Les prix flambent aux États-Unis, ils ont grimpé de 7 % en un an, un record depuis 40 ans. Les consommateurs voient leur pouvoir d’achat s’éroder. Mais pourquoi les taxes ne sont-elles pas incluses dans les prix de vente affichés dans les magasins ou de services vendus ? C’est la question bête de cette semaine.
Au pays de la baguette et du fromage (la France), inclure les taxes sur la consommation dans les prix (toutes taxes comprises, TTC) a été rendu obligatoire par la loi. Le but ? Que les consommateurs soient informés du prix réel à payer. Si cela nous semble à nous, bons expatriés à béret, tout à fait normal, cela ne l’est pas aux États-Unis, à part quelques exceptions.
Joseph D. Henchman, vice-président de la Tax Foundation, nous donne un premier élément de réponse. « Aux États-Unis, les taxes à la consommation sont fixées indépendamment par chaque État ». Joseph D. Henchman a ainsi pu dénombrer pas moins de 10.000 jurisprudences et lois différentes, concernant les taxes à la consommation, ce qui « rend difficile une harmonisation ». Les villes peuvent appliquer également leur propre taux de taxes. Les distributeurs qui envoient leurs produits dans tout le pays ne peuvent donc pas afficher les prix avec les taxes.
Mais alors pourquoi les magasins, eux, ne le font pas ? « Les entreprises préfèrent afficher le prix hors-taxes, parce que ça donne l’impression que le prix est plus bas », explique simplement Joseph D. Henchman.
Plus étonnant, il confie que dans la plupart des États, « c’est en fait contraire à la loi d’afficher les prix TTC », ce qui est « l’une des lois les plus stupides en matière de taxation ». Explication : donner les prix taxes comprises « donnerait l’impression que les détaillants payent les taxes de vente pour le consommateur ». De plus, afficher les prix sans les taxes permettrait « d’améliorer la transparence », en permettant au consommateur d’avoir davantage conscience du montant des taxes. Encore faut-il bien s’y connaître. « On a toujours fait comme ça, alors on continue… »
Une première version de cette Question bête a été publiée le 5 janvier 2015.