Avez-vous remarqué ces signes jaunes et gris, placardés sur de nombreux immeubles à New York ? Ces mystérieux panneaux d’une autre époque suscitent de véritable passions. Plusieurs blogs comme celui-ci s’amusent à les recenser – il en existerait encore plus d’une centaine.
Ils indiquent la présence de “fallout shelters” – des abris anti-atomiques – qui ne sont aujourd’hui plus en service. Ces panneaux ne sont pas l’apanage de New York : il en existe aussi dans d’autres grandes villes américaines.
Vestiges de la Guerre froide, ces abris ont été mis en place dans les années 60 afin de protéger les habitants des débris radioactifs consécutifs à une explosion nucléaire.
“Il est difficile de savoir exactement combien d’abris existaient à New York, et quand le programme d’abris anti-atomique a été abandonné. Mais c’était sans doute à la fin des années 70”, observe Jeff Schlegelmilch, directeur adjoint du National Center for Disaster Preparedness à Columbia. Une chose est sûre : l’agence qui les supervisaient a disparu en 1979 au profit de la FEMA (Federal Emergency Management Agency).
Ces abris n’avaient pas pour but de protéger des explosions, mais des particules présentes dans l’air et le sol après la détonation, et qui sont très nocives. La plupart du temps, ils étaient aménagés en sous-sol ou en rez-de-chaussée, “avec des murs en béton épais, explique Jeff Schlegelmilch. Lorsqu’ils étaient en état, ils comportaient aussi des stocks de nourriture et d’eau, du mobilier rudimentaire et une ventilation, afin d’y vivre pendant quelques jours ou quelques semaines. Les immeubles qui ont été choisis pour accueillir ces abris devaient permettre l’installation de ce type d’infrastructure.”
Aujourd’hui, les réserves d’eau et de nourriture n’existent plus, certains abris ont été détruits, d’autres subsistent ou ont été transformés en lieu de stockage. “Il n’existe aucune garantie que les anciennes pièces désignées à cet effet existent toujours dans leur état original. Mais il est possible que certains de ces abris soient encore en état de servir en cas d’urgence”, poursuit Jeff Schlegelmilch.
Mais en cas d’explosion, ne vous amusez pas à chercher partout les signes jaunes. Les consignes du CDC et de la FEMA sont claires : s’abriter le plus vite possible dans un endroit sans fenêtres, idéalement le sous-sol d’un immeuble en béton ou le centre d’un bâtiment. A bon entendeur.