Un spécialiste des États-Unis prend les rênes du ministère de l’Éducation nationale. L’historien Pap Ndiaye, expert reconnu de la communauté noire américaine et des minorités, succède à Jean-Michel Blanquer. Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, l’a annoncé vendredi 20 mai en dévoilant la composition du nouveau gouvernement sur le perron du palais présidentiel.
Sa nomination est l’une des surprises de l’équipe d’Élisabeth Borne. Professeur d’histoire à Science Po Paris et pionnier des études afro-américaines en France, Pap Ndiaye est un habitué des conférences transatlantiques. Les Américains ont pu l’entendre parler à plusieurs reprises à la Maison française de Columbia University par exemple, et dans d’autres forums franco-américains. Il est l’auteur et le co-auteur de plusieurs livres sur l’histoire afro-américaine et les Noirs en France, comme La Condition noire en 2008, Les Noirs américains : En marche pour l’égalité (2009), Histoire de Chicago (2013) ou encore Les Noirs américains : de l’esclavage à Black Lives Matter (2021).
Il n’a pas simplement écrit sur les États-Unis. Il y a vécu aussi. D’après le site des Services culturels de l’Ambassade de France, le Normalien a étudié entre 1991 et 1996 sur le sol américain où il a écrit une thèse sur le géant de la pétrochimie, DuPont.
Nommé en 2021 directeur du Palais de la Porte dorée, une salle d’exposition à Vincennes, par Emmanuel Macron, ce natif des Hauts-de-Seine fut l’un des fondateurs, en 2003, du Cercle d’action pour la promotion de la diversité. Sa connaissance des États-Unis, où le débat autour du « wokisme » dans l’éducation fait rage, l’inspirera peut-être pour écrire sa propre page à la tête du ministère. Son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, s’était érigé en pourfendeur de la culture « woke », qu’il avait assimilé à un « nouvel obscurantisme, lors d’une interview sur Europe 1. Casser des statues, faire le procès de tous les personnages historiques (…) est une démarche absurde et dangereuse. Cela veut dire l’abolition du passé. Ce sont des choses qu’on voit dans George Orwell. Ce sont des choses qui préparent les marches vers le totalitarisme ».