“De retour de deux ans d’études en Chine, je cherchais une belle photo de la skyline de Shanghai à encadrer chez moi. Mais je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas d’intermédiaire entre les galeries chères et l’offre très basique de magasins comme Ikea”. C’est de ce constat que Romain Barbet lance Pixopolitan en octobre 2012, avec l’objectif de démocratiser la photographie urbaine d’art.
Accompagné par Paul-Henri Blaiset, les deux étudiants en école de commerce construisent une communauté de plusieurs milliers de photographes en quelques mois et proposent leur travail à la vente sur un site internet dédié. Un succès immédiat renforcé par la magie des réseaux sociaux. “Trois mois après le lancement, on a tweeté Valérie Damidot qui présentait à l’époque l’émission D&co sur M6, en lui proposant nos services. Dix jours plus tard, l’émission nous a appelé”, se souvient Romain Barbet. Les deux associés participeront à une dizaine d’émissions en 2013 et 2014, décorant ainsi les foyers français.
La promesse de Pixopolitan est résumée sur son site internet : “faire entrer n’importe quelle capitale du monde dans votre salon“. Pari tenu avec un choix de plus de 1.000 photos prises dans 305 villes du monde. Romain Barbet ajoute que “si aucune photo ne vous plait, nous mandatons nos photographes pour qu’ils prennent la photo que vous désirez dans la ville ou même la rue que vous désirez”.
Près de cinq ans après son lancement, Pixopolitan réalise une nouvelle levée de fonds fin 2016 avec les Etats-Unis en ligne de mire. Romain Barbet, qui ne se décrit pas comme un artiste mais comme “quelqu’un qui aime s’occuper des clients amateurs d’art“, s’installe à New York en avril dernier.
Avec son équipe de huit personnes, ils lancent une version américaine du site alignée sur les prix français, ainsi qu’un site à destination de leur clientèle professionnelle. Leur stratégie ? “Commencer par développer une clientèle de professionnels pour faire financer le B to C par le B to B (…) Nous lançons des campagnes massives d’e-mails. On recontacte ceux qui les ouvrent en proposant des rendez-vous. On prend ensuite des photos de leur bureau et leur proposons des simulations de décoration. Ça leur permet de se rendre compte du rendu final”, explique l’entrepreneur français.
Conforté par l’implantation du laboratoire photographique français Picto aux Etats-Unis, Pixopolitan US fait imprimer toutes ses photos à New York. L’entreprise espère atteindre les 1,1 million d’euros de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année, dont 100.000 aux Etats-Unis.