Carlos Diaz, le papa du mouvement des Pigeons a reçu un hug du Président de la République. En une photo, tout un symbole de ce pourquoi François Hollande est précisément venu à San Francisco mercredi: montrer que son virage “pro-entreprise” était sérieux.
Le “statut” très officieux de Carlos Diaz date de 2012, le 27 septembre, précise-t-il : «J’ai fait un post de mécontentement sur facebook concernant la loi de finances annoncée pour 2013 et dans le week-end il y a eu un effet boule de neige, j’ai eu des soutiens immédiats et on s’est retrouvé à 5000 ! Quand on est arrivé à 75000, il a fallu structurer évidemment, mais à l’origine, ce mouvement est complètement spontané.»
Près d’un an et demi plus tard, Carlos Diaz est un homme plutôt heureux. Cet entrepreneur dans l’âme a assisté à la table ronde du Président avec quelques autres entrepreneurs de la «Frenchtech» comme les appelle lui-même François Hollande, et il a osé lui demander un hug. “Pouvez-vous comme le président Obama le fait avec ses entrepreneurs américains et vraiment embrasser les entrepreneurs français vous aussi?” a-t-il demandé à François Hollande, qui s’est exécuté sous les applaudissements des entrepreneurs franco-américains présents.
«Nous avons d’abord été ignorés, pas très longtemps, puis combattus, puis finalement nous avons été entendus. Il faut dire que nous avons été très relayés par la presse. Mais pendant un temps le gouvernement redoutait que nous soyons issus d’une manipulation politique, aujourd’hui nous sommes dans une phase de travail.»
Il faut dire que le Président François Hollande a clairement adressé son discours aux entrepreneurs français de la Baie, leur intimant d’être fiers. Il a surtout égréné une liste de promesses aux entrepreneurs, annonçant notamment pour “dès le mois prochain un dispositif aussi incitatif qu’aux Etats-Unis pour le “financement participatif” des jeunes pousses françaises”.
«Je suis surpris par ce discours, mais reconnaissant», déclare Carlos Diaz, «Il a dit ce qu’il fallait dire et ce qu’on voulait entendre».
Quand on lui demande ce qu’il ferait si tout cela ne se révélait être qu’un écran de fumée, il déclare avec le même entrain et le même aplomb «le gouvernement peut compter sur nous pour lui voler dans les plumes si nous avons des raisons de le faire. Nous n’avons aucun agenda politique, nous sommes très pragmatiques. Aujourd’hui je soutiens l’action du gouvernement, si demain je ne suis plus d’accord, je combattrais ce même gouvernement.»