Une victoire et une bagarre générale en fin de match. L’Olympique de Marseille a remporté la première édition des EA Ligue 1 Games (2-1), une nouvelle compétition de pré-saison pour promouvoir le championnat français aux Etats-Unis, face à Saint-Etienne dimanche 21 juillet à Washington.
Mais l’objectif ne semble qu’à moitié rempli pour la Ligue de Football Professionnelle (LFP). L’Audi Field de Washington (20.000 places) a peiné à attirer les spectateurs avec seulement 500 personnes en tribune pour les deux matches du jeudi 18 (ASSE-Montpellier et Bordeaux-OM), et environ 3.500 le dimanche 21 (Bordeaux-Montpellier et ASSE-OM). “Il faudra faire venir plus de public l’année prochaine, mieux faire la promotion de cette tournée”, concède la présidente de la LFP Nathalie Boy de la Tour. Les clubs ont pourtant joué le jeu comme l’AS Saint-Etienne, qui a invité des supporters de France et des Etats-Unis aux matches, à un entraînement et à un déjeuner à l’hôtel des joueurs. L’OM a quant à lui organisé samedi 20 juillet une rencontre entre ses clubs de supporters américains en présence du nouvel entraîneur de l’équipe, le Portugais André Villas-Boas.
Côté terrain, le spectacle a plutôt été au rendez-vous malgré des températures caniculaires (35 à 40 degrés) sur Washington. “On a joué ces deux matches ici dans des conditions difficiles mais on a quand même produit pas mal de choses. Au final, on gagne et ça, c’est bien, surtout pour la confiance”, résumait le gardien de Marseille et de l’Equipe de France Steve Mandanda en fin de match dimanche. Une fin de rencontre entachée par une bagarre générale dans le temps additionnel après une poussette du Stéphanois Wesley Fofana sur le milieu de terrain marseillais Morgan Sanson, preuve que les deux équipes n’étaient pas venues à Washington faire de la figuration.
Les EA Ligue 1 Games ont également dû faire face à la concurrence d’un autre tournoi très bien implanté aux Etats-Unis, l’International Champions Cup. Ce mini-championnat amical regroupe chaque été depuis sept ans le gratin du football européen comme le Real Madrid, le Bayern de Munich ou la Juventus.
Malgré ce bilan en demi-teinte, Nathalie Boy de la Tour préfère retenir “les aspects positifs, notamment la qualité des infrastructures de Washington, les entraîneurs l’ont tous souligné”. Elle promet également de “revenir plus fort” l’année prochaine, le tournoi étant prévu pour au moins trois saisons. Pour réussir dans cette tâche, la LFP peut s’appuyer sur l’agence de marketing sportif Samba, représentée par Jean-Philippe Dubois. L’entreprise a aidé à l’organisation de ce premier tournoi, et accompagne notamment Bordeaux et Saint-Etienne dans le développement de contenus en anglais sur leurs réseaux sociaux.
Propriétaire américain des Girondins de Bordeaux, Joe DaGrosa a investi 75 millions d’euros dans le club en 2018. Pour lui, le football européen et la Ligue 1 représentent des opportunités de croissance importantes. “Nos priorités sont la Chine et surtout les Etats-Unis, qui sont le premier marché du sport mondial”, explique l’entrepreneur, pour qui “le football européen est le sport du futur : le baseball est en décroissance, le basket et le football américain ne font plus qu’une croissance à un chiffre, et le “soccer” est le sport le plus pratiqué chez les jeunes américain(e)s”.
Puisque la LFP apprend de ses erreurs, les EA Ligue 1 Games changeront de formule en 2020, avec l’intégration d’équipes américaines et d’autres équipes de Ligue 1, en espérant le PSG. Il faudra également gagner la bataille des droits télé pour espérer s’imposer aux Etats-Unis. La Ligue 1 ne rapporte pour l’instant que 70 millions d’euros par an à l’étranger, loin de ses voisins européens comme le championnat anglais et son milliard d’euros de revenu.