En 1872, le Yellowstone, premier parc national au monde, naissait d’une volonté révolutionnaire de préserver les espaces naturels les plus emblématiques des États-Unis. Quelques années plus tard, en 1916, le président Woodrow Wilson posait les premières pierres de la création du NPS, l’organisme ayant pour rôle de gérer la création, l’entretien et la préservation des parcs nationaux américains. Á l’époque où la France ne comptait encore aucun parc national sur son territoire, ils étaient plus déjà plusieurs dizaines Outre-Atlantique.
Aujourd’hui, on ne compte pas moins de 63 parcs nationaux américains répartis sur tout le territoire, l’Alaska, Hawaï et les îles Vierges. Et régulièrement de nouveaux viennent allonger la liste de la prestigieuse catégorie de parc national comme l’arrivée du New River Gorge en Virginie Occidentale.
Les parcs nationaux constituent, aujourd’hui, l’une des plus grandes richesses touristiques du territoire et ce n’est pas pour rien s’ils sont si prisés des touristes américains et internationaux.
Un parc national est un territoire classé et protégé au niveau fédéral (contrairement au state park qui est administré localement par l’Etat où il se trouve). C’est l’agence gouvernementale du National Park Service qui gère l’ensemble des parcs nationaux du pays. Cet organisme créé par le Congrès américain en 1916 a comme mission de protéger les parcs et monuments nationaux de tout le pays, près de 345 000 km2, soit environ 28% du territoire total des États-Unis. Parmi ses missions, le NPS assure la sécurité des parcs avec sa propre police : l’United States Park Police et assure l’accueil des visiteurs avec des points d’information et des visites guidées organisées par les rangers de chaque parc. Enfin, il veille aussi à la préservation des espèces animales et végétales natives des parcs. Au total, ce sont plus de 20000 personnes qui travaillent pour l’agence des parcs nationaux américains. Vous avez probablement déjà vu son logo marron en pointe de flèche sur lequel un bison apparaît devant un paysage de prairie, lac et montagnes en fond. Il illustre à lui seul l’héritage historique et la diversité naturelle que le NPS se fait pour mission de protéger et de valoriser.
Il y a deux facteurs qui donnent aux parcs nationaux américains leur singularité. En tête de liste : la beauté et la richesse géologique du continent nord-américain. Le territoire des États-Unis est si vaste qu’il accueille des déserts comme des régions marécageuses, des canyons comme des montagnes, des côtes sauvages comme des forêts à perte de vue et abrite une vie faunique comme on n’en connaît plus en Europe. Des milliers d’années d’action du climat et d’érosion ont façonné des paysages hors norme et une diversité naturelle peu commune. Mais c’est aussi grâce aux politiques gouvernementales et à l’action du NPS que les États-Unis ont, aujourd’hui, des espaces naturels aussi bien préservés. L’histoire y a, comme partout, laissé une trace parfois dévastatrice mais l’intervention du gouvernement a permis de préserver certains lieux et de protéger certaines espèces. Ce n’est pas sans raison que le bison est l’emblème des parcs nationaux. Presque éteinte lors de la conquête de l’Ouest, l’espèce a été protégée et progressivement réintroduite pour aujourd’hui compter près de 500 000 bisons situés à l’Ouest du pays. La gestion des parcs nationaux américains est un exemple pour beaucoup de pays. Le pays n’a pas juste été le premier à organiser sa volonté de préserver ses espaces naturels, il a réussi à le faire dans un bel équilibre.
Non seulement les parcs nationaux américains offrent à leurs visiteurs paysages à couper le souffle et opportunité unique d’observer la vie sauvage mais ils le font en conciliant de façon remarquable l’expérience du visiteur et la protection de leur écosystème. C’est grâce à des passerelles en bois que l’on peut enjamber les phénomènes géothermiques du Yellowstone ou les marécages des Everglades. C’est aussi via de grandes routes que l’on peut rejoindre la Sierra Nevada au Yosemite, accéder aux villages pueblos nichés dans la roche de Mesa Verde ou encore traverser les paysages lunaires des badlands dans le parc national du même nom. Un gros travail d’accessibilité a été fait et offre nombre de balades et points de vue le plus souvent accessibles à tous types de visiteurs (jeunes enfants, personnes âgées, à mobilité réduite…). Mais la limite de cette accessibilité est toujours la préservation des espèces endémiques avec des aménagements le moins invasifs possibles. C’est ainsi que cohabitent visiteurs et nature sauvage, randonneurs et bisons à Wind Cave, photographes amateurs et geysers au Yellowstone, familles et dunes de sable blanc à White Sands…
Les États-Unis sont composés de 3 grandes régions : l’Est, sa forêt à perte de vue, sa côte atlantique et ses marécages au sud ; les grandes plaines du centre, aussi connues sous le nom de Midwest et l’Ouest, ses Rocheuses, ses déserts, ses canyons et sa côte pacifique. L’Ouest y est probablement la région la plus spectaculaire. L’érosion y a façonné des paysages vertigineux à une échelle démesurée. C’est donc peu étonnant d’y retrouver la plupart des parcs nationaux. Le Nord accueille aussi quelques parcs et la côte Est n’est pas en reste même si les parcs nationaux y sont bien moins nombreux que de l’autre côté du pays et parfois séparés par des centaines et centaines de miles. On retrouve aussi des parcs nationaux Outre-mer comme en Alaska (l’État en compte à lui seul 8), à Hawaï ou encore dans les îles vierges.
Pour le fun fact, l’Etat qui compte le plus de parcs nationaux est la Californie avec 9 parcs nationaux sur son territoire.
Visiter les parcs nationaux américains est une expérience à faire au moins une fois dans sa vie. C’est même pour beaucoup l’objet d’un voyage ou d’un road trip. Quand on voit des photos de parcs nationaux on comprend facilement pourquoi. Mais au-delà d’une beauté de paysages et d’une connexion à la nature uniques, les parcs nationaux ont d’autres attraits. Ce sont des voyages qui sont généralement moins coûteux (que des séjours urbains par exemple). Ils offrent la possibilité de se loger à bon prix en campant et de pique-niquer ou cuisiner, allégeant ainsi bien les notes de restauration et de logement. Le budget visite est lui aussi content, car, une fois acquitté du prix d’entrée, les dépenses au sein du parc restent rares. Enfin, ce sont aussi des voyages qui offrent plus de liberté et de souplesse avec des découvertes qui peuvent se faire au gré des balades, des conseils de rangers ou encore des arrêts sur la route.
Voici quelques conseils à prendre en compte avant de vous lancer dans la visite d’un parc national :
Ce pass de 80$ vous offre l’accès à tous les parcs et monuments nationaux de tout le pays pendant un an, à vous mais aussi à tous les passagers de votre véhicule. Il est dont rentable si vous prévoyez de visiter plus de 3 parcs nationaux et permet de faire de sacrées économies à partir de 5. Il s’achète en ligne ou à l’entrée de tous les parcs et monuments nationaux. Plus d’informations ici.
Chaque parc possède un ou plusieurs Visitor Center(s), un centre d’accueil avec des points d’eau, des WC, souvent des magasins de souvenirs et snacks et une exposition sur l’écosystème local. Vous y trouverez systématiquement de gentils rangers prêts à vous donner tous leurs conseils et recommandations. Nous vous conseillons de toujours faire un saut au Visitor Center pour faire le point sur vos projets de visites dans le parc selon la météo, les conditions d’accès actuelles, votre forme physique, le temps dont vous disposez… Il y a aussi un programme sympa pour les enfants : Become a Junior Ranger, qui leur permet de gagner des badges grâce à des jeux et activités ludiques autour de la découverte du parc. Enfin, certains parcs proposent des visites guidées thématiques avec les rangers (nuits étoilées, visites guidées de certains lieux, sites ou découverte de la flore et de la faune pour les enfants…). C’est aussi au Visitor Center que tout se passe.
La plupart des parcs nationaux américains sont très bien aménagés et facilement accessibles, parfois même en poussette ou en fauteuil roulant. Le plus souvent, une grande route vous conduira au Visitor Center et aux différents points de vue et d’intérêt du parc. Un système de navettes peut être obligatoire pour rejoindre le parc pendant la haute saison comme à Zion ou vivement conseillé comme à Bryce. Certains parcs imposent une réservation au préalable, voici les différents cas de figure :
Les réservations pour accéder au parc
Les réservations pour certaines zones/ routes en particulier
Selon la taille et l’aménagement du parc, vous pourrez trouver des options d’hébergement au sein même du parc (c’est le cas de beaucoup mais pas de tous). Si vous ne pouvez pas vous loger dans le parc, votre option sera de séjourner au niveau de son (ou ses) entrée(s). Vous y trouverez généralement hôtels classiques de chaîne, motels bon marché et campings privés. Pour ce qui est des hébergements dans les parcs, vous trouverez essentiellement ces 3 types d’établissements :
Quel que soit le type d’établissement choisi, il vous faudra le réserver dès que possible, les places étant très convoitées. Vous trouverez toutes les informations sur les options de logement sur le site NPS du parc de votre choix, dans la section « plan your visit » – « eating and sleeping »
Le prix d’entrée varie d’un parc à l’autre. Il faut compter en moyenne entre 20 et 35$ par véhicule. Le pass America the Beautiful qui donne accès à tous les parcs nationaux du pays durant un an coûte lui 80$.
La plupart du temps non mais pour certains parcs ou certaines zones, cela peut être le cas. Vous trouverez toutes les informations à ce sujet dans cet article.
Un parc d’État est géré par l’État dans lequel il se trouve, un parc national est géré par le NPS avec généralement un aménagement et une infrastructure plus développés et un coût d’entrée plus élevé.
L’Ouest accueille le plus grand nombre de parcs nationaux des États-Unis. La Californie, à elle seule, abrite 9 parcs nationaux.