“C’est l’année Isabelle Huppert“, a insisté le consul de France à Los Angeles, Christophe Lemoine, dans son discours d’introduction. “Tout le monde reconnaît votre prestation dans “Elle”. Vous êtes une légende du cinéma.”
Au lendemain de la cérémonie des 74e Golden Globes -antichambre des Oscars-, une réception à la Résidence de France à Los Angeles mettait à l’honneur les Français sélectionnés, dont le réalisateur de “La La Land”, Damien Chazelle (absent). Isabelle Huppert était, elle, bien là.
Un double bonheur pour Isabelle Huppert
Pour l’actrice de “Elle” de Paul Verhoeven, ce prix de Meilleure actrice dramatique revêt un caractère “exceptionnel“. “Comme une déflagration, il y avait de la joie, du bonheur, de la reconnaissance, tellement de sentiments“, admet Isabelle Huppert, qui se délecte d’autant plus que c’est un film en langue française. Outre son prix, le long-métrage repart avec le Golden Globes du Meilleur film étranger. “C’est un double bonheur.”
“J’ai senti quelque chose dès la lecture du livre. J’ai su que ce serait un film différent quand j’ai appris que Paul Verhoeven le réaliserait. Son aura de cinéaste est parfois effacée par sa réputation de provocateur alors que c’est un grand réalisateur“, affirme l’actrice française, qui a célébré sa récompense avec l’équipe du film jusque tard dans la nuit. Pour elle, ce prix est dédié au cinéma français.
https://www.youtube.com/watch?v=YqGJtnKZ2vs
Dorénavant, c’est l’Oscar de la meilleure actrice qui est en ligne de mire. “Même si je n’y pensais pas, tout le monde me les rappelle. Tout est possible, s’amuse l’actrice. Les Golden Globes, c’est déjà formidable.”
Pas de défaite, mais une aventure
Après avoir félicité “Elle”, Christophe Lemoine a remercié le soutien d’Unifrance et des distributeurs, avant de saluer “la diversité du cinéma français” lors de cette compétition, et notamment “la prometteuse Divines team“, du nom du film de Houda Benyamina, récompensé par la “Caméra d’or” à Cannes et à l’AFi Fest.
Sélectionné dans la catégorie Meilleur film étranger aux Globes, il n’a pas gagné de récompense. “Sur le moment, il y a un peu de déception. Mais ce n’est pas une défaite, plutôt une victoire repoussée“, argue Déborah Lukumuena, qui campe le rôle de la touchante Maimouna. “On a travaillé très dur. Être sélectionné aux Golden Globes, c’était déjà formidable. C’est un rêve de petite fille“, ajoute Oulaya Amamra, alias Dounia dans “Divines”.
“Le public américain est plus enthousiaste que les Français, ils font des câlins. Je kiffe“, clame Jisca Kalvanda, qui joue la caïd Rebecca.
Diffusé sur Netflix, le film connaît une certaine notoriété sur le sol américain. “On a reconnu les filles en boîte de nuit. Sa diffusion nous a donné une visibilité à travers le monde“, se réjouit Houda Benyamina.
Les Oscars comme espoir
En lice dans la catégorie Meilleur film d’animation, “Ma vie de courgette” a été éclipsé par un Disney, dimanche soir. “Pour nous, c’était une aventure plutôt qu’une défaite“, répond Claude Barras, le réalisateur. “On a pourtant senti qu’il y avait eu pas mal de votes pour nous. Sans le vouloir, on s’était pris au jeu.”
Pour en arriver là, l’équipe de production s’est démenée. “Nous avons organisé 25 projections pour des membres de l’industrie cinématographique américaine. On a fait un gros travail de promotion, on leur montrait les marionnettes“, détaille Max Karli, producteur délégué du film.
“Ma vie de courgette” sortira dans les salles américaines le 24 février, doublé par les voix d’Ellen Page et Nick Offerman. Pré-sélectionné aux Oscars, le long-métrage mise sur le réalisme, la simplicité du design et l’émotion pour faire la différence. “Il fait pleurer“, prévient l’équipe du film.