Si la plante a l’air inoffensive, elle porte pourtant bien son nom. Le poison ivy, ou sumac vénéneux, est hautement allergisant. Il suffit de le toucher pour qu’il provoque une dermatite de contact particulièrement irritante.
En cause ? La résine huileuse appelée urushiol qu’elle contient. C’est elle qui provoque les démangeaisons, des rougeurs, voire des cloques. D’après la American Skin Association, 85% de la population y serait allergique.
Peu de Français en connaissent les dangers, et pour cause : elle n’est pas native du vieux continent. Originaire d’Amérique du Nord, « l’herbe à puce » comme disent les Québécois, est présente dans tous les États continentaux des États-Unis – sauf en Californie et en Alaska. Elle pousse très bien notamment dans la campagne de Nouvelle-Angleterre.
Le Toxicodendron radicans, selon son nom scientifique, grandit le plus souvent le long des arbres sous forme de liane, mais peut aussi ramper au sol ou pousser sous forme d’arbuste. L’une de ses principales caractéristiques vient des feuilles qui poussent par groupe de trois folioles. « Très souvent, vous trouverez aussi un petit point rouge à la base des feuilles » précise Susan Pell, Docteur en biologie végétale et Directrice exécutive du United States Botanic Garden à Washington. L’experte souligne que le poison Ivy ne présente « ni épines, ni piquants ».
Toutes les parties de la plante sont vénéneuses, à l’exception du pollen et, si elle pousse en priorité en forêt, on la trouve aussi en ville dans les parcs et jardins. « Ce sont les oiseaux qui la disséminent : ils mangent les baies puis, les graines contenues à l’intérieur passent dans leurs excréments et rejoignent le sol », explique le Dr. Pell.
Que faire ? « La meilleure stratégie reste l’évitement, rappelle la biologiste, mais si vous êtes entré en contact avec le poison ivy, il est indispensable de vous laver le plus vite possible, car plus l’huile reste en contact avec la peau, plus elle va pénétrer les cellules de l’épiderme ». Privilégiez l’eau froide et le savon. « L’eau chaude va diluer l’huile et l’aider à se propager », indique la spécialiste.
Cela vaut aussi pour vos vêtements ainsi que tout objet qui a pu être contaminé. Même chose pour les animaux de compagnie qui ne sont pas toujours immunisés et peuvent transmettre l’huile.
S’il malgré toutes ces précautions, vous développez une réaction cutanée (elle peut mettre entre 8 et 48 heures avant d’apparaître) des compresses froides et une lotion apaisante à base d’hydrocortisone devraient suffire. En cas de réaction sévère, si les muqueuses sont affectées ou en cas de difficultés respiratoires, n’hésitez pas à consulter un médecin.
« Le poison ivy est dangereux toute l’année, mais la période estivale est plus à risque, car la plante est au pic de son feuillage. Nous passons aussi plus de temps en extérieur », explique Susan Pell.
Si vous repérez la plante dans votre jardin, le plus simple est d’utiliser un spray herbicide spécifique pour la détruire. Si vous arrachez le pied, prudence ! Prenez les mesures de protection nécessaires (gants, vêtements couvrants, lunettes) et jetez les déchets dans un sac en plastique fermé pour éviter toute contagion. Surtout ne brûlez pas le poison ivy ! La fumée, toxique, peut vous emmener aux urgences.
Aujourd’hui, la recherche s’intéresse aux propriétés de cette plante mal-aimée pour identifier des applications qui seraient bénéfiques pour l’humanité. Le poison ivy n’a pas encore révélé tous ses secrets.