S’il y a bien une chose qui fascine les habitants de Los Angeles, c’est la pluie. Si rare, tant espérée… C’est donc tout naturellement qu’un engouement s’est créé autour de l’exposition temporaire « Rain Room », hébergée par le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), jusqu’au 6 mars 2016.
A l’instar du Barbican de Londres en 2012 et du MoMA de New-York en 2013, elle ne désemplit pas. Et les places sont réservées jusqu’en février 2016. Mais pourquoi tant de fascination ? Nous avons testé l’expérience.
Plongé dans une douce obscurité et guidé par un sobre jeu de lumière, le visiteur est happé par un bruit de cascade. Au cœur de la pièce, une simulation d’averse nous transporte au cœur d’une soirée d’automne très humide.
Dès que l’on s’avance, dès que le corps est détecté, les chutes d’eau s’arrêtent au dessus de vous, mais continuent de vous entourer. L’émerveillement se lit sur les visages. « C’est nous qui contrôlons la pluie », commente Suzann, une galeriste. Pas question d’accélérer le pas, sous peine de prendre une douche froide. « Il faut se déplacer lentement pour actionner le système », a prévenu le guide à l’entrée. Il semblerait que quelques visiteurs, aux vêtements mouillés, aient omis la consigne.
Cette expérience sensorielle dure quinze minutes, durant lesquelles le temps s’arrête. « Nous devenons acteur de cette expérience, nous réagissons avec l’espace. C’est vraiment spécial », reconnaît Ryan, un Angeleno étudiant l’architecture.
Non loin de là, trois amis commentent l’exposition. « J’ai été fasciné par la reconfiguration de cet élément naturel. Cela change les perspectives du possible. Nous ne faisions qu’un avec la pluie », commente Mike. Pour obtenir ce résultat, trois ans et demi de création ont été nécessaires au Random International.
L’exposition revêt un caractère particulier dans une ville où la pluie est une denrée rare. « Cette installation était déjà à New York et l’engouement était fou, avec des heures de file d’attente. C’est un gros contraste de l’avoir installée dans une ville qui manque d’eau », remarque Suzann, essuyant les gouttelettes qui ruissellent sur sa chevelure.
Pour autant, il ne faut avoir aucune crainte en terme de gaspillage d’eau. Comme le rappelle Erin Yokomizo, à la communication du musée : “l’eau est recyclée via un système de récupération. Cette exposition ne dépasse pas les dépenses journalières en eau d’une famille de quatre personnes.”
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Excellent tres bien