13 ans après le succès de « LOL », la réalisatrice française Lisa Azuelos confie à nouveau le rôle principal d’un de ses films à Sophie Marceau. Sorti le 11 mars sur la plateforme Amazon Prime Video, « I Love America » suit une quinquagénaire de Paris à Los Angeles, en quête d’un nouveau départ après le décès de sa mère. Cette comédie romantique se veut en grande partie autobiographique pour Lisa Azuelos, qui met en scène dans le film sa relation difficile avec sa mère, la chanteuse et comédienne Marie Laforêt, décédée en novembre 2019.
Partie tout oublier dans la Cité des anges, le personnage de Lisa retrouve sur place son meilleur ami Luka, un homosexuel expatrié depuis plusieurs années qui a ouvert un bar de drag queens sur place. Le jeune homme, présenté comme un trentenaire très dévergondé, conseille à Lisa d’utiliser les applications de rencontre pour retrouver une vie sentimentale. La quinquagénaire va alors découvrir l’enfer du dating à l’américaine, à base de rendez-vous foireux, gênants ou trop beaux pour être vrais. Une expérience nécessaire à la redécouverte d’elle-même, avec en toile de fond cette relation maternelle difficile à exorciser.
Sur le papier, « I Love America » avait tout pour plaire : le récit d’une expatriation américaine que nous avons tous connue, les démons du passé qui nous suivent, des belles images de Paris et Los Angeles, et une actrice dont la classe et le talent nous emportent à chaque fois. Le résultat est franchement raté. Tout sonne faux dans le parcours de Lisa, de son amitié avec le très jeune et superficiel Luka, à (attention spoiler) son début d’histoire d’amour avec John, un Américain à fleur de peau, en passant par la relation de Lisa avec sa mère présentée sous forme de flashbacks, avec des plans réguliers et très longs sur une jeune enfant seule et pensive.
Les dialogues du film, très portés sur la chose, sont souvent vulgaires. « I Love America » contient également beaucoup de scènes de nudité qui ne sont ni drôles, ni sensuelles. Sophie Marceau, ou plutôt Lisa, veut tout faire pour paraître jeune, quitte à mentir sur son âge et se déguiser en lapine sexy. Si on comprend le message (il n’y a pas d’âge pour s’amuser, se réinventer ou se (re)découvrir sexuellement), le personnage principal est ringardisé.
L’une des dernières scènes du film – un rendez-vous galant sur une plage de LA – se veut le moment où Lisa a retrouvé l’amour et pardonne enfin à sa mère. Mais là encore, l’épisode manque de sincérité et traîne en longueur. À l’image du film tout entier.