Petite, elle rêvait d’être « actrice américaine » et regardait en boucle « Les Frères Scott » à la télévision. Alors, à un mois de son départ pour la côte Ouest des États-Unis, où elle jouera quatre représentations de son spectacle « Fille à Papa », Philippine Delaire ne réalise toujours pas. « Je suis trop excitée, je n’y crois pas, c’est fou ! » s’emballe la comédienne et humoriste de 29 ans, avec cette spontanéité désarmante qui l’a révélée sur Instagram.
Avec sa tenue rose et son énergie débordante, la petite blonde se produira à Menlo Park le lundi 1er avril au Guild Theater (tickets), à San Francisco le mardi 2 avril au Swedish American Hall (tickets), à Seattle le jeudi 4 avril au JCC (tickets) et à Los Angeles le vendredi 5 avril au Bourbon Room (tickets). Un « truc de dingue » qui s’est concrétisé grâce à l’association French Talents USA, basée à San Francisco, qui vient de faire salle comble avec la mini-tournée californienne d’Arnaud Demanche, en février.
Après « Télédrama », sur l’univers de la télé, « Fille à papa », créé en juillet 2023, est le deuxième spectacle de Philippine Delaire. À travers ses personnages névrosés, elle évoque le mariage, la famille, les enfants et tourne en dérision le milieu « un peu bourgeois» dans lequel elle a grandi, à Bordeaux. Des sketchs délurés qui cachent en réalité un spectacle « très personnel », où la comédienne se livre sans filtre, y compris sur les périodes les plus tragiques de sa vie, comme la mort de son père.
« J’ai perdu mon père il y a plusieurs années, et en parler sur scène, c’est ma façon à moi de vivre le deuil et de faire de ça une force. Je suis touchée car les retours du public sont assez incroyables. À la fin de mon spectacle, beaucoup de gens viennent se livrer pour parler de leur propre histoire. Je sens que j’ai les mots justes » confie-t-elle.
Petite dernière d’une fratrie de quatre, « Philou » se passionne très tôt pour le théâtre. Ses parents la poussent à cultiver ce talent. « J’ai passé mon enfance avec une caméra à la main : je filmais ma famille, mes amis, j’inventais des parodies, des sketchs… J’ai toujours eu ce rapport à l’image et à l’écran. Mon rêve était de devenir comédienne, pas humoriste. Je voulais faire de la tragédie, jouer Racine, interpréter des gens en larmes ! »
Après un détour par une licence de psychologie à la Fac de Nanterre, elle intègre le Cours Florent, à Paris. Humoriste sur les planches, comédienne pour le grand et le petit écran (on l’a vue récemment dans « l’Enchanteur » de Philippe Lefebvre sur France 2), chroniqueuse sur Europe 1 (« Culture médias » ) et TF1 (« Camille & Images »), la jeune femme trouve encore le temps de faire rire ses 145.000 followers avec ses vidéos sur Instagram.
C’est sur le réseau social qu’elle a « trouvé son style » et « rencontré un public » pendant les confinements, « beaucoup de femmes de ma génération, de 25 à 40 ans, sensibles aux sujets que j’évoque et que je vis » se réjouit-elle. Un succès qu’elle connaît aujourd’hui sur scène, avec des dates prévues dans toute la France jusqu’à début 2025 (dont, pour la première fois, une salle de 600 places à Bordeaux). D’ici là, Philippine Delaire s’apprête à décoller, des étoiles plein les yeux, pour la Côte Ouest américaine. De là-haut, son papa doit être fier d’elle.