La récente annonce de Michael O’Leary s’est vite propagée sur la toile. Le patron de Ryanair, la compagnie aérienne irlandaise low cost, a déclaré au journal The Independent que sa société allait proposer des vols aller-retour depuis l’Europe vers les États-Unis pour 10 euros.
Ce n’est pas la première fois que le très volubile patron irlandais annonce son intention de faire éclater le marché transatlantique. Au cours de l’été 2013, Michael O’Leary avait déjà évoqué cette éventualité auprès de l’agence Reuters. Cette fois, il précise que les vols partiraient depuis 14 grandes villes européennes pour au moins douze destinations non précisées, avec prix d’appel à 10 euros pour un aller simple. Le dirigeant a vite précisé qu’un nombre limité de sièges serait proposé à ce prix et que les frais pour les bagages, le choix du siège, la nourriture à bord et autres seraient ajoutés sur le prix définitif -comme c’est actuellement le cas.
Mais peut-il vraiment tenir promesse? Pas si sûr disent les spécialistes. Le directeur de l’aéroport de Beauvais, Emmanuel Combat, a par exemple exprimé son scepticisme, en indiquant au Courrier Picard que le projet n’était pas à l’ordre du jour. Michael O’Leary lui-même explique qu’il faudra de toute façon attendre plusieurs années pour que la compagnie puisse acquérir le nombre suffisant d’appareil long courrier.
Surtout, “la situation réglementaire des vols transatlantiques est plus complexe que celle qui prévaut en Europe” prévient Henry Harteveldt, expert du secteur aérien. Les gains de productivité que Ryanair a pu imposer en Europe seront sans doute plus difficiles à obtenir en vol transatlantique. Il faudra aussi déterminer un niveau de confort adapté aux longs vols: les passagers pourront-ils survivre aux conditions spartiates imposées sur les vols européens de Ryan Air, avec des sièges non inclinables et pas de stores aux fenêtres par exemple?
Il faudra enfin trouver les aéroports susceptibles d’accueillir Ryanair. La compagnie choisira-t-elle, comme en Europe, des pistes plus éloignées des centres, et donc moins chères, tels Islip (sur Long Island) au lieu de JFK? Dans ce cas, la clientèle internationale est-elle prête à atterrir dans des aéroports non desservis par les transports en commun terrestres?
Mais en attendant de trouver toutes les réponses à ces questions, Ryanair fait parler de lui et Michael O’Leary fait sa pub…
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On voyage debout à ce tarif ?