En 2018, Paul Aubert et Benoît Lafond ont créé la société La Brigade du Voyage, à San Diego, avant de s’installer à Las Vegas. Leur but : proposer des trips itinérants à bord d’un ancien bus scolaire entièrement aménagé avec l’aide d’Antoine Alberteau, l’un de leurs amis, ébéniste. « Au départ de San Diego, nous recevions deux à trois personnes pour des séjours de quinze jours. Pendant un an, nous avons accueilli une soixantaine de voyageurs », explique Benoît Lafond. Suite au succès de cette petite entreprise, les fondateurs ont acheté un second bus, puis ont décidé d’investir dans quatre véhicules plus petits pour proposer des autotours à une clientèle férue d’aventure.
Mais début 2020, toute l’activité de La Brigade du Voyage a été impactée par la pandémie de Covid-19. Sans se démonter, ces jeunes entrepreneurs ont alors changé leur fusil d’épaule en mettant en vente leurs bus aménagés. « Pour ce faire, nous avons monté un petit site Internet et là, nous avons reçu entre 300 et 400 demandes d’acheteurs potentiels ! », se souviennent-ils. C’est ainsi qu’a germé l’idée de transformer leur activité, en orientant celle-ci vers la vente de camions aménagés via la société Mybushotel.
Rejoints par Antoine Alberteau, qui vivait alors en France, Paul Aubert et Benoît Lafond ont commencé à travailler dans leur garage, à Las Vegas. Rapidement, leur petite société a rencontré le succès, et les demandes n’ont cessé d’affluer de la part d’une clientèle américaine souhaitant s’affranchir des murs d’une maison, ou tout simplement en recherche d’une alternative au camping-car. En octobre 2020, Mybushotel s’est donc installé dans un atelier digne de ce nom pour augmenter sa capacité de production. « Nous avons terminé l’année en ayant vendu six véhicules », racontent-ils.
Mais c’est en 2021 que cette start-up a vraiment changé de dimension, car ses fondateurs ont standardisé les process de fabrication en s’appuyant sur des modèles utilitaires RAM ProMaster. « Nous avons fait le choix de véhicules uniques pour pouvoir les dupliquer plus facilement, sur la base de trois types d’aménagements personnalisables », indique Paul Aubert. Mybushotel propose ainsi la déclinaison Adventure pour partir pendant un week-end ou une semaine, la version Loft, équipée d’une douche, et enfin, le modèle Digital, pensé pour une génération qui veut travailler en bougeant et en restant connectée. Les trois entrepreneurs remarquent que la clientèle est très variée, avec de plus en plus de jeunes couples de 30-35 ans, mais surtout, très féminine. « Près de 65 % des achats sont faits par des femmes », précisent les trois associés.
La plupart des clients découvrent Mybushotel sur Internet, grâce aux réseaux sociaux, et par le bouche-à-oreille. Pour répondre aux attentes de sa clientèle, Mybushotel mise sur les petits détails qui font la différence, comme un réservoir d’eau de 40 galons, des prises électriques bien placées, la climatisation si besoin, un coin couchage digne de ce nom, sans oublier une kitchenette ! Bref, tout est pensé pour le confort des nomades. Quant au prix, il faudra compter de 90 000 à 110 000 dollars pour un véhicule standard, et entre 110 000 et 130 000 dollars pour la version allongée. « Le détail du prix est simple : le RAM ProMaster coûte autour de 50 000 dollars, la customisation, 49 000 dollars. Le reste, ce sont des options définies par le client », explique Paul Aubert.
Aujourd’hui, la jeune entreprise est sollicitée de toutes parts, comme l’assurent les trois associés. « Nous recevons entre 5 et 10 demandes par jour, soit pour de l’achat direct, soit pour des informations. Nous avons déjà vendu 12 utilitaires, et nous devrions finir l’année sur une petite trentaine au total. Nous commençons d’ailleurs à être à l’étroit dans notre atelier ! », sourient-ils. Forts de leur succès, Paul Aubert, Benoît Lafond et Antoine Alberteau veulent passer à la vitesse supérieure en automatisant encore plus les process de fabrication. « Avec ces évolutions, nous devrions atteindre une production de 20 véhicules par mois. Nous pourrons accélérer la cadence dès que nous aurons changé d’atelier », concluent-ils.