Désolé San Francisco et New York. Qowisio, pépite française de l’Internet des Objets (IoT), se met à l’heure texane. Elle a ouvert un bureau à Austin il y a quelques mois pour développer ses activités aux Etats-Unis.
Les spécialistes de l'”Internet of Things”, un secteur en plein boom où des objets physiques sont mis en réseau, connaissent bien cette dynamique entreprise. En 2015, elle a levé quelque 10 millions d’euros pour développer son produit en France: un réseau bas débit longue portée qui permet de faire remonter les données de capteurs et objets connectés.
Logement, travaux publics, logistique: les applications de cette solution sont nombreuses. Elle permet notamment le suivi d’équipements qui envoient des alertes de temps en temps. La jeune pousse a, par exemple, installé des capteurs sur des chaufferies du complexe HLM Angers Loire Habitat afin de faire remonter des informations de maintenance et de surveillance. Elle a aussi équipé des vélos en Bourgogne pour permettre à l’entreprise qui les louait d’identifier leur disponibilité et leur localisation.
Créée en 2009 à Angers, la société emploie 50 personnes pour un chiffre d’affaires de sept millions de dollars et a déjà des clients (principalement des PME et ETI) dans plus de 30 pays. « C’est un marché qui grandit très vite mais dont on ne connait pas encore exactement comment ou vers quoi il va évoluer. 80% des usages ne sont pas encore définis », explique le PDG Amérique du Nord et co-fondateur de Qowisio, Guillaume Houssay, installé depuis août à Austin.
« On a choisi Austin pour trois critères : un environnement tech, un investissement raisonnable, comparé à la Silicon Valley, et une ville agréable à vivre. » Mais c’est le jumelage de la ville avec Angers qui a fait pencher la balance. « Cela nous donnait un cadre pour nous installer et nous permettait de bénéficier d’un réseau et d’une structure.»
Dans cette optique de croissance, la société devait s’implanter aux US, marché où l’IoT est en plein essor comme le montre la success story française Sigfox. Qowisio vient avec de grosses ambitions : « On veut faire des US notre plus gros marché avec plusieurs dizaines de millions de dollars de chiffre d’affaires d’ici cinq à sept ans. »
A court terme, la société pense embaucher entre dix et vingt personnes sur place d’ici la fin 2017. L’idée est aussi de déplacer le centre marketing aux US en laissant le développement technologique à Angers. « L’IoT, c’est surtout des usages et pour les comprendre et les accompagner, il faut être proche de son marché, notamment parce que son développement se fera au travers de la découverte des nouveaux usages rendus possibles par l’apparition de nouvelles technologies. »
Mais l’expatriation suppose des ajustements. « On en fait pas du business en Europe comme au Texas. Une des principales difficultés est de faire table rase de toutes les références que l’on a. En matière de RH en particulier, l’approche n’est absolument pas la même. Il faut réfléchir différemment et c’est assez perturbant au début. » Par ailleurs, « les clients attendent qu’on leur apporte une solution pour répondre à leur problème. Cela rend les choses beaucoup plus rapides et directes qu’en Europe. L’accès aux personnes est aussi beaucoup plus facile. »