Comme pressenti lorsque nous l’avons interrogé avant les derniers Jeux olympiques, le maître d’armes français de Houston Benoît Bouysset est devenu le nouvel entraîneur national de l’équipe américaine d’escrime en épée.
Il succède à un autre Français : le maître d’armes de Portland Sébastien dos Santos, désormais rentré en France pour passer plus de temps en famille, même s’il continue d’assumer des missions d’entraînement à l’international. « Le travail d’entraîneur national demande un engagement total, commente cet ancien athlète de haut niveau ayant passé huit années aux Etats-Unis. Contrairement à moi, Benoît n’aura pas à se partager avec un club. Et depuis son arrivée au centre olympique de Colorado Springs il y a un an, ça a vraiment bien accroché avec les athlètes. C’est une transition tout en douceur ».
« Nous avons les mêmes méthodes de travail, confirme Benoît Bouysset. Nous sommes quelques-uns à avoir le niveau pour entraîner l’équipe nationale. Mais tout le monde n’a pas la disponibilité pour ce faire. Et les athlètes voulaient garder la même approche ».
Pour le Texan d’adoption, c’est avant tout un concours de circonstance qui explique ce passage de relais franco-français au sein de la fédération états-unienne d’escrime. Certes, « depuis trois ou quatre ans, il y a de plus en plus de maîtres d’armes français aux Etats-Unis », remarque Sébastien dos Santos. Et ces derniers bénéficient d’une reconnaissance particulière dans cette discipline pétrie de culture française. Mais ils ne sont pas nombreux à faire le choix du sport de haut niveau alors qu’ils pourraient gagner plus d’argent en créant leur club.
Surtout que Sébastien dos Santos quittant l’équipe masculine d’épée à son plus fort, la tâche à laquelle s’est attelée son successeur est loin d’être une mince affaire. « L’un des athlètes ayant gagné les derniers championnats du monde et amené l’équipe en position de numéro un mondial a mis fin à sa carrière, tandis qu’un autre s’est mis en disponibilité pour un an. La moitié de l’effectif doit donc être renouvelée d’ici à la coupe du monde de Doha, en janvier », indique Benoît Bouysset, qui continue de se partager entre Houston, Colorado Springs et les compétitions internationales.