Si tous les Américains ne l’utilisent pas quotidiennement, certains placent l’initiale de leur “middle name” entre leur prénom et leur nom. D’où vient cet usage et pourquoi s’est-il répandu aux États-Unis ? C’est la question bête de la semaine.
Avant toute chose, éclaircissons un point : NON, le “middle name” américain n’équivaut pas au “deuxième prénom” français. Pour s’en rendre compte, il suffit de jeter un oeil à l’article de Bruce Feiler pour le New York Times, They’re Dropping Like Middle Initials.
Croyant déceler une baisse de l’usage des “middle” name aux États-Unis, l’auteur s’est penché sur l’origine de cette pratique en Amérique. “Le middle name est en fait une invention assez récente qui est apparue en Europe à la fin du Moyen Age. (…) Des études montrent que moins de 5% des Américains nés durant l’ère révolutionnaire en étaient dotés. En 1900, quasiment tous les Américains en avait un“, explique-t-il.
Si, à l’origine, le “middle name” est sans aucun doute un marqueur social déterminant, la pratique évolue rapidement. En effet, dès 1800, un quart des enfants recevaient des “middle name” directement inspirés des héros de la Révolution ou de complets inconnus. “Initialement, les middle name renvoyaient à la lignée familiale. Quand la pratique pris naissance dans l’aristocratie, les noms choisis étaient généralement ceux de la famille. Une étude des familles aristocratiques a montré que les trois quarts des “middle name” donnés dans les années 1700, et environ la moitié dans les années 1800, appartenaient à un membre de la famille”, indique le site Bob’s Genealogy Filing Cabinet.
Si plusieurs pistes existent quant à la naissance de la coutume, les raisons de sa propagation en revanche restent floues. D’un point de vue pratique, la population explose au XIXème siècle. La présence de plusieurs personnes dans le même voisinage portant les mêmes noms et prénoms devient alors monnaie courante. “Les gens avaient besoin d’autres noms pour se distinguer les uns des autres”, conclut Bruce Feiler.