« C’est paradoxal, il a fallu que je vienne au Canada pour devenir Français », explique Ramzi Sfeir, secrétaire de la section de Montréal du Parti Socialiste, avec un grand sourire.
Son mandat de secrétaire du PS, il l’entame en 2012 sans être officiellement Français, ce qui n’a pas été de tout repos, au début du moins. « En 2012, du Québec, j’ai fait campagne pour François Hollande alors que je n’avais pas encore mes papiers français. J’ai été naturalisé français en 2014», dit-il en riant.
En 2017, il soutient Benoît Hamon, le candidat PS, parce qu’il a des idées progressistes. « Je ne suis pas du tout conservateur. Je suis un progressiste, attention, je ne suis pas un progressiste Macron, je suis un progressiste au vrai sens du terme. Un progressiste, c’est quelqu’un qui veut dépasser les choses qui nous font peur aujourd’hui», dit-il.
Son parcours, Ramzi Sfeir le résume sobrement : mère colombienne, père palestinien, il fréquente le lycée français de Jérusalem durant sa jeunesse. Ayant « grandi dans les territoires palestiniens, ce n’est pas la politique qui m’intéresse le plus, c’est toutes les conséquences des mauvaises politiques ». À partir de 2006, il poursuit ses études en France en sociologie à Toulouse puis à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse. « J’étais très, très engagé depuis 2006, au moins » à cause des élections présidentielles de l’époque mais aussi parce qu’il a été séduit par les idées et valeurs du PS.
« J’avais envie d’aider ce pays que j’ai toujours considéré comme le mien même si je n’en étais pas citoyen. Je me suis dit que le meilleur moyen de contribuer était de devenir militant. »
En 2010, pourtant, il doit faire un choix, à cause de la Circulaire Guéant : trouver un travail dans son domaine d’études dans les six mois ou quitter le territoire français. « Je suis allé à Pôle Emploi International qui m’a dit: avez-vous entendu parler du Québec ? », se souvient-il en riant.
Trois mois plus tard, papiers d’immigration en poche, il atterrit à Montréal parce qu’il voulait vivre dans un endroit francophone. « J’ai toujours été boursier du gouvernement français, donc la France a investi en moi, quelque part. Et j’ai trouvé dommage de laisser tomber cet héritage en arrivant à Montréal », dit-il pour résumer son engagement militant toujours aussi fort.
Benoit Hamon n’était pas le premier choix de candidat de Ramzi Sfeir : « en juin 2015, j’ai voté la motion A au Congrès de Poitiers. Ceci dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. » Cette motion de soutien à François Hollande était présentée par Jean-Christophe Cambadélis. Elle a obtenu 55% des voix lors du vote du Congrès.
Mais pour Rami Sfeir, les idées du candidat « donnent de l’espoir. On peut évoquer le revenu universel, l’engagement environnemental ou ce 49-3 citoyen que Benoît veut mettre en place. »
Concernant les Français de l’étranger, « l’équipe de campagne de Benoît Hamon nous a intégrés depuis le début dans la prise de décision, dans l’apport de sujets, parce que nous sommes ceux qui vivons à l’étranger. »
Il n’y a qu’un paragraphe sur les Français de l’étranger dans le programme final de Benoît Hamon, mais pour Ramzi Sfeir, « ce n’est pas ce qui est dans le programme qui compte le plus. Je ne dis pas que c’est bien, attention. Par contre, Benoît Hamon a fait une vidéo pour parler aux Français de l’étranger, c’est le premier qui l’a fait”. Preuve que “pour lui, nous ne sommes pas uniquement des exilés fiscaux. »
Pourtant, son champion a du mal à décoller dans les sondages. Mais ce n’est pas parce que des personnalités ont refusé de s’engager ou ont quitté le navire du PS que Ramzi Sfeir va les suivre. « C’est leur problème, qu’ils le quittent. »
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“Les idées de Benoît Hamon donnent espoir” J’espère qu’il faut prendre ça au second degré, il est vraiment drôle le jeune homme ou alors il vient de sortir de 5 ans d’hibernation .