L’interview a été enregistrée à l’Elysée il y a plus de deux semaines. Et le président ne l’a pas aimée, mais alors pas du tout. Il a commencé, devant la journaliste de CBS venue l’interroger, par traiter d’imbécile le conseiller de presse qui avait organisé l’entrevue ce jour là, disant qu’il était “very busy, very busy”.
(CF la vidéo complète à la fin de cet article)
L’interview commence néanmoins, Lesley Stahl lui pose l’incontournable question des journalistes américains au président français: pourquoi vous appelle-t-on “Sarkozy l’Américain?” Il n’explique pas vraiment d’où vient ce surnom, qu’on ne trouve en réalité guère que de ce côté-ci de l’Atlantique, sous la plume de journalistes américains qui l’ont vraissemblablement entendu de la bouche de Sarkozy lui-même, qui n’a jamais manqué de le répéter lors de ses différents voyages aux Etats-Unis en tant que ministre, notammant en 2004. (A l’époque, il tentait encore de parler anglais en public, avant que Cécilia ne l’en dissuade).
Après quelques questions sur sa soif de réussite ou les grèves aux Etats-Unis, la journaliste aborde la rumeur dont tout Paris bruisse au moment où se déroule l’interview: “Depuis que nous sommes ici, il semble que chaque jour nous entendons une nouvelle histoire à propos de votre femme. Qu’est-ce qui se passe?” Réplique énervée: “si j’avais quelque chose à dire à propos de Cécili je ne le ferai certainement pas ici”. C’est la relance de Lesley Stahl le faire quitter sa chaise: “Mais il y a un grand mystère. Tout le monde se demande. Même votre porte-parole a été interrogé aujourd’hui”. Sarkozy lance: “Eh bien il a eu raison de ne pas commenter. Et pas de commentaire. Merci.” Il enlève l’oreillette qui lui servait à la traduction, quitte sa chaise pendant que la journaliste se lamente: “mais qu’est-ce que j’ai dit de déplacé”. Le président français est déjà parti, son porte-parole courant derrière lui.
La visite officielle à Washington, les 6 et 7 novembre risque d’être mouvementée: on n’imagine pas que les journalistes américains ne tentent pas de l’interroger sur son tout frais divorce…
Mais le plus intéressant, hier soir après la diffusion de l’émission, étaient sans doute les réactions des internautes sur le site de CBS qui dans leur immense majorité s’en prenaient non pas au président français pour son manque de transparence, mais à la journaliste américaine accusée d’une “stupide interview” qui est “passée à côté d’un personnage intéressant” et a “préféré s’intéresser à la vie privée”.