Alors que l’hypothèse de voir Philippe Besson débarquer au Consulat de Los Angeles semblait s’éloigner, ce feuilleton connaît un nouveau rebondissement. Après avoir été éconduit par le Conseil d’Etat, le président de la République a trouvé un moyen pour nommer l’écrivain, selon les informations de l’hebdomadaire Challenges qui cite “plusieurs sources au sein du gouvernement”.
Emmanuel Macron prévoirait d’inscrire l’ouverture du recrutement de ces hauts cadres de la fonction publique dans la loi. Selon Challenges, cette mesure devrait être introduite dans le projet de loi sur la transformation de la fonction publique. L’article 7 du texte devrait ainsi permettre de “diversifier les viviers de recrutement dans l’encadrement supérieur de la fonction publique en ouvrant la possibilité de nommer des personnes n’ayant pas la qualité de fonctionnaire aux emplois de direction de l’Etat”, selon la présentation du projet de loi. Selon une source gouvernementale interrogée par Challenges, cela permettrait à des personnes qui ne font pas partie de la fonction publique “d’occuper des postes à responsabilité tels que celui des consuls généraux, comme c’est déjà le cas pour les ambassadeurs”. Cette loi permettrait alors au président de la République de nommer par décret présidentiel Philippe Besson consul général à Los Angeles d’ici la fin de l’été, où le poste sera vacant.
Une solution qui fait réagir. Ainsi la sénatrice représentant les Français établis hors de France, Hélène Conwat-Mouret (PS) regrette une “drôle de conception du rôle d’un consul général”. “Comme si celui-ci n’avait pas besoin d’expérience administrative en ressources humaines pour gérer une équipe ! L’écriture d’un roman est-elle la meilleure formation ? Quid de toutes celles et ceux qui passent les concours, puis passent par tous les services consulaires avant d’aspirer à être nommés “chef d’équipe” ?”, questionne l’élue socialiste sur son compte Facebook.
Cette solution intervient après que le Conseil d’Etat a annulé en mars le décret pris par le gouvernement en août 2018 pour nommer l’écrivain réputé proche des Macron et d’autres personnes désignées par le gouvernement à quelque 22 postes de consuls dans le monde. La haute juridiction avait ainsi suivi le recours de la CFDT du ministère des Affaires étrangères, qui a demandé en octobre l’annulation de ce décret polémique.