Imiter les jeunes cantines parisiennes branchées en misant sur une cuisine française simple et de qualité, c’est l’objectif du nouveau restaurant de Bowery, Rebelle.
Vaste espace aux lumières tamisées, murs de briques et revêtements gris, mobilier noir et épuré, tuyauterie apparente et cuisine ouverte à l’acier flamboyant: en jouant la carte industrielle, Rebelle a tout de l’entrepôt chic.
Le souhait de ses deux propriétaires américains francophiles, Branden McRill et Patrick Cappiello (également propriétaires de Pearl & Ash) voulaient composer des plats simples, à l’esthétique épurée mais aux saveurs sublimées. Ce n’est donc pas par hasard qu’ils ont choisi le Lower East Side pour ouvrir leur nouveau restaurant.
Si les plats et saveurs se veulent français, à l’image du nom de l’établissement, certains aspects nous rappelent que nous ne sommes pas tout à fait dans l’Hexagone. Le chef Daniel Eddy n’est pas français mais américain. Celui-ci s’est néanmoins fait la main dans des cuisines françaises pendant trois ans.
Sur la carte, nos célèbres poireaux vinaigrette et le bon vieux Paris-Brest cohabitent avec des plats non-gaulois. Le boeuf bourguignon est associé à la betterave pour devenir un “betterave bourguignon” . Et les cerises du clafoutis se font voler la vedette par des grains de raisin. Des combinaisons originales donc mais efficaces. La vinaigrette des poireaux, finement relevée, donne à ce légume une seconde jeunesse. Les coquilles Saint-Jacques, elles, sont astucieusement relevées d’une crème de gingembre (on regrette que le choux, lui, soit si amer).
La carte des vins, l’une des pièces-maîtresses de Rebelle, propose 1.500 crus français et américains dont les prix varient entre 28$ et 6995$ pour un Montrachet, Grand Cru de 1989. En attendant qu’une table se libère (le restaurant affichait complet dès l’ouverture) ou pour un simple apéritif, installez-vous au bar situé dans l’entrée et commandez un Kir Normand. Les plus gourmands tenteront peut-être le foie gras au torchon.