Si vous parlez de pompom girl à un Américain, n’imaginez pas qu’il va comprendre ce que vous voulez dire. Pourquoi les Francais n’utilisent-ils pas le terme de “cheerleader” comme les Americains? C’est la question bête de la semaine.
Contradiction de la langue française, l’anglicisme “pompom girl” n’est tout bonnement pas utilisé aux USA ! Un mic-mac linguistique, comme l’explique Elise PompomGirl, qui, comme son nom de scène l’indique, est elle-même danseuse, chorégraphe et professeur de pompom, et a été la première à ouvrir des cours de pompom pour tous à Paris: “C’est un vrai problème, qui mène à des confusions. Aux Etats-Unis, on utilise le mot générique cheerleading, alors qu’en France on pose une distinction entre pompom girl et cheerleader“.
La différence? Le cheerleading et ses acrobaties se rapprochent de la gymnastique, alors que le pompom, destiné à encourager les équipes sportives, serait plutôt assimilable à de la danse. En France, les équipes sont spécialisées dans l’une ou l’autre de ces disciplines, alors qu’aux Etats-Unis, elles exercent les deux. Quant aux majorettes, elles n’ont rien à voir avec cette affaire “il s’agit d’un amalgame que les Français font souvent, mais c’est une activité complètement différente“, dit Elise.
Le mot “Pompom Girl” serait donc d’après elle “une erreur de langage“, fausse traduction inspirée par leur accessoire-phare, le fameux pompon. Nouvelle contradiction, certaines équipes de cheerleading n’en utilisent même pas, pour des raisons de sécurité liées aux acrobaties qu’elles effectuent. Il aurait été plus juste de traduire le terme “cheerleader” (“meneuse d’encouragement“) par “meneuse de claque“, à l’image de nos amis québécois.
Et cette traduction abusive n’est pas sans conséquence pour le développement de ce sport. En effet, les pompom girls sont, dans l’imaginaire populaire, blondes, souriantes à l’excès et vêtues de minijupe. Alors qu’à leur débuts, en 1898, ces cheerleaders étaient plutôt barbus et musclés: oui, c’étaient exclusivement des hommes jusqu’en 1923. Et cela peut mener loin, puisque plusieurs anciens présidents des Etats-Unis (dont Ronald Reagan et George W. Bush) ont fait du “cheerleading” dans leur jeunesse.
Mais si l’appellation américaine est unisexe, le terme “pompom girl” marque clairement la nature féminine de l’exercice, ce qu’Elise trouve regrettable: “Il y a beaucoup de clichés autour de ce sport. J’aimerais l’ouvrir à tout le monde, notamment en utilisant plutôt l’appellation pom’dance, car pour l’instant l’idée d’un homme pompom boy n’est pas bien acceptée en France“. Les garçons, à bon entendeur.