Des milliers de personnes vont parader dans les rues à New York et à Boston, le 17 mars. A Chicago, la rivière traversant la ville sera teinte en vert alors qu’à Seattle, ce sont les routes qui seront repeintes aux couleurs de l’Irlande. Mais le dénominateur commun de la Saint-Patrick reste la fête et l’alcool, qui cette année encore va couler à flot aux Etats-Unis comme en Europe. A titre d’exemple, 13 millions de pintes de Guinness avaient été englouties dans le monde en 2018. Mais pourquoi boit-on autant à la Saint-Patrick ? C’est la question bête de la semaine.
Fête chrétienne, la Saint-Patrick rend hommage à Patrick d’Irlande, considéré comme le fondateur du christianisme irlandais au Vème siècle. Adoptée officiellement par l’Église irlandaise au début du XVIIème siècle, la Saint Patrick est depuis considéré comme un jour férié de Fête nationale. “La vraie Saint-Patrick irlandaise était pieuse car il s’agit d’un jour sain. Les Irlandais la célébraient avec une prière à l’église”, explique Philip Freeman, professeur à Pepperdine University et auteur du livre St. Patrick of Ireland: A Biography. Pour ce spécialiste américain de l’histoire celte, “la Saint-Patrick telle que nous la connaissons aujourd’hui est une invention américaine”.
Les Etats-Unis ont connu une première vague importante d’immigration irlandaise au début du XVIIIème siècle. Loin de leur pays d’origine et de ses traditions, ces Irlandais fraîchement débarqués sur le sol américain vont petit-à-petit transformer la Saint-Patrick, la rendant moins solennelle et plus démonstrative. Ils seront les premiers à organiser une grande parade dans les rues de Boston en 1737, avant une deuxième plus officielle à New York le 17 mars 1762. Pour Philip Freeman, “il faudra attendre les années 1800 pour voir une démocratisation de la Saint-Patrick telle que nous la connaissons aujourd’hui”. Le professeur et auteur américain ajoute qu’à partir des Etats-Unis, “ce nouveau ‘format’ de la fête de la Saint Patrick va ensuite s’étendre dans le monde, jusqu’à un retour en Irlande, où il va transformer la tradition elle-même“.