Alors que Newsweek suscite l’émoi en France avec un article très mal ficelé, le reste de la presse américaine n’est pas plus aimable avec l’Hexagone, mais cela passe inaperçu. Peut-être parce que cette fois les jugements s’appuyent sur des faits et des chiffres…
Bloomberg parmi d’autres, s’intéresse à la reprise européenne qui semble laisser la France à la traîne. Alors que l’économie européenne se rétablit doucement, la France se fait attendre. C’est en tout cas ce qui résulte de la publication par le Markit Economics de son célébre indicateur de confiance PMI (Purchasing Manager’s index). Dressant des perspectives économiques plutôt optimistes pour l’Europe, le rapport pointe du doigt la France comme le mauvais élève. « La France apparaît désormais comme l’homme malade de l’Europe » d’après Holger Schmieding, économiste en chef à la Berenberg Bank à Londres. Son activité est en baisse dans les secteurs tertiaire et manufacturier. Ces chiffres pourraient indiquer que la France est « retombée en récession au quatrième trimestre 2013 » selon Chris Williamson, chef économiste à Markit.
Sans surprise, le Wall Street Journal s’empare de ces mauvaises nouvelles pour nous rappeller les solutions préconisées dans les colonnes du quotidien de la finance: « baisser les charges salariales », « assouplir les règles de travail trop rigides », « baisser les taux d’impositions ». « Le gouvernement a fait des efforts pour stimuler la compétitivité, mais il a encore un long chemin à parcourir » s’inquiète le journal, reconnaissant malgré tout que la nouvelle rhétorique du gouvernement est « encourageante ».
Mais plutôt que de perdre du temps à commenter Newsweek, on préférera se souvenir que la presse américaine peut aussi publier d’excellents articles sur la très réelle “crise de foi” de la France en son modèle. Et on recommandera la lecture du New Yorker. C’est un grand francophile, Adam Gopnik, qui signe “The People Who Pass”, un article qui explore ce qu’il appelle “l’obsession française” pour les Roms.
Soulignant “la récente épidémie de petits délits qui semble avoir traumatisé Paris d’une manière totalement disproportionnée avec la réalité des dommages causés”, le journaliste cherche les “causes profondes” de cette “obessession”. Et il semble trouver la réponse chez André Gluksmann auquel il rend visite, qui lui explique que “cette peur n’est pas la peur de l’autre, mais la peur de soi”. La peur, dit le philosophe, qu’auraient les Français ordinaires réalisant que “la chute est possible”. “La chute de la France”: c’était justement le titre de cet article de Newsweek, rejeté pour French bashing.
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Tombée, la France, oui sa chute a commencé depuis des décennies. Jeun enseignante en Algérie dans les années 70, j’ai vu se dégrader, petit à petit, la qualité en tout: enseignement, relationnel mais aussi mentalité. C’est un peuple qui a été et est TOUJOURS à la traîne car il pense ( avec un narcissisme exacerbé) qu’il est LE PLUS intelligent, LE PLUS civilisé etc.
Un exemple vécu qui m’est resté depuis plus de 40 ans . Etudiante en 2ème année en FLE (français langue étrangère ), la France a réclamé 10 stagiaires pour combler ses effectifs manquants ( car mauvaises prévisions des besoins) avec possibilité de titularisation rapide, double salaire( en Algérie et en France), faveurs multiples: logement, charges pris par le Ministère de l’Education de l’époque.
Encore plus , la fâcheuse manie de se mettre en grève pour n’importe quoi. Vu de loin et avec le recul que cela suppose, quel gâchis !
Et cette propension à garder cette mentalité ( tellement ringarde) du colonisateur qui apporte civilisation et bien-être.
Je sais pour l’avoir ressenti ( lors de ma présence en Algérie) que la France a laissé de bons souvenirs mais aussi beaucoup de séquelles de toute sorte et pas des moindres, c’est ce que j’appelle, le complexe du colonisé. N’oublions pas que la France est entrée en 1830 et s’en est allée en 1962; un laps de temps qui en laisse des traces ! ! !
La France récupèrera, tôt ou tard, mais en passant par des moments de crises et en faisant des remises en causes constantes.
Il y a tout de même un atout de taille: la jeunesse française qui instaurera de nouvelles donnes car elle veut aller de l’avant.
Votre très jolie coquille, “la peur de soit” (dernier paragraphe de l’article), m’a fait mourir de rire.
Il est fort dommage que l’article soit “cousu” de fautes, certaines comme “recommender” étant des glissements anglicistes, auraient mérité plusieurs couches de relectures avisées…
La hausse de l’Euro est une forme de croissance cachee, les journaux internationnaux ne sont pas agressifs envers la France, si les Etats Unis sont intoxiques par de la propagande xenophobe ce n’est que la suite de leur histoire et la France peut se passer des investisseurs de ce pays. L’INSEE prevoyait de la croissance au T4 donc je ne sais pas si l’indice PMI a raison sur tout dans un pays ou l’industrie ne represente plus grand chose.
Apparemment l’histoire est vite oubliee. A chaque sortie de crise la france est a la traine, puis rattrape et voire, depasse les autres. Puis a la prochaine crise on descendra plus lentement que les autres vers les profondeurs de la depression.
Alors que vaut-il mieux? Avoir un systeme impulsionnel qui laisse les plus faibles sur le carreau (ne profitent pas de la hausse (n’ont pas les moyens) et chutent plus bas (n’ont pas les reserves), ou alors un systeme lissant ces mouvements permettant de mieux les passer?
N’oublions pas notre ‘Fraternite’.