Julien Segui fait partie de ces entrepreneurs qui ont su voir dans la crise Covid une opportunité business. L’idée est simple : transformer des bureaux inoccupés ou des lieux d’exception en bureaux à la demande. La flexibilisation du travail était déjà en cours avec les bureaux partagés comme WeWork, mais la pandémie a encore davantage accentué ce phénomène, et le bouleversement des habitudes.
Avec son associé Mathieu Schepard, CEO de la startup, il vient de lancer Popdesk, une application qui permet de réserver un bureau à la journée, en quelques clics seulement et sans inscription. « C’est aujourd’hui assez compliqué de prendre un espace de coworking et on est obligés de s’engager. L’objectif est de donner plus de choix aux actifs, de participer aux changements des habitudes de travail ». Julien Segui est lui-même un globe-trotter : basé à New York depuis 1997, il a commenté les matchs de basketball de la NBA pendant dix ans, avant de prendre la responsabilité des programmes pour l’international de NBA TV, ce qui l’a amené à Amman, Rome et Hong Kong. Il a également lancé une agence marketing, Voila Media, qui accompagne des startups dans leur stratégie digitale.
Pendant la pandémie, il reconnecte avec un ami de jeunesse, qui lui parle de ce projet d’application, et les deux associés décident d’accélérer pour lancer cette offre le plus rapidement possible. « Les entreprises réfléchissent à un modèle hybride de travail, entre le bureau et la maison. Notre outil permet d’avoir un choix additionnel, mais aussi de travailler dans des lieux exceptionnels, comme par exemple le 85ème étage du World Trade Center », explique Julien Segui. Un environnement de travail plus inspirant, surtout pour les millions de new yorkais qui habitent dans des espaces réduits. Musées, châteaux, stades de foot : les deux partenaires envisagent tous les lieux les plus improbables pour faire évoluer la perception du travail au quotidien.
A l’heure actuelle, l’application Popdesk, qui est « live » depuis le 17 février, compte 13 partenaires à New York, et une vingtaine d’ici quelques jours. Il faut compter entre 75 et 150 dollars la journée pour un bureau. Dernier « case study » en date : un jeune actif qui voulait éviter de retourner à son bureau à Manhattan, a ouvert l’application le matin même et a trouvé un bureau près de l’école de sa fille. Julien Segui estime que Popdesk se différencie de la concurrence, comme Croissant ou Liquidspace, car la réservation est encore plus rapide, sans inscription et login.
La startup compte attaquer une quinzaine de villes d’ici fin 2021, avant de se lancer à Paris et Londres. Développée sur fonds propres, elle va chercher à lever des fonds pour financer cette expansion géographique.