Embarquement immédiat pour la Baja California Sur, dans le nord-ouest du Mexique. L’aéroport de San José de Cabo, le plus accessible, se trouve à 6h de New York en avion, 2h20 de Los Angeles, 3h de San Francisco, 2h50 de Dallas, 7h de Washington avec escale et presque 10h de Miami avec escale.
La péninsule s’étend sur plus de 1000 km, et possède deux côtes : l’une sur l’océan Pacifique à l’ouest et l’autre sur le Golfe de Californie à l’est. Ce territoire mexicain fut longtemps considéré comme une île isolée du reste du monde. Jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle, la Baja California n’était peuplée que de quelques ermites et aventuriers, passionnés par la nature et l’archéologie. C’est en 1973 qu’est apparue la première vraie trace de l’homme contemporain sur la péninsule avec la construction de la « Transpeninsular », 1700 km de route qui traverse la presqu’île du nord au sud.
Nous allons nous focaliser sur le sud de Baja, ses plages de sable blanc paradisiaques, ses déserts de cactus, sa vie sauvage, ses montagnes et ses spots de surf. Avec un parti pris, celui d’éviter la ville touristique et américanisée de Cabo San Lucas.
Cabo Pulmo, le paradis du snorkeling
L’atterrissage se fera à San Jose de Cabo (qui ne vaut pas la peine de s’attarder, à notre humble avis). Aussitôt la voiture de location récupérée, direction le parc de Cabo Pulmo pour un remake du film « Seul au Monde ». Pour cette déconnexion, il faudra bien s’accrocher car la route qui y mène, Camino Cabo Este, n’est pas goudronnée. Ce chemin de sable (au demeurant sublime, longeant l’océan et les champs de cactus) est toutefois accessible en voiture sans roues motrices, mais il faudra de la patience.
Après près d’1h45 de route, vous arriverez à la plage de Los Arbolitos (2,5 dollars l’entrée par personne, soit 50 pesos), une crique de sable fin à l’eau turquoise et idéale pour s’adonner au snorkeling. Le commandant Jacques Cousteau disait de la mer de Cortés, en Basse-Californie, qu’elle est le plus grand aquarium de notre planète, tant la diversité de ses espèces est grande. Et il n’exagérait pas, on en prend plein les yeux en s’aventurant le long des rochers. Et cette baie abrite l’un des trois récifs vivants (le seul récif de corail dur) d’Amérique du Nord.
Si vous n’avez pas de matériel, vous pourrez en louer sur place (7,50 dollars à la journée, avec un gilet de sauvetage obligatoire) ou faire appel aux professionnels qui proposent aussi de la plongée. Quand vous en aurez assez de barboter, vous pourrez vous délecter des excellents tacos (mention aussi pour la quesadilla aux crevettes) d’El Caballero, à quelques kilomètres de là.
Où dormir : plusieurs options s’offrent à vous selon les budgets : camper sur la plage de Los Frailes (gratuit), trouver un hôtel dans la ville de La Ribera (La Hacienda de Palmas offre de bonnes prestations à partir de $55) ou se faire très plaisir au The White Lodge (à partir de $300).
La Sierra de Laguna pour prendre de la hauteur
Quittons les eaux turquoises et chaudes du sud pour nous enfoncer dans la Sierra de la Laguna, classée réserve de biosphère par l’Unesco. Avant d’y accéder, faites le plein à Santiago et profitez en pour vous balader dans cette petite ville fondée en 1723 sous le nom de Misión de Santiago el Apóstol. A savoir : les habitants célèbrent son saint patron, Saint-Jacques, le 25 juillet.
Mais ce sont surtout ses environs qui nous font rêver. Direction le Rancho Ecologico Sol de Mayo au nord. Une fois n’est pas coutume, vous devrez emprunter une route sablée pour l’atteindre (avec un arrêt obligatoire par le Mirador Santiago de Yola). Moyennant $5 l’entrée, vous pourrez rejoindre via un escalier escarpé (prenez vos baskets) El Canon de la Zorra et sa majestueuse cascade. Idéal pour se rafraîchir au milieu des poissons, mais à savourer dès la première heure, avant le flot de touristes.
Suivant la saison (en hiver), vous pourrez effectuer un trek avec un guide privé pour arpenter la sierra sur 4 jours, ou louer un vélo pour parcourir la route de San Dioniso et ses fermes. Vous pourrez également vous baigner dans les sources d’eau chaude qui peuplent la zone, telles que El Chorro Hot Springs (au niveau d’un barrage) et Santa Rita Hot Springs, notre préférée. Le trajet sur des routes encadrées de cactus et autres végétations est, en soi, déjà un ravissement des yeux.
Pour dormir : on vous recommandera de réserver une casita au Rancho Ecologico Sol de Mayo (65 dollars la nuit, entrée comprise). En plus d’être confortables, elles disposent d’une cuisine privée et d’un rooftop avec vue sur la jungle. Si vous le souhaitez, le chef local peut vous préparer du poulet ou du poisson le soir pour moins de $10.
La Paz pour les amateurs de plages
Sur la côte Est de la péninsule, La Paz est également une des merveilles à découvrir. A deux heures de Santiago en voiture (avec un arrêt par El Trunfo, ancienne ville minière), elle dispose de quelques-unes des plus belles plages de la région. Et notamment celle de Balandra, une crique d’une vingtaine d’hectares, au nord de La Paz. N’espérez pas y faire des longueurs (mais vous pourrez y faire du snorkeling), puisque l’eau cristalline vous arrive en dessous de la taille sur des centaines et des centaines de mètres.
Un de ses principaux attraits est El Hongo, une extraordinaire formation rocheuse qui s’est convertie en symbole de la région. Pour observer sa beauté, monter en haut de la falaise qui offre une vue à 360 degrés sur sa mangrove et ses plages. Pour profiter de l’ombre des Palampas (parasol), il faudra y aller tôt (8am), d’autant que la capacité est limitée depuis le Covid-19. Sur place, vous pourrez louer des kayaks et des paddle-boards. Autres pépites : El Saltito pour s’adonner à des sauts ou playa Muertitos, entourée d’un désert de Cactus.
Ce qu’il ne faut pas louper quand on est à La Paz, c’est la Isla de Espirito Santo (excursions à partir de $65 avec repas compris au départ de la Marina de La Paz ou $400 pour un bateau privé) qui offre des côtes aux reliefs spectaculaires. L’île constitue un grand habitat naturel pour les lions de mer, les oiseaux et autres espèces endémiques. Si vous y êtes entre octobre et avril, vous pourrez également observer des requins baleines, voire nager avec eux. Certains tours proposent également de pêcher (permis à $12) et vous pourrez demander au restaurant Azul Marino de les cuisiner pour vous.
En parlant de s’alimenter, il faut miser sur le sandwich si vous passez la journée à la plage le midi (Doce Cuarenta Coffee & Bakery est une bonne option). On vous recommandera aussi le midi les chilaquiles de La Catolica (Isabel La Católica 630, Los Olivos, 23040 La Paz), et pour le soir, les pizzas au feu de bois de Fuego y Lena ou les poissons de Mariscos Los Laureles (Paseo Alvaro Obregon, Esterito, 23020 La Paz).
Où dormir : les options ne manquent pas, des Airbnbs originaux peuvent valoir le détour comme ce loft artistique ou cet igloo. Les campeurs pourront poser leur tente gratuitement sur les plages de Tecolote et de Pichilingue.
Todos Santos pour apprendre à dompter les vagues
Pour boucler la boucle, on poursuivra vers le Pacifique, au niveau de Todos Santos et du village de pêcheurs de Pescadero.
Todos Santos, la ville hippie à 1h de La Paz et San José de Cabo, est parfaite pour déambuler. Elle regorge de boutiques d’artisanats (et notamment devant la Iglesia de Nuestra Señora del Pilar) et de galeries telles que La Sonrisa de la Muerte. Vous pourrez y voir son hôtel Califonia où The Eagles séjournèrent dans les années 70 et qui aurait inspiré le tube « Hotel California ». Outre flâner, l’une des activités les plus plébiscitées (de mi-octobre à fin mars) est l’observation des tortues. Vous pouvez aller les apercevoir lorsque l’association Tortugueros Las Playitas libère les bébés tortues au coucher du soleil (vers 5pm) ou passer la journée comme bénévole et vous occuper de récupérer les tortues qui sortent du nid. Pour vous restaurer (déjeuner et lunch), faîtes une halte par La Esquina et son patio bucolique.
Pour prendre de la hauteur, allez vous balader du côté de Punta Lobos (si vous montez sur la falaise, vous aurez une vue imprenable). Les locaux s’y retrouvent le week-end pour observer le coucher de soleil.
A Pescadero, direction la plage de Los Cerritos, un célèbre spot de surf et surtout pour une initiation. Vous apprendrez à dominer la vague avec les professeurs de Mario Surf School ($60 pour une heure, $80 les deux heures). Après l’effort, vous trouverez du réconfort chez Barracuda Cantina. Les tacos au poisson et crevettes sont incroyables, comme le Surfer’s burrito. En soirée, vous préférerez Hierbabuena, qui vous ouvre les portes de son potager.
Où dormir : à Los Cerritos, on recommandera Garden view villa (dans les $200). A Todos Santos, le havre de paix créé par Cien Palmas est des plus agréables (comptez une centaine de dollars pour la nuit dans une casita) ou le glamping (dans les $50).