Bonne nouvelle pour les gourmands. L’offre en pâtisseries françaises à Austin commence à sérieusement s’étoffer. C’est au tour de la Parisienne Séverine Nobis de lancer son activité Bliss Délice. Elle a lancé sa pâtisserie fin 2017, mais son histoire avec Austin est bien plus ancienne. « Je suis venue dès 1994 et j’ai eu un véritable coup de cœur pour la ville. Je lui trouve une odeur douce et sucrée »
Son installation ne s’est pas faite d’un seul coup. « Je laisse la vie m’offrir des opportunités, mais quand je les saisis, je ne lâche rien. C’est le mélange de mes origines malgaches et normandes. » Et il aura fallu que la chance s’en mêle et qu’ils gagnent leur carte verte à la loterie pour qu’elle, son mari (qui l’assiste dans les tâches administratives) et leurs deux enfants adolescents franchissent le pas.
A Austin depuis février 2017, cette ancienne directrice artistique dans une agence de publicité ne s’est véritablement lancée dans la pâtisserie qu’en 2009 «après mon deuxième enfant ». Elle qui a commencé à faire des desserts adolescente grâce à un livre de recettes offert par sa grand-mère « pour s’occuper et pour expérimenter » y trouve un moyen d’exprimer son sens du partage. Après un CAP, elle est formée par Cyril Gaidella, champion de France des desserts 2017, et Yann Brys, Meilleur Ouvrier de France pâtissier 2011, puis passe deux ans chez Dalloyau. Elle décide ensuite de monter des cours de pâtisserie pour les touristes de passage à Paris. « J’adore enseigner ».
Sa pâtisserie, elle la veut « simple, équilibrée, pas élitiste. Ce sont des desserts du quotidien. » Cette admiratrice du chef pâtissier Philippe Conticini tente de limiter le sucre dans ses productions : « tout est fait maison, sans colorant ni arôme artificiel. » Ses spécialités : le kouign amann revisité (avec moins de beurre et moins de sucre), le cannelé, la tarte à la framboise, la tarte au citron… Elle a aussi commencé à faire des desserts sans gluten.
Elle a commencé son activité dans un food truck, « mais on s’est rendu compte que ce n’était pas adapté à la vente de desserts ». Elle vend à présent à domicile (la carte est disponible sur son site web) et le samedi sur les marchés de la ville. Ses desserts sont aussi disponibles chez Paris In A Bite, Café Medici et Bento Picnic. Elle a également développé une activité de traiteur. « J’aimerais avoir plus de moyens car je commence à avoir du mal à répondre à la demande.» Elle admet profiter pleinement du changement d’Austin : « C’est bien pour nous car les goûts évoluent et s’affinent. Cela aurait été impossible d’ouvrir une pâtisserie française ici il y a 20 ans. »
Mais il reste encore du chemin. « C’est beaucoup d’éducation. Sans compter la difficulté d’approvisionnement. Je dois importer des ingrédients de France comme le chocolat, les purées de fruits, mais il faut savoir aussi adapter ses recettes. Cela correspond à ma philosophie. Les recettes doivent sans cesse évoluer pour s’améliorer. On essaie aussi d’offrir des produits aux normes de qualité françaises à des prix raisonnables.»