New York a deux passions: les brunches et les nids-de-poule. Quand vient l’hiver, ces crevasses parfois importantes font leur apparition dans la chaussée new-yorkaise. Au grand dam des automobilistes. A l’échelle de l’Etat, ces derniers dépensent pas moins de 16,4 milliards de dollars pour réparer leur voiture accidentée en raison de l’état des routes. Autant dire que les trous dans les routes peuvent devenir des trous… dans le portefeuille.
C’est le soleil, la pluie, le grésil, la neige ou encore la glace qui sont responsables de la dégradation des routes. Les nids-de-poule se forment à la suite de la contraction ou de l’expansion de l’eau provenant de la pluie ou de la neige sous l’asphalte. La densité du trafic vient aggraver ce phénomène. New York n’est pas la seule ville concernée par ce problème. “Il y a une zone qui s’étend de la frontière canadienne au Nord du Kentucky qui connait 50 fluctuations de températures par an“, précise John O’Doherty, un expert au National Center for Pavement Preservation.
La météo n’est pas seule en cause, le manque de fonds fédérés et municipaux pour entretenir les routes aussi, selon plusieurs experts. Notamment en Californie où San Francisco, San Diego et Los Angeles ont les pires routes de Etats-Unis selon un rapport du groupe TRIP de recherche dans les transports. Celui-ci chiffre à 156 milliards de dollars le budget manquant pour maintenir les routes dans leur état actuel. “Pendant des décennies, les Etats ont investi de manière disproportionnée dans l’expansion des routes et ont laissé les travaux de réparation et de conservation en état de sous-financement. Par conséquent, la condition des routes dans de nombreux Etats se détériore“, raconte Geoffrey Anderson, président de l’organisation Smart Growth America dans une tribune dans le Huffington Post.
Ce problème a fait l’objet d’une mobilisation citoyenne dans de nombreuses villes. Des sites internet spécialisés dans l’identification des “potholes” ont fleuri et des groupes d’intervention citoyens se sont mis en place. Les services municipaux sont aussi sur le pied de guerre, quand leur budget leur permet: rien qu’à New York, pas moins de 40 équipes s’affairent au printemps pour reboucher les trous. Le coût pour les municipalités et les Etats peut être conséquent: le budget du Massachussetts pour combler les nids-de-poule s’élève à près de 300 millions de dollars. Sans compter les dépenses découlant des nombreux procès contre les autorités.
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mme le Pennec:
crevaSSe
Ce n’est pas qu’aux USA que se pose le problème. J’ai vécu dans le sud algérien et j’ai connu ce problème pour mes déplacements: à pieds ou en véhicule. Les chaussées se déformaient constamment à cause des variations de températures, mais en plus il y avait ( et il y a toujours) de l’eau naturelle si chaude ( 60°C ) que les canalisations ” explosent” littéralement et qu’elle arrive à transpercer la chaussée bien que celles-ci soient enfouies à plus de 5-10 mètres de profondeur. C’est une catastrophe car à certains endroits ce sont de véritables geysers d’eau bouillante en pleine route qui empêche de passer. Il fallait souvent faire de grands détours pour pouvoir arriver à destination. Le résultat était le même: voitures s’usant vite, retards désagréables et inondations de certaines maisons qui se trouvaient proche de cette rupture; le tout conjugué, RIEN ne résistait et ne résiste à l’heure actuelle car personne n’a trouvé de solution définitive. C’est une éternelle lutte contre la nature, d’autant plus que l’eau est fortement chaulée et il n’y a rien à faire. Les lieux sont différents et éloignés mais les expériences restent les même face à une nature rude et indomptable.
Gels et dégels, certainement, mais il y a un problème de fond bien plus important. Aux US, d’une manière générale, les appels d’offres contiennent des specs (cahier des charges) minimales et c’est l’entreprise offrant le plus bas prix qui remporte le contrat. Une fois que le chantier est terminé est accepté par l’administration, l’entrepreneur n’est plus responsable de ce qui se passe par la suite. En France, il y a des specs plus exigeantes (pas que pour les routes, mais dans beaucoup d’autres domaines) et surtout une garantie de… 20 ans avec les routes. Inutile de dire que l’entrepreneur ne souhaite pas revenir pour réparer la route pendant cette période (la mobilisation d’un chantier de ce type est très onéreuse). La conséquence est que le travail n’est pas bâclé et même parfois exécuté en deçà des exigences du cahier des charges.