A la question – Lance Armstrong a-t-il une chance de gagner le Tour de France ? -, Juliette Macur répond un oui, mais…. L’envoyée spéciale du New York Times sur les routes françaises confie que beaucoup de coureurs voient Lance en jaune à l’arrivée. Mais elle préfère attendre quelques étapes avant d’émettre un avis complétement favorable quant aux capacités de l’Américain. « Je pense qu’il se montre plus modeste cette année. La preuve, à la présentation officielle des équipes, il a avoué vouloir aider en priorité Astana son équipe, et non défendre ses intérêts personnels. » Mais connaissant le mental du champion, gageons que son objectif restera, même s’il ne l’avoue pas, de figurer devant son grand rival Alberto Contador. C’est-à-dire non loin de la première marche du podium. En attendant, la journaliste américaine du Times, Euro fort et départ en principauté de Monaco oblige, s’est émue du prix d’un Coca local : 7 $ ; et de celui d’un sandwich : 17 $…
L’annonce faite par Nicolas Sarkozy sur le port de la Burqa jugé indésirable en France a fait l’effet d’une petite bombe. Les éditorialistes des grands quotidiens américains ne s’y sont pas trompés en commentant avec ferveur les déclarations du président français. Le polémiste et athéiste convaincu Christopher Hitchens s’interroge dans le Daily News: « Ce laïcisme français forcé doit-il être considéré comme un accès de folie furieuse de la part de son Président ? » Il revient sur les premières mesures prises par le gouvernement français contre le port du voile dans les écoles, arguant que cela enlevait à l’époque une certaine pression aux jeunes filles musulmanes. Mais il établit surtout la comparaison avec les Etats-Unis, qui selon lui, ont réussi à mieux gérer leur séparation de l’Eglise et de l’Etat dans le passé.
De son côté, Mona Eltahawy dans le New York Times bannit fermement le port de la burqa et approuve les propos de Nicolas Sarkozy. « Autant je le trouve souvent désagréable, autant je le rejoins complétement quand il affirme que la burqa n’est pas un signe religieux mais bien un signe de soumission pour la femme. » Dans son développement, la chroniqueuse explique que tout grand chef politique qui a osé se prononcer contre le port de ce couvre-chef s’est toujours fait vilipender sur la place publique. Pour elle, Sarkozy fait donc parti des courageux qui n’ont pas peur de faire évoluer les mentalités.
La cinéaste Agnès Varda était de passage à Los Angeles cette semaine pour présenter son dernier film : « Les plages d’Agnès ». L’occasion pour la directrice de la Nouvelle Vague française de se confier sans retenue dans les colonnes du LA Times. Il faut dire qu’à 81 ans, elle n’a plus la langue dans sa poche. Elle évoque ainsi son dernier long-métrage comme « un objet filmique non identifié ». Sorti il y a quelques temps en France, le public américain va découvrir une œuvre à la frontière entre documentaire et fiction. Agnès Varda démontre encore une envie intacte malgré son âge. Elle apparaît une nouvelle fois devant et derrière la caméra, et livre cette confession surprenante : « Jeune, j’étais très timide. Mais j’ai arrêté de l’être le jour ou je suis devenue cinéaste. Aujourd’hui, je parle à la caméra comme je vous parle en ce moment. » Et la vielle dame de charmer en quelques secondes son interlocutrice d’un jour. Elle termine sur cette belle déclaration d’amour à Hollywood : « Je suis devenue heureuse à la première minute passée ici. J’aime cet endroit, j’y viens souvent. C’est une ville très inspirante pour faire du cinéma ».