Il est treize heures, l’heure de prendre un burger chez votre fast-food préféré. Mais, horreur, 100 personnes ont eu la même idée que vous au même moment.
Savoir à l’avance combien de personnes font la queue ou le nombre de tables occupées dans un restaurant, tel est le business de Florent Peyre et Alexandre Winter. Ces deux Français viennent tout juste de lancer Placemeter à New York, capitale americaine de la file d’attente. Cette start-up propose à des boutiques de louer un boitier équipé d’une caméra wi-fi. Leur logiciel analyse les images et les convertit en graphiques et tableaux sur la fréquentation et l’occupation des lieux en temps réel. Des chiffres utiles avant tout pour les managers, soucieux d’optimiser leur gestion, mais qui peuvent aussi être utilisés pour informer les clients.
C’est Alexandre Winter qui a créé la technologie de Placemeter. Ingénieur diplômé de Telecom Paris, docteur spécialisé en analyse d’images, il a travaillé en France comme chercheur à l’INRIA, un centre de recherche dédié à la technologie et aux sciences du digital, avant de monter sa première start-up en 2000, à 28 ans. Sous le nom de LTU Tech, il vendait déjà une solution de traitement d’images, cette fois dans une optique sécuritaire. La PJ de Nanterre faisait partie de ses clients. En 2004, il s’est installé à Washington, et travaillait avec le FBI, la CIA, le Department of Homeland Security… LTU Tech a ensuite été rachetée par un groupe japonais et Alexandre Winter a quitté l’entreprise l’année dernière.
Florent Peyre, 36 ans, n’en est pas non plus à son premier coup. Installé à New York depuis 2006, ce diplômé de Sciences Po a d’abord officié chez Hachette-Filipacchi à New York, où il s’occupait des développements de la marque sur le mobile. En 2010, il rejoint Guilt City, « sorte de Groupon haut de gamme », résume-t-il. Cette année, il participe au démarrage de CasaHop, site d’échange d’appartements initié par la bande du Huffington Post (Paul Berry, Ken Lerer). Mais il quitte l’aventure au bout de quelques mois, en raison de « divergences stratégiques ».
Pour lancer Placemeter, les deux associés ont réuni des fonds propres, et assis autour de la table un premier investisseur, Alexandre Mars, le patron du mobile chez Publicis. Ils récoltent un total de 250.000 dollars. Actuellement en pleine levée de fonds, les deux associés occupent un bureau vitré étroit dans l’espace de co-working WeWork, situé à Midtown Manhattan. Avec, au milieu, l’imprimante 3D qui leur sert à mouler leurs boitiers. « On fait tout nous-même », assure Alexandre Winter.
Les deux associés discutent en ce moment avec une vingtaine de clients à New York, et en ont signé sept – la liste reste confidentielle. « Nous avons d’excellents retours, notamment parce que notre formule démarre à cinquante dollars par mois. Il existe quelques concurrents, mais avec des technologies plus vieilles, moins pratiques et plus chères », raconte Florent Peyre.
A partir de janvier, Placemeter proposera une autre utilisation pour ses boitiers : le suivi personnalisé des clients, via leurs téléphones portables. Chaque smartphone allumé entrant dans une boutique sera reconnu – même si la personne ne se connecte pas à un réseau wi-fi. Le logiciel pourra alors savoir combien de fois cette personne est venue dans le mois, ou combien de temps elle est restée sur place. Un brin effrayant?
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Le dernier paragraphe est effectivement effrayant si tant est qu’il est applique de facon anonyme. Ce type de logiciel equivaut a une bombe chimique…il va falloir exiiger des telephones qui s’eteignent et s’allume en une second, comme pour les voitures dont les 4 cylindres s’arretent au feu rouge.