Il y a un an, Virginie Personne était médecin à Paris. Aujourd’hui, elle ouvre Petits Pas, son studio de danse et yoga à San Francisco. « J’y prends autant de plaisir, et parfois, j’ai l’impression de ne pas avoir changé de métier », confie-t-elle pourtant.
Au moment de partir, Virginie Personne ne savait pas exactement ce qu’elle ferait à San Francisco, mais elle trouvait dangereusement précaire l’équilibre de sa vie parisienne très remplie. De 2011 à 2015, elle partageait son temps entre sa pratique de pédiatre, où elle mettait l’accent sur la relation mère-enfant, la recherche, et l’enseignement à l’université Paris-Descartes. « J’avais aussi repris la danse très sérieusement : je prenais et donnais des cours. J’ai aussi eu mes deux enfants pendant ces cinq ans. » La trentenaire estime qu’elle avait « besoin de tout cela », mais décrit une spirale inextricable de responsabilités.
Désirs de rupture
Alors, quand son mari évoque une potentielle opportunité professionnelle à San Francisco, elle répond immédiatement : «On y va ! ». « Toute ma vie, j’ai planifié ce que je faisais. Pas cette fois-ci », affirme-t-elle. Ce choix de rupture la pousse à repenser ses priorités. “On a choisi de greffer notre projet professionnel au projet familial, et non l’inverse.” Le déménagement est acté en avril 2015, et la famille arrive à San Francisco cinq mois plus tard.
Il ne faudra que quatre mois à Virginie Personne pour ouvrir son studio à Glen Park. Elle aurait pu passer ses équivalences en médecine, faire un doctorat ou se tourner vers l’industrie. Mais elle se tourne vers la danse, le yoga – et l’entrepreneuriat.
« J’ai profité de l’expatriation pour, comme me le soufflait mon mari, faire quelque chose que je n’oserais pas ou que je ne pourrais pas faire en France, et que je peux faire ici. Je m’étais toujours dit : je veux soit faire de la danse, soit être médecin », raconte Virginie Personne, qui a pris son premier cours de danse à 12 ans, obtenu son diplôme du conservatoire à 18, dansé professionnellement dans des compagnies pendant ses études, et toujours donné et pris des cours de danse en plus de son métier de docteur.
Pour sa nouvelle vie à San Francisco, « la danse s’est rapidement imposée comme une évidence », dit-elle. Et ce, malgré une certaine forme de pression sociale. « J’avais une carrière toute tracée en France ; quand les personnes de mon entourage voient les photos de mon studio de danse et de yoga, peut-être se disent-ils ‘ça y est, elle part à San Francisco et elle pète un câble !’ », dit-elle, mi-figue mi-raisin.
Le projet de studio n’en donne pas l’impression. « J’avais les compétences, j’en avais envie, je connaissais l’enseignement par plein de facettes. Dans tout ce que j’avais fait jusqu’ici, j’avais surtout aimé les rencontres, le suivi et le conseil aux familles, me sentir utile. Et bien sûr les enfants ! »
Sa certification de professeur de yoga en poche, elle signe un bail pour un studio qui lui tape dans l’œil. Virginie Personne a lancé ses premiers cours en avril pour adultes, enfants et en famille.
Elle dit retrouver, devant ses élèves, l’excitation de la scène. « Mon parcours est tortueux, atypique, mais je ne regrette rien. J’ai appris à mieux me connaître, et j’utilise aujourd’hui des savoir-faire acquis tout au long de ce chemin. Avoir plusieurs vies, ça me plaît… Et je ne sais pas ce que sera la prochaine !», sourit-elle. « Finalement, l’American dream est peut-être hyper cliché, mais il existe ! Ici, on te donne ta chance. Et ce positivisme est très contagieux. »
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super. Je trouve ca incroyable. Je suis juste curieuse de savoir : quelles sont les procedures legal ( visa,autorisations….) pour ouvrir un studio si vite?