La presse du monde entier est fascinée par Brigitte Macron. La presse américaine n’y échappe pas.
Avant l’entrée en fonction du nouveau président, le Washington Post expliquait, graphiques à l’appui, que “quand il sera investi, Emmanuel Macron sera le premier président de la Cinquième République à être plus jeune que sa compagne. Mais ce sera aussi le premier couple présidentiel à avoir une aussi grande différence d’âge”. Le journaliste Adam Taylor ne manque pas de rappeler que “François Hollande et son prédécesseur Nicolas Sarkozy ont tous les deux rompu avec leurs partenaires pendant leur quinquennat. (…) À noter aussi que beaucoup de présidents français se sont retrouvés dans des scandales de relations extra-conjugales”.
Roger Cohen pour le New York Times explique que la France étant un pays de romance, il ne faut pas trop s’étonner de telles situations. “Les Français mènent leur vie sexuelle et leur cuisine avec aplomb. La culpabilité n’est pas vraiment présente”.
Juste avant le second tour, The New Yorker accordait une tribune sur la “modern family” d’Emmanuel Macron qui, selon la journaliste Lauren Collins, a été un atout pendant l’entre-deux tours, surtout lors du débat face aux arguments conservateurs de Marine Le Pen. Dans un autre article, le Washington Post expose le traitement plein de jeunisme et de misogynie qui est réservé à Brigitte Macron. “Cela fait une semaine qu’Emmanuel Macron, l’outsider de 39 ans, a gagné l’élection présidentielle. Mais sa femme de 64 ans, Brigitte Macron, continue d’affronter une litanie de remarques misogynes, surtout à propos de leur différence d’âge de 24 ans”. Et de citer la couverture du dernier numéro de Charlie Hebdo.
Même si la différence d’âge du couple Macron étonne aux Etats-Unis, l’histoire de leur rencontre intéresse fortement les journalistes américains. CNN y a consacré un reportage vidéo en partant à la rencontre d’un ancien camarade du président de la République, photo de classe en bonus. Dans une autre article, CNN affirmait que “cette histoire est plus mignonne quand elle est dite dans le cadre de la campagne présidentielle, que quand on rappelle qu’elle pouvait être le récit d’une affaire criminelle aux États-Unis compte-tenue de l’âge du jeune homme au lycée”.
Début mai, Forbes relatait cette rencontre sur les bancs du lycée façon romance de Woody Allen, après avoir expliqué que Brigitte Macron est “l’indispensable moitié, très impliquée dans la carrière de son mari et citée comme la source d’inspiration de sa campagne présidentielle”. Le New York Times, lui, souligne que la nouvelle Première dame est le principal pilier du nouveau président : “Elle a contribué à humaniser ce banquier technocrate qui a tendance à utiliser un jargon prétentieux, peut-on lire. En France, c’est inédit de voir un candidat et sa compagne coopérer si intensément. Elle est sa principale conseillère. Elle a quitté son poste de professeure de français pour s’impliquer dans la carrière d’Emmanuel Macron quand il est devenu ministre des finances en 2014″.
Dans un autre article, le quotidien explique qu’elle “était présente à chaque étape de son évolution politique, pour le coacher pendant ses apparitions publiques. Il la considère comme son égale et a déclaré qu’il allait redéfinir son rôle de Première dame”. Les journalistes qui signent cet article, Susan Chira et Lilia Blaise, racontent que Brigitte Macron casse les codes par son rôle important et inédit dans la campagne présidentielle et que sa présence est “une revanche sur l’habitude de voir des hommes politiques qui flattent leur ego avec des compagnes plus jeunes et transparentes”.