« C’est très particulier pour moi de venir ici, c’est une ville incroyable », Patrick Bruel ne cache pas son émotion lorsqu’il parle de New York. Pas étonnant puisque le chanteur y a vécu pendant deux ans alors qu’il en avait 20. Alors, venir chanter dans la Grosse Pomme dépasse la simple excitation pour lui. « J’étais à New York, devant le Dakota Building, le soir de la mort de John Lennon » se souvient-il.
Cette période, dont il se rappelle comme une « leçon de vie fantastique », lui a aussi permis de toucher du doigt sa carrière actuelle. « J’ai pris des cours d’arts dramatiques quand j’habitais New York, et à côté, je faisais des petits boulots ». Déjà à l’époque, c’est à une carrière artistique qu’il se prédestinait : « je voulais être chanteur-acteur ». On s’en serait douté…
Aujourd’hui, Patrick Bruel a réalisé ses rêves d’ado. Le “French Bruce Springsteen” revient aux Etats-Unis pour une série de concerts. Et pas seulement à New York: Miami, Washington, Los Angeles, Houston et Boston l’attendent. Un planning chargé pour un chanteur qui ne pense pas arriver en terrain conquis. « On va voir ce qu’il va se passer avec cette tournée, comment ça peut vibrer ».
Ce n’est pas la première fois qu’il chante aux Etats-Unis. Il a visité les grandes villes des côtes. Il s’est même offert en 2011 un crochet par Las Vegas, capitale du jeu, pour un concert au Caesar’s Palace devant 1.400 personnes. Personne ne s’attendait à ce qu’il fasse salle comble.
Lors de sa tournée de novembre, il prévoit de reprendre des chansons de Billy Joel et Stevie Wonder, en anglais. Une manière de toucher le public américain, qui le connait mal. « Aux Etats-Unis mon public est essentiellement français. Sur mes concerts, il doit y avoir 20% d’Américains, dit-il. Ce que j’aime c’est qu’il y a toutes les générations à mes concerts, il y a des femmes qui étaient là il y a 20 ans, et elles sont toujours là! Il y a aussi beaucoup d’ados avec le renouvellement générationnel ».
Habitué des grandes salles – il fut fin septembre au Royal Albert Hall de Londres, son premier concert en Angleterre en 30 ans de carrière – il s’est livré récemment à un exercice tout autre : faire un concert privé en acoustique dans un appartement parisien. Le show a été retransmis sur la chaine W9: « cinq minutes avant de jouer on ne savait pas quels morceaux on allait faire » se souvient-il. L’expérience l’a beaucoup séduit, mais il refuse de privilégier une ambiance sur une autre. « Il y a la même énergie parfois, une ambiance de feu ».
Avec ses différents concerts, difficile de trouver un peu de temps pour une autre de ses activités : le poker. « J‘ai été obligé d’arrêter pour me concentrer sur ma tournée française », dit-il. Mais, il n’a pas perdu de son “poker face”. En mars dernier lors de l’épreuve LA Poker Classic du World Poker Tour, il a même atteint les finales et décroché une très bonne 4ème place. Pas mal pour un retour. « Le poker c’est mon hobby, être chanteur et acteur ça me prend beaucoup plus de temps ». Un peu de temps qu’il passera avec ses fans aux Etats-Unis en novembre. “Je suis heureux de revenir.“