Dès l’ouverture de la Bilingual Fair de French Morning, les couloirs de l’hôtel Méridien qui accueille l’événement, bruissent dans différentes langues. Un public important – environ 600 personnes au total – surtout des jeunes parents, est venu à la rencontre d’écoles, programmes périscolaires, maisons d’éditions, réseaux d’entraide, auteurs qui défendent avec ferveur le bilinguisme.
Pour les écoles, c’est l’occasion d’expliquer à de futurs candidats à l’admission ce qui les différencie les unes des autres. “De nombreux parents demandent quel type de chinois nous enseignons, et quel curriculum nous suivons”, explique Melissa Morgenstern, directrice des admissions de Shu Ren International School à Berkeley. “Ce genre de salon permet d’éclairer les parents sur l’offre d’éducation que nous proposons. On constate en effet que les différences de curriculum d’une école francophone à une autre ne sont pas toujours évidentes à comprendre”, confirme Laurent Scotto, enseignant à French American International School.
Certaines écoles voient dans le salon une occasion de se faire mieux connaître. Michelle Tager, fondatrice de ALEFB, qui dispense des cours d’arabe, vante les mérites des cours en ligne: “Pour nous, c’est l’occasion de montrer qu’on peut facilement apprendre l’arabe grâce à nos cours sur Skype. C’est un media que les enfants adorent.”
Tout au long de la journée, les conférences autour de l’importance d’une éducation bilingue ont attiré autant les parents que les éducateurs venus y puiser de l’inspiration: de l’impact de l’apprentissage des languages sur le système cognitif aux exemples de classes bilingues créées grâce à l’opiniâtreté de parents d’élèves, sans oublier l’avantage de parler plusieurs langues dans le milieu professionnel, la réflexion est riche d’enseignements et de découvertes pour le public.
Sophie Zugnoni captive particulièrement son audience en décrivant le lancement réussi d’un programme en chinois dans une école publique de Redwood City: “Au départ, nous n’étions qu’un petit groupe de mamans désirant apporter la langue et la culture chinoise à nos enfants. Nous avons bien étudié les programmes similaires, puis avons convaincu de nombreux parents de soutenir notre projet devant le conseil d’administration de l’école qui accueille désormais notre programme. Il faut savoir prendre des risques, un peu comme si vous lanciez une start-up.”
Allemand, français, chinois…le choix est difficile
Jean-Paul Sallat est venu se renseigner sur les lycées qui conviendraient le mieux à ses neveux. “Je suis trilingue (français, espagnol et anglais), et j’ai fait mon lycée à la French Américain International School de San Francisco. Je suis venu faire le tour des écoles francophones, mais elles restent très chères. Grâce à la variété des exposants, j’ai pu découvrir d’autres options, comme la Scuola, que je ne connaissais pas du tout.”
Ann Cai, maman de deux filles de 3 et 5 ans, écoute attentivement les représentants d’Alto International School décrire le curriculum de cette école d’immersion en allemand, située à Menlo Park: “Je parle mandarin, et j’aimerais que mes enfants apprennent une langue européenne en plus de l’anglais et du chinois. Nous aimons voyager, et la maîtrise d’une autre langue est toujours un avantage. Le choix reste très dur: peut-être que si nos filles se destinent à être ingénieurs, nous choisirons l’allemand, mais si elles sont plus portées sur les arts, le français sera sans doute plus indiqué!”
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Le concours d’essai sur le bilinguisme a été remporté par Hirad Marami pour le collège (Lycée Français de San Francisco – 8th Grade) et Yingwei Xu (Balboa High School – 11th Grade) pour le lycée. Ils ont été choisis parmi de nombreux candidats qui ont couché sur papier le fruit de leur réflexion sur le sujet suivant: “En quoi le fait d’être bilingue vous différencie, vous change ou vous définit? “. Bravo à eux!