Il fait partie des icônes du cinéma français. A 78 ans, Pierre Richard présente pour la première fois son dernier spectacle, “Pierre Richard III”, sur le sol américain.
“Je me produis uniquement en français, car j’en suis incapable en anglais. Et je ne suis pas sûr qu’un Américain du middle west connaisse Jean Carmet”, s’amuse-t-il. Et pourtant, sa notoriété l’a précédé, les salles de Los Angeles et de San Francisco affichant complet, quelques jours avant ses représentations, les 14 et 15 janvier 2016.
Durant 80 minutes, l’homme aux doux yeux bleus et à la voix si particulière va livrer sur scène sa vie d’artiste, ses regrets d’homme à partir de ses récits et d’extraits de films. Il racontera les rencontres, les accidents, les gaffes, les rêveries, les cauchemars. Et le temps qui reste, dont il faut profiter.
“Ce spectacle est mon préféré. J’ai la chance d’avoir un partenaire particulier : un écran.” Ce dernier redonne vie aux anecdotes, toujours authentiques. “Elles sont tellement loufoques, qu’on pourrait croire qu’elles sont inventées”, avoue-t-il.
“Une nostalgie souriante”
Au détour de ces moments de franche rigolade, l’acteur ressuscite certains compagnons de route. “C’est une nostalgie souriante. Je raconte les souvenirs que j’ai partagé avec de grands acteurs, comme Jean Carmet ou Gérard Depardieu, qui étaient drôles dans la vie, comme sur les tournages.” Pour autant, le Grand Blond ne se considère pas comme un humoriste. “C’est un spectacle de comédien, où je partage une philosophie.” Le public rit aux éclats, comme il peut être ému par le personnage sur scène.
Et quel personnage! Loin d’être casanier, Pierre Richard est “fou de joie” à l’idée de se produire aux Etats-Unis, et visiter la Californie. Mais il devra faire vite, ne restant que six jours sur place. “Je suis un peu frustré. J’ai hâte de voir San Francisco. Cette ville me fascine. J’ai déjà l’impression de la connaître au travers du cinéma et de la littérature.”
Il a également souhaité découvrir la capitale hollywoodienne, qu’il avait brièvement parcourue lors d’un projet de tournage.
Plus connu en Russie qu’aux Etats-Unis
Dernier d’une série de trois, ce spectacle, qui comptabilise près de 120 représentations, sera encore joué une vingtaine de fois, dont une dizaine en Russie. “Là-bas, je suis une icône. Le public m’a découvert durant la période soviétique, et aujourd’hui les gens me disent que j’étais ‘la lumière dans leur tunnel noir’.”
Il n’a pas encore la même notoriété aux Etats-Unis, même s’il est reconnu par une partie du public américain comme “Le grand blond avec une chaussure noire “. “Le film a été diffusé dans une salle à New York, et il était resté plusieurs mois à l’affiche”, se remémore-t-il.
Alors qu’il s’apprête à se dévoiler au public expatrié, il pense déjà à son prochain projet, un film avec la petite fille de Chaplin, Oona. Pierre Richard n’est pas prêt à prendre sa retraite.