C’est une Mary Poppins, une super-maman, une véritable magicienne, qui vient d’ouvrir des ateliers d’art en français pas comme les autres, à Los Angeles. Delphine Pilarski, 46 ans, a emménagé il y a peu avec ses deux enfants et son mari sur les collines de Monterey Park, à l’Est de LA. Et aussitôt transformé le garage de sa spacieuse maison en véritable studio d’art pour accueillir ses classes, baptisées « My Little Art Museum.»
Cette Française au parcours étonnant propose aux enfants et aux ados, Français comme Américains, de fabuleuses activités après l’école : théâtre, peinture, cuisine française, mode, mythologie gréco-romaine, architecture, écologie… Elle a même imaginé un cycle Harry Potter, qui plonge les 9-12 ans dans l’univers enchanté de Poudlard ! Le tout en français, afin d’allier éveil culturel et immersion dans la langue de Molière.
Armoire pleine de décorations, cartons débordants de costumes, bibliothèques garnies de recueils d’art, pinceaux, chevalets et tubes d’acrylique multicolores… Dans cette caverne d’Ali-Baba de l’artiste, cette petite blonde à l’énergie débordante communique aux enfants la passion qui l’anime depuis son enfance, à Reims. Ses classes comportent 6 à 8 élèves, pas plus, pour un enseignement personnalisé.
Pinceau à la main, elle leur parle Baroque, Renaissance, Magritte ou Vermeer tout en guidant leurs premières esquisses. « Ce qui m’intéresse, c’est que les enfants comprennent d’où viennent les œuvres qu’ils étudient, insiste l’ancienne directrice de galerie d’art. J’essaye de les faire parler de ce qu’ils savent, de ce qu’ils ressentent : ce n’est pas juste un cours, mais toujours un échange.» Sa philosophie : les aider à explorer leurs talents tout en s’amusant !
Cela fait 8 ans que Delphine Pilarski forme des graines d’artistes. « My Little Art Museum » est né en 2015 près de San Francisco, avant de déménager à Irvine, en Californie du Sud, où elle vivait jusqu’ici. Bardée de diplômes pointus dans le domaine de l’art (New York Academy of Arts, Baruch College, Beaux Arts de Paris…), après une carrière à rebonds dans le monde du luxe, des galeries d’art et d’antiquités, à New-York et Paris, elle a eu le désir de transmettre aux enfants son amour de la culture française.
« Est-ce que c’est un rêve de petite fille ? Peut-être ! C’est vrai que j’aurais adoré avoir ça à l’école ! » s’amuse-t-elle, des paillettes dans ses yeux verts. Un rêve que cette maman créative a réalisé pour sa fille, son « inspiration ». De par leur qualité, ses premiers cours de peinture et de théâtre, à San Francisco, rencontrent vite le succès. Il faut dire que, quand elle a une idée en tête, Delphine Pilarski ne fait pas les choses à moitié.
En 2016, pour monter un spectacle inspiré du film Peau d’Âne de Jacques Demy, elle passe des heures à coudre les costumes, peindre les décors et peaufiner la mise en scène avec les enfants. Une obsession du détail que l’on retrouve dans ses ateliers Harry Potter -« une passion anglaise »- où les petits, munis de leur chapeau et de leur balai, touillent des potions magiques, marmonnent des sortilèges en latin et s’entraînent au Quidditch dans le jardin… Tout en s’initiant à la grammaire, à la conjugaison, aux maths, à la chimie, et même au latin. « Dans un monde où nous, adultes, sommes toujours inquiets, je veux leur faire passer de la magie », confie Delphine Pilarski.
Enfants et parents sont conquis. À l’âge de 10 ans, Sarah a participé à l’atelier Peau d’Ane, près de San Francisco. « Ma fille a 16 ans aujourd’hui et elle m’en parle encore, témoigne sa maman, Christine Goutaland. Delphine fait rêver les enfants et leur permet de s’exprimer de plein de manières différentes. Elle a la passion de ce qu’elle enseigne et arrive à leur transmettre, en faisant participer chacun d’une façon incroyable. Ils sont transportés avec elle dans un nouvel univers. »
Marocaine mariée à un Français, Lamya Alaoui cherchait un lieu où sa fille Diane pourrait exprimer sa créativité tout en parlant français, à Palo Alto. « Une offre unique » trouvée auprès de Delphine Pilarski, dont elle loue la patience. Pour Diane, l’expérience a été inoubliable. « Ma fille dessine toujours et refuse de se séparer du portfolio qu’elle a créé avec Delphine » assure sa maman. Ce sont désormais les petits Angelenos qui pourront profiter des dons de cette bonne fée. Delphine Pilarski mise sur le bouche à oreille pour remplir ses classes d’apprentis artistes ou de sorciers en herbe.