production, elle joue sur la saturation du bleu afin de créer des clichés qui donnent l’impression d’avoir été réalisés “sous une pleine lune bleue”. Présentée à Paris, Los Angeles, Miami, Boston et bientôt New York, cette série sera ensuite exposée en Suisse. Elle sera accompagnée de la projection du documentaire de Carl Lindstrom “Queen Paradis”, une ode à son travail.