Après avoir vécu à Buenos Aires et Lima, Pierre Duviak, excentrique professeur de 34 ans, a décidé de poser ses valises à Los Angeles, en août 2015. Il a été recruté dans un établissement scolaire bilingue où il enseigne auprès des CM2. Profitant complètement de son expatriation, il ne se refuse presque rien. “Mais si je pouvais, je bougerais tous les week-ends“, avoue celui qui n’a aucun problème à parler d’argent.
Recettes
Son travail d’instituteur lui rapporte 4.100 dollars net par mois. A cela, il faut rajouter jusqu’à 900 dollars par mois de cours particuliers. “J’ai commencé il y a quelques semaines. Je donne trois cours par semaine, à 75 dollars la séance. J’anticipe les impôts à payer dès septembre prochain. Un tiers de mon salaire va partir à l’Etat“, prévoit-il.
Il gagne quand même davantage qu’en France où son salaire atteignait 1.800 euros. “Ce n’est pas comparable. A Paris, je n’avais pas de loyer à payer, comme je vivais chez mes parents ou des amis. J’avais un pouvoir d’achat largement supérieur à ici.”
Dépenses
Comme pour beaucoup d’Angelinos, son principal poste de dépense est le loyer. Il n’a pas lésiné sur ce budget, choisissant de vivre dans le quartier huppé et dynamique d’Arts District, à Downtown L.A. “C’est le premier que j’ai visité en arrivant à Los Angeles, j’ai eu un coup de coeur“, raconte Pierre Duviak. Il vit dans un loft d’artiste -le même que dans la série “New Girl”-, en compagnie de deux colocataires américains.
Il dépense 1.300 dollars par mois pour le loyer et les charges. Pendant un temps, il a pensé habiter à Venice Beach, son rêve étant de vivre près de la plage. “Mais ce n’était pas possible en terme de prix (au delà de 1.500 $ par mois) et de transport, l’établissement scolaire étant dans l’est de la ville.”
Il a le privilège de ne pas payer l’assurance maladie, cette dernière étant financée par l’école.
Comme tout le monde, il a des dépenses mensuelles de divertissement : un abonnement Netflix (9$ par mois), le téléphone qui lui coûte 75 $ par mois. “Je l’ai augmenté récemment pour avoir plus de Giga internet, et regarder “Friends” en Uber“, dit-il. A cela, il faut ajouter la salle de sport, à 29 $ par mois. L’enseignant va courir sur le tapis presque tous les jours. “Avec mon mode de vie, j’en ai besoin. Et à Downtown, je ne peux pas courir dans la rue, il y a trop de circulation.”
S’il y a une autre facture à laquelle il ne coupe pas, c’est la retraite qui lui revient à 170 $ par mois (2.000 $ par an, qu’il paie en juin et en décembre). “Ce n’est pas une obligation. Mais quand j’étais au Pérou, je m’étais mis en disponibilité et j’ai perdu des années de cotisation“, justifie-t-il, pragmatique.
À Los Angeles, le transport est capital. À son arrivée, notre enseignant a acheté un scooter neuf à 4.000 dollars. Il mettait alors 20 $ d’essence par mois. L’assurance lui coûtait la même somme. A cela, il ajoutait quelques déplacements en Uber, lors des sorties. Mais il a complètement bouleversé son mode de circulation après un accident de scooter. Depuis, il se déplace en vélo (700 $ à l’achat) et métro (70 $ par mois). Avec cette nouvelle âme d’écolo, il utilise moins Uber, et dépense en moyenne 30 $ par mois. Au total, son budget transport est de 100 dollars par mois, ce qui reste économe pour la cité des anges.
En dehors de cela, Pierre Duviak ne compte pas vraiment. Il aime manger au restaurant, voir ses DJs favoris et partir en vadrouille avec des amis. Il dépense près de 150 $ par mois pour ses voyages. Depuis un an et demi, il a vu du pays, partant à San Francisco, la Nouvelle Orléans, Las Vegas, New York ou Palm Springs. “J’utilise mon épargne pour les financer.”
En dehors de ça, cet épicurien aime aller boire un verre après le travail, et il a même ses habitudes au Figaro Bistrot. “Je profite de l’happy hour où le verre de vin est à 5 $“, glisse Pierre Duviak. A cela, il faut ajouter une à deux soirées par semaine. Moins régulières sont les sorties théâtre, cinéma, ou shopping. Mais c’est tout de même son deuxième poste de dépense, estimé à près de 800 dollars par mois.
Pour l’alimentaire, l’instituteur a changé ses habitudes. A son arrivée, il ne cuisinait pas, découvrant les restaurants de la ville, et profitant des doggy bags pour avoir un second repas. Mais depuis peu, il s’est remis aux fourneaux. Il n’a pas succombé à la folie des Whole Foods ou des Trader Joe’s, et va au plus pratique : il fait ses courses dans le supermarché asiatique près de chez lui (210 $ par mois). “Du coup, je ne vais au restaurant que deux à trois fois par semaine maintenant (600 $ par mois).”
Epargne
Pierre Duviak n’a pas toujours été aussi dépensier. “J’ai épargné. Je le faisais également à mon arrivée où j’arrivais à mettre 1.000 dollars par mois. Maintenant, je mets ce qu’il reste.” L’achat d’un appartement ou d’une voiture ne font d’ailleurs pas partie de ses projets. Il vit au jour le jour, et aimerait juste acheter une vache l’été prochain. What else ?