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L’écrivain Edouard Louis sur scène à New York

Edouard Louis, qui s’est fait connaître sous le nom Eddy Bellegueule, a déjà écrit trois livres à grand succès en France, dans lesquels il a dépeint l’homophobie dont il a été victime dans son enfance, dans un milieu ouvrier du Nord de la France. Mais il fait cette fois ses premiers pas sur scène à New York, au théâtre St. Ann’s Warehouse, pour interpréter son propre personnage dans le dernier ouvrage qu’il a publié, Qui a tué mon père. La mise en scène est signée Thomas Ostermeyer, qui avait déjà produit l’adaptation des deux premiers livres en 2019, mais avec d’autres comédiens.

Le titre n’est pas une question mais une affirmation et, comme dans l’ouvrage, le romancier s’emploie à raconter des histoires marquantes de son enfance pour enfin attribuer les responsabilités de la construction d’un homme raciste et homophobe. Qui reste malgré tout touchant dans ses contradictions et ses frustrations.

Un texte brut

Dès l’entrée dans le théâtre, Edouard Louis est assis dans un décor plutôt épuré, en train d’écrire sur un ordinateur ce qui est probablement le manuscrit de ce livre. Dans le fond, une projection vidéo de routes sombres et brumeuses du Nord qui défilent en voiture, de nuit. Le romancier commence à raconter, avec un débit assez lent, plusieurs anecdotes plus ou moins douloureuses de son enfance, en français sous-titré en anglais sur l’écran. Il se déplace à un autre micro, puis à nouveau devant la scène, et commence à regarder avec insistance ce fauteuil en cuir vide, que l’on comprend être celui de son père.

La tension monte lorsqu’il évoque un spectacle qu’il a improvisé enfant avec ses amis : il danse sur « Barbie girl », insiste auprès de son père « Papa, regarde », mais ce dernier est mortifié devant ses amis. La chute n’est pas celle que l’on attend car, on le comprend tout au long de la pièce, ce personnage du père est rongé par sa propre enfance violente, une éducation virile qui exclut tout comportement qualifié de « féminin » de la part d’un homme, entre autres se travestir et danser. Et c’est pour se libérer de ce carcan de l’enfance qu’Edouard Louis se déguise à la hâte pour interpréter Barbie Girl ou encore la chanson de Titanic, et changer brutalement le tempo d’une pièce assez sombre.

Le poids de la masculinité

Si les deux premiers livres d’Edouard Louis ont attribué à son père et à sa famille le traumatisme d’une enfance difficile et violente, l’écrivain s’attache ici à retracer l’histoire de son père, réalise qu’il a été lui-même confronté à ces injonctions de la masculinité. Des instructions qu’il a lui-même intériorisées, comme : être un homme signifie ne pas pleurer, ne pas faire d’études et aller travailler à l’usine pour nourrir sa famille. Il se rend compte que ce dernier a tenté d’échapper à cette voie toute tracée, a passé quelques mois dans le Sud mais a fini par revenir dans le même village du Nord de la France. Comme s’il était impossible de se construire un autre parcours, qu’il ne pouvait échapper à sa classe, à cette vie d’ouvrier asservi telle que l’a vécu son père avant lui. Seule différence, le père de l’écrivain, victime de la violence paternelle, se jure de ne jamais frapper ses enfants. « La violence ne produit pas toujours de la violence », fait valoir Edouard Louis.

Le pouvoir sur le banc des accusés

Un jour, ce père ouvrier a un accident à l’usine, est « broyé, écrasé » par un objet lourd et devient invalide. Les mots ne sont pas choisis au hasard car dans cette dernière partie de la pièce, Edouard Louis explique en quoi les rouages du pouvoir ont marqué le corps même de son père. Il se déguise alors en magicien et se lance dans un réquisitoire contre tous les derniers présidents français – de Chirac à Macron, en passant par Sarkozy et Hollande –  qui ont chacun à leur tour déremboursé des médicaments pour son père, ou baissé de 5 euros le revenu minimum d’insertion, jugeant que cela ne faisait pas de différence. « Ils n’ont aucune idée », répète-t-il avec colère. Il suspend les photos de ces présidents et de leurs ministres, et clame pour chacun d’eux : « Jacques Chirac a détruit les intestins de mon père ».  C’est bien la thèse finale de l’écrivain : le pouvoir marque directement le corps, la chair des citoyens asservis, et ils sont tous responsables du destin et de l’état de santé de son père.

Interrogé lors d’un Q&A après la pièce sur son ressenti face à une audience américaine, Edouard Louis explique l’importance d’analyser le phénomène de classe, que les Américains nient souvent. « Une personne me disait hier que la classe n’existait pas et qu’il fallait juste se confronter à la réalité. Pendant ce temps, une personne lui servait son verre d’eau. Les systèmes de classe sont partout, même aux États-Unis, et le pouvoir est en train de décider pour vos corps ». Un thème qui est certes particulièrement actuel de ce côté de l’Atlantique.

Who killed my father, jusqu’au dimanche 5 juin au St. Ann’s Warehouse.

Clarisse Le Bihan : « Je joue dans un stade plein devant les stars d’Hollywood »

C’est un décor de carte postale, un quartier huppé abrité sous les palmiers derrière les collines de Santa Monica. C’est ici, à Woodland Hills, que Clarisse Le Bihan a posé ses valises au début du mois de mai. Après avoir joué pendant six ans à Montpellier dans le championnat de France de football féminin, la Bretonne de 27 ans s’est engagée pour 18 mois avec l’Angel City FC, le club américain créé par l’actrice Natalie Portman à Los Angeles.

Un club féministe et social 

« C’est trop bien, je suis trop heureuse. Vraiment, c’est un régal depuis que je suis arrivée », commente, ultra enthousiaste, la milieu de terrain. « J’ai fait une dizaine de jours à l’hôtel avant que le club ne me mette à disposition un appartement. Il ne me manque plus qu’une bonne connexion internet, sinon tout va bien » (rires).

Clarisse Le Bihan a choisi un club pour le moins singulier, fondé en 2020 par plusieurs actrices d’Hollywood dont Natalie Portman, Eva Longoria, Jessica Chastain et Jennifer Garner. 12ème équipe à rejoindre le championnat local cette saison (NWSL), l’Angel City FC se veut féministe et social. Il s’agit du premier club de foot dirigé uniquement par des femmes, le premier également à reverser une partie des ventes de billets des matches à ses joueuses. Les sponsors, eux, sont invités à investir dans la communauté et dans des œuvres caritatives. « Nous adorons le football (…). Mais nous avons une deuxième mission qui est d’améliorer les conditions de travail et la place des femmes dans le sport », expliquait récemment Natalie Portman en conférence de presse. « J’ai senti dès le début qu’il s’agissait d’un club atypique, qui voulait mettre en avant ses joueuses. Nous sommes vraiment mises dans les meilleures conditions pour réussir », ajoute Clarisse Le Bihan.

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Salaire doublé

Les premiers contacts entre Angel City FC et la joueuse internationale française remontaient à plusieurs mois. Mais tout s’est accéléré fin mars quand le club américain est revenu à la charge en proposant de racheter les derniers mois de contrat de Clarisse LeLe Bihan à Montpellier. « J’ai dû prendre ma décision en moins d’une semaine, puisque la période des transferts s’arrêtait au 30 mars aux États-Unis. Ça a été difficile car j’ai réalisé que je venais de jouer mon dernier match avec Montpellier quelques jours plus tôt ». En signant à Los Angeles, la milieu de terrain a doublé son salaire, en plus d’être logée gratuitement et d’avoir la majorité de ses repas pris en charge par le club. « Je ne joue pas pour l’argent, mais c’est sûr que les conditions sont bien meilleures que ce que j’ai connu en France », confie-t-elle.

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Après avoir assisté des tribunes à son premier match le 8 mai à Los Angeles, Clarisse Le Bihan est entrée en jeu à la mi-temps de la rencontre face à Washington DC le 15 mai, ponctuée par une victoire 1-0 d’Angel City FC. « Moi qui n’avais jamais mis les pieds aux États-Unis, je débarque à Washington, je joue et on gagne. Je n’aurais pas pu rêver à de meilleurs débuts ».

La Française a vécu un bonheur encore plus grand le weekend suivant, lors de son premier match à domicile devant plus de 17 000 supporters au Bank of California Stadium. « Je me suis doutée que j’allais prendre une claque, mais pas à ce point-là », réagit-elle. « Je me suis dit : wow, je joue dans un stade plein devant les stars d’Hollywood. À un moment, j’ai réalisé que Natalie Portman était là au bord du terrain, et elle m’a fait coucou. C’était un truc de fou » (rires).

L’actrice américaine n’est pas présente dans la gestion quotidienne du club, mais elle se sert de sa notoriété et de son projet pour défendre l’égalité homme-femme dans le sport. Il faut dire que la NWSL a connu une saison 2021 très mouvementée avec des scandales d’abus sexuels sur des joueuses, qui ont contraint plusieurs entraîneurs et les responsables de la ligue à démissionner. Cette nouvelle année a bien mieux commencé puisque les joueuses ont décroché leur première convention collective avec des améliorations sur les salaires et les conditions de travail.

L’équipe nationale féminine américaine, portée par Megan Rapinoe, a quant à elle obtenu l’égalité salariale avec l’équipe masculine en février. Un combat enfin gagné après plusieurs années de revendication. « On sent que les États-Unis sont en avance sur ces sujets-là. De mon côté, je peux dire qu’on se sent vraiment en sécurité au sein d’Angel City FC, et c’est très important », commente Clarisse Le Bihan.

« Pas à Los Angeles pour les palmiers »

Première équipe féminine à Los Angeles, l’Angel City FC est pour l’instant une réussite sportive. L’équipe a gagné trois de ses quatre premiers matches dans la ligue, et se retrouve deuxième au classement général. « Il y a beaucoup de joueuses de l’effectif qui, comme moi, effectuent leur première saison en NWSL. Le projet est extrêmement stimulant, on sent qu’il y a de l’excitation à l’entraînement », raconte Clarisse Le Bihan. « Je ne suis pas venue à Los Angeles pour les palmiers, ajoute-t-elle. Mon objectif est de gagner ma place de titulaire dans l’équipe et de devenir une joueuse importante ». 

Engagée pour 18 mois avec l’Angel City FC, la Française ne souhaite pas se projeter sur l’avenir mais plutôt profiter de ce qui lui arrive. « J’ai l’impression d’avoir travaillé dur pendant des années et d’être enfin récompensée. Je veux rendre à ce club tout ce qu’il est en train de me donner ». Internationale aux 13 sélections, Clarisse Le Bihan n’a plus été rappelée en Équipe de France depuis 2017. Elle garde malgré tout cet objectif en tête. « Je ne pense pas qu’être partie aux US joue en ma défaveur, au contraire. Se confronter à d’autres athlètes, à un autre pays, ne peut que me faire progresser ». 

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Maison Jar, la nouvelle adresse en vrac de Greenpoint

La boutique est discrète, aucun nom sur la façade ni de bannière grand opening. Mais nous sommes bien chez Maison Jar, le nouveau magasin en vrac qui vient d’ouvrir à Greenpoint. À sa tête, la jeune Française Larasati Vitoux qui lance ici sa première aventure entrepreneuriale. Originaire d’Orléans, Indonésienne par sa mère, Larasati Vitoux a fait ses études aux Mines d’Albi, et a commencé sa carrière chez le fabricant d’ingrédients naturels Naturex à New York, en 2012. « C’était un hasard, je n’avais jamais mis les pieds aux États-Unis mais j’ai trouvé un travail. Je ne pensais pas forcément rester ici très longtemps. »

Après huit ans chez Naturex, elle éprouve un besoin de changement, tout en restant dans le secteur de l’agroalimentaire. Lorsque la pandémie éclate, elle en profite pour quitter son emploi, et voyager sur la côte Ouest et en France pour voir sa famille. « J’ai été surprise de voir autant d’épiceries en vrac à Paris et même à Orléans, qui en compte 4 ou 5 alors que c’est une ville moyenne. »

Une seule épicerie en vrac à Bushwick

À son retour à New York, elle passe un certificat de développement durable dans l’agriculture à la Tufts University de Boston, en ligne. Elle lance en parallèle une étude de marché des épiceries en vrac de la ville, et se rend compte qu’il n’existe qu’une seule adresse dans New York : Precycle, à Bushwick, et un autre à Montclair, dans le New Jersey. À côté de cela, les supermarchés co-ops comme celui de Park Slope ou d’autres adresses existent pour des produits d’entretien et de personal care, type savons, etc. Elle décide de se lancer. « Le côté manuel me plaisait beaucoup, je ne me voyais pas derrière un ordinateur. Surtout, ce qui m’a convaincu c’est de créer une communauté avec une mission et un impact », raconte-t-elle.

Produits secs, fruits et légumes et personal care

Après avoir élaboré son business plan et cherché des producteurs, elle se met à la recherche d’un local dans le quartier en février 2021. Cela prendra huit mois pour trouver la bonne adresse, qui entre dans son budget et soit assez fréquentée. Elle la trouve au coin de Nassau Avenue et Leonard Street (566 Leonard Street). A l’intérieur, les étagères ont été faites sur mesure et de grands distributeurs sont installés avec toute une offre de produits secs : pâtes, riz, noix, haricots, graines en tous genres, granolas, café mais aussi des pots hermétiques remplis de bonbons, chocolats et fruits séchés. « Ce sont des best-sellers », ajoute-t-elle.

À cela s’ajoutent du beurre d’amande et de cacahuète faits maison sur place, des huiles (de chez Simpli) et vinaigres, des thés et épices. Quelques produits frais, fruits et légumes, sont disponibles, ainsi que du lait bio local, et l’offre devrait bientôt être enrichie. « Il existe beaucoup de distributeurs spécialisés dans les produits bios et locaux à New York, nous avons de la chance à New York ». Enfin, une deuxième partie du magasin est dévolue aux produits d’entretien, savons, crèmes etc, notamment du canadien Oneka. « Les canadiens sont les meilleurs pour les produits de personal care », glisse-t-elle.

Premier retours très positifs

Chaque personne peut venir avec son contenant, le pèse à vide puis inscrit le poids sur une étiquette avant de passer en caisse. Les premiers retours sont très positifs pour Larasati. « Nous avons eu beaucoup de monde le week-end dernier, les gens sont ravis et ne semblent pas trop perdus sur le fonctionnement. Nous voyons aussi bien des jeunes très concernés par l’écologie que des personnes âgées, qui peuvent acheter de petites quantités ». Le site Internet devrait être lancé d’ici peu, et Larasati Vitoux a encore de nombreux projets pour développer son épicerie, déjà choyée par les résidents écolos de Brooklyn.

Moi Impat : L’impatriation, passerelle entre deux métiers

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Deux fois Delphine Godfrin est partie en Allemagne, deux fois elle en est revenue. Notre 91ème invitée « Moi Impat » a subi le revers de l’impatriation de plein fouet. Ce premier retour qu’elle a vécu il y a quelques années avait été peu ou mal anticipé sur l’aspect financier, pour le moins compliqué. D’une expatriation aisée, Delphine a brutalement basculé vers un quotidien en France chamboulé.

Une impatriation qu’elle a abordée, dans un premier temps comme une nouvelle expatriation. Avec à la clé un changement de carrière qui la verra passer d’un job dans la communication à différentes responsabilités dans l’enseignement. Une évolution qu’elle a fini par accueillir avec bonheur et philosophie, en attendant une hypothétique troisième expatriation.

https://www.spreaker.com/user/10781102/pad_68

Expatriés : tout savoir sur l’investissement locatif en France

[Article partenaire] Envie d’approfondir vos connaissances au sujet de l’investissement locatif en France ? Pour vous aider dans votre démarche d’investissement, Expat’Invest by Réside Etudes vous éclaire sur les grandes thématiques de l’investissement locatif : formalités, avantages fiscaux…

L’immobilier locatif : la solution meublée pour investir en tant qu’expatrié

Pour les expatriés, l’investissement locatif est l’un des placements les plus rentables afin de préparer l’avenir. Ce type de placement a l’avantage de s’adapter aux projets de retour. Certains expatriés ont besoin d’un bien immobilier en vue d’en faire leur résidence principale plus tard. D’autres veulent faire fructifier l’argent gagné à l’étranger en vue de se créer des revenus complémentaires pour préparer leur retraite. D’autres encore souhaitent se constituer un patrimoine immobilier qu’ils pourront transmettre par la suite. La période d’expatriation est idéale pour investir.

Les avantages du LMNP : des revenus complémentaire et pérennes

Si vous vous engagez à investir en France, vous profiterez d’une fiscalité avantageuse grâce au dispositif du Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP). En effet, à l’aide de ce statut, tout investisseur profite d’une déduction des charges relatives à la location meublée. Parmi ces charges, peuvent être citées : frais de notaire, intérêts d’emprunt, réparations, etc… Le dispositif LMNP vous permet d’amortir le prix d’achat de votre immeuble bâti sur le long terme. Ainsi, il est possible de récupérer 20% de la TVA de votre logement.

La possibilité d’investir à distance

L’accompagnement 100% digital vous permet de piloter à distance votre projet d’investissement immobilier en France en tant que non-résident. Les services digitalisés sont un réel atout pour mener à bien les projets des expatriés. L’investisseur se voit attribuer un interlocuteur pour un service plus personnalisé et exclusif, il se verra informé à chaque avancement de son projet. Expat’Invest offre l’opportunité d’investir au sein d’une résidence-services gérée, grâce à un dispositif gratuit et 100% digital : informations, signature de la réservation, suivi administratif, acte de vente.

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Où aller écouter du jazz à Washington DC ?

Pas besoin d’aller jusqu’à la Nouvelle-Orléans pour se faire l’oreille au rythme du jazz, blues ou swing américain. Voici différents endroits de la capitale américaine qui propose cette musique syncopée.

Blues Alley

Ouvert dans les années 1960 dans le quartier historique de Georgetown, Blues Alley est un bar à jazz iconique de Washington DC. Reconnu dans le monde du jazz, il a accueilli les grands noms de la musique comme Tony Bennett, Ella Fitzgerald ou encore Sarah Vaughan. Des artistes interviennent tous les soirs de la semaine dans cette salle souterraine digne d’un film des années 1950. Chaque semaine, Blues Alley actualise la liste des prochains événements et concerts à venir pour les prochains mois. Les connaisseurs viennent également pour déguster les seafood gumbosles jambalayas et blackened catfish, spécialité culinaire de la Nouvelle-Orléans. Blues Alley, ouvert tous les soirs entre 6pm et 12.30am, 1073 Wisconsin Ave NW.

The Birchmere

Située à Alexandria en Virginie (environ 30 minutes de Washington), The Birchmere est une salle de concert historique qui propose du jazz, mais aussi du bluegrass, blues ou de la musique folk. Les tables sont situées à quelques mètres de la scène et donnent une atmosphère intimiste. C’est dans cette salle que Ray Charles a donnée son dernier concert en 2003. D’autres artistes renommé.es y sont venus, comme Johnny Cash, B.B. King ou Joan Baez. Aujourd’hui, The Birchmere propose des concerts de genres musicaux divers. On y vient surtout pour admirer sa salle de concert historique. The Birchmere3701 Mt Vernon Ave, Alexandria

Madam’s Organ

Le quartier d’Adams Morgan est réputé pour sa scène musicale et ses nombreux concerts. Avec ses murs colorés et ses graffitis, Madam’s Organ est un endroit connu et reconnu pour les adeptes de jazz et de musique en général. Grace a ses différentes salles, il est possible d’aller assister à un concert de jazz pendant qu’au deuxième étage, des étudiants dansent sur de la musique des années 2000. Madam’s Organ est un des endroits de la capitale où il faut absolument y passer quelques heures, voire plus. Madam’s Organ, 2461 18th Street NW.

Alice’s Jazz & Cultural Society

Ouvert les vendredis et les dimanches, ce jazz-club situé dans le quartier de Brookland reverse l’intégralité de ses profits aux artistes. Ne vous attendez pas à siroter un cocktail au bar, car il n’y a pas de boissons alcoolises. D’autres boissons sont proposées pour le prix symbolique de $1. La plupart des artistes sont locaux et tous les âges sont les bienvenus, dans cette petite salle aux murs de briques. Compter entre $5 et $10 pour un concert. Alice’s Jazz & Cultural Society, 2813 12th St NE,

The Bethesda Blues and Jazz Supper Club

Enregistré aux monuments historiques, cet ancien théâtre de Bethesda construit dans les années 1930 abrite désormais des concerts de blues et de jazz ainsi qu’un restaurant. La plupart des plats sont inspirés de la cuisine créole et il est possible de manger pendant que l’on écoute un concert des Isley Brothers, Tamar Braxton ou encore Howard Hewett. Compter environ $40 pour un concert. Les prix varient pour le menu, The Bethesda Blues and Jazz Supper Club7719 Wisconsin Avenue, Bethesda.

Takoma Station Tavern

Située à Silver Spring (environ 20 minutes de Washington DC), la salle de Takoma Station Tavern propose des concerts de jazz tous les vendredis soir. Les artistes sont souvent locaux et l’ambiance est familiale. Possibilité de manger sur place, avec un menu simple mais efficace. Parfait pour commencer le week-end. Takoma Station Tavern6914 4th St NW.

Jojo Restaurant and Bar

Bienvenue dans la rue animée de U StreetJojo Restaurant and Bar est une adresse iconique pour les amoureux de blues et de jazz qui n’ont pas envie d’aller dormir après avoir écouté un concert. Du mercredi au dimanche, ce restaurant de deux étages aux murs de briques propose des concerts de jazz et de blues avec des artistes issus de la scène locale et internationale. Possibilité de manger sur place. Jojo Restaurant and Bar, 1518 U St NW.

Législatives 2022 : Laisely Parat-Edom, candidate Parti Radical de Gauche

Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning et Maudits Français dressent le portrait de chacun des douze candidats au poste de député des Français d’Amérique du Nord (Canada et États-Unis). Le premier tour du scrutin a commencé dès vendredi 27 mai pour le vote en ligne et se tiendra le samedi 4 juin dans les bureaux de vote.

« Je suis en France. Pourtant, je suis sur le même fuseau horaire que New York ». Laisely Parat-Edom, 53 ans, connaît le sentiment d’être Français loin de la métropole. La candidate de Parti Radical de Gauche (PRG) à la législative en Amérique du Nord est actuellement conseillère municipale aux Abîmes, l’une des plus grandes communes de Guadeloupe. « Nous savons ce que c’est d’être éloigné de Paris, avec tout ce que cela implique en termes d’accès aux informations et au territoire. Nous l’avons vu pendant la période de Covid. »

En campagne depuis la Guadeloupe

Cette mère de trois enfants, née en Guadeloupe, travaille dans le domaine des ressources humaines depuis deux ans. Membre dans sa jeunesse de « mouvements associatifs, sportifs et culturels », elle a décidé de se lancer en politique en 2001 et décroche, cette année-là, son siège actuel de conseillère municipale. Elle s’occupe notamment du dossier de la revitalisation du centre-ville des Abîmes. Quatre ans plus tard, elle devient conseillère régionale.

Elle siège aussi au comité directeur de la ligue régionale de basket-ball. « Il est nécessaire d’avoir des élus de terrain qui ont l’habitude d’écouter la population. C’est d’autant plus nécessaire quand on voit l’époque dans laquelle nous vivons », explique-t-elle.

Laisely Parat-Edom justifie sa décision de se présenter en Amérique du Nord par la nécessaire protection du « modèle humaniste français » face à la « montée des extrêmes sur nos territoires ». Elle sait de quoi elle parle : lors de la dernière présidentielle, Marine Le Pen a obtenu 69,6% des voix en Guadeloupe contre 30,4% pour Emmanuel Macron.

Se défendant d’être « parachutée » sur un territoire où n’a pas d’attaches, elle fait valoir les liens économiques et universitaires qui unissent la Guadeloupe, les États-Unis et le Canada et évoque ses séjours en Amérique du Nord et son réseau dans la circonscription. Sans oublier la nationalité franco-canadienne de la fille de sa suppléante…

Vote obligatoire et taxe sur le «luxe carboné»

Même si elle ne vit pas dans la circonscription, elle promet de favoriser l’accès des Français d’Amérique du Nord à l’éducation en français, mais aussi à la santé à l’occasion de leurs séjours de l’autre côté de l’Atlantique. « En France, nous avons fait le choix de la solidarité. Si nous demandons aux Français de l’étranger de voter, il faut qu’ils puissent bénéficier de cette solidarité lorsqu’ils viennent dans leur pays ».

Autres priorités : l’accompagnement des Français de l’étranger dans leurs démarches administratives et fiscales et la mise en place d’une plateforme d’échanges pour recueillir les attentes de la circonscription. Elle portera aussi les propositions nationales du PRG, dont l’instauration du vote obligatoire et la mise en place d’une taxe sur le « luxe carboné »« C’est l’un des plus vieux partis de France. Il défend à la fois des valeurs écologiques, laïques et humanistes, explique l’élue. C’est une formation de gauche, mais qui ne considère pas l’économie comme une tare. »

Retrouvez ici tous nos articles sur la législative 2022 en Amérique du Nord.

Laure de Rivières explore l’emprise conjugale dans son premier roman

« La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l’apparence de la faiblesse. » C’est avec ces mots de Victor Hugo que s’ouvre le premier roman de Laure de Rivières, une Française installée à Los Angeles depuis 2015. À l’occasion  de la sortie de son livre La belle famille, édité par Flammarion, elle sera en dédicace au Zinqué, à Venice, le mardi 7 juin à partir de 6pm.

Son roman raconte comment la candide Manon, 18 ans, voit sa vie basculer en acceptant une offre de nounou dans une famille bourgeoise de l’Est de la France. Le père et ses cinq enfants pleurent alors la mort de la mère dans de troubles circonstances. Puis ce père va passer d’employeur à amant, de mari à bourreau. « Manon s’inspire d’une très belle jeune femme que j’ai rencontrée. Son histoire est aussi dense que dingue… Je ne savais pas comment j’allais la raconter, mais je voulais écrire son courage et montrer qu’il n’y a pas besoin d’avoir une faille pour être victime d’emprise », explique Laure de Rivières.

Perversion et violence psychologique

Le roman décrit ainsi la longue descente aux enfers de Manon. Fille d’un basketteur américain noir, issue d’un milieu ouvert et soutenue par ses sœurs, elle débarque dans une famille catholique pratiquante sans aucun à priori. Elle s’intéresse, questionne, s’attache aux cinq enfants, les élève, les aime comme les siens et tombe amoureuse de Thierry, leur père. Mais peu à peu, le lecteur va la voir « rétrécir », « s’atrophier » au contact de celui qui « refuse de se faire soigner et qui se croit au-dessus de tout ».

Et Laure de Rivières de préciser : « j’ai opté pour un roman chorale qui laisse les protagonistes de l’histoire s’exprimer à tour de rôle dans les chapitres ». Une vision panoramique qui permet à l’autrice d’éviter tout manichéisme et de partager les ressentis des personnages impliqués : la belle-mère aristocrate, l’oncle (un curé radical), les enfants de Thierry, les parents de Manon, son amie…

On devine alors que derrière la façade du beau château de famille se tissent des relations complexes « aux radiations toxiques pour tous ses membres ». L’écriture, très visuelle, offre une expérience quasi cinématographique et, à la manière d’un polar, pousse à tourner les pages afin de savoir comment Manon va s’en sortir. Selon l’autrice, « c’est une histoire de courage, de survie et de don de soi, une manière d’être féministe ».

La belle famille sorti aux éditions Flammarion en mai 2022. Disponible partout, notamment sur Lireka, librairie qui expédie aux USA sans frais de port. 

La place des femmes dans la société

Si Laure de Rivières signe avec La belle famille un premier roman bouleversant, c’est pour elle un second ouvrage. En 2018, elle a ainsi publié Nage Libre, un recueil de nouvelles (éditions Thot). « J’ai adoré explorer les genres et les styles, passant du thriller au trash, du romantique au cynique », détaille t-elle. Déjà alors, elle s’intéresse à la place des femmes dans la société. Le fil qui relie en effet la vingtaine de nouvelles se résumant aux choix auxquels les femmes se confrontent, à tout âge et à différentes époques.

L’autrice avoue s’être beaucoup amusée à écrire ce recueil : « c’était ludique, une première expérience démente ». La Française, qui a suivi son mari avec ses quatre enfants à Los Angeles, a su retrouver une activité « exaltante et passionnante ». Journaliste pendant plus de dix ans en presse magazine féminine, elle avait fondé une agence de communication en positionnement de marque. Après son arrivée à LA, elle avait décidé de la mettre en sommeil et de se lancer dans l’écriture. Pari gagné. « Je suis une “nobody”, sans contact dans l’édition et je me sens très chanceuse d’être publiée aujourd’hui ».

Laure de Rivières a également co-écrit un scénario entre ses deux livres (qui a été acheté) et avec l’expatriation qui se prolonge, elle compte bien continuer sur sa lancée. D’autres scenarii, un nouveau roman, une adaptation cinématographique ? « Pourquoi ne pas rêver ?! » lance t-elle amusée avant d’ajouter : « Ici, tout est possible, le positivisme fait tellement de bien ! Je ne suis pas sûre que ça se serait passé de la même façon en France ! »

Mort tragique d’un Français à New York

Un Français s’est tué, jeudi 26 mai, en sautant du balcon au 32ème étage de l’immeuble 100 United Nations Plaza, près du siège des Nations Unies. Charles-Henry Kurzen était en train de visiter un appartement dans l’immeuble quand il a demandé à l’agent immobilier à voir le balcon. Il aurait alors “soudainement” sauté dans le vide, selon les informations du New York Post.

Associé au sein de la société de conseil financier SaltBox Partners, le Français était diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP) et de la prestigieuse Ginette (Lycée Sainte-Geneviève). D’après son profil LinkedIn, il fut analyste au sein de l’entreprise de transport Veolia, avant de rejoindre la banque Lazard pour travailler comme analyste, toujours, dans le domaine des fusions-acquisitions. Il est arrivé à New York en 2003 pour occuper un poste de vice-président au Crédit Agricole CIB. Il y restera plus de huit ans.

Après le passage de la tempête Sandy en 2012, il avait organisé une levée de fonds en ligne pour venir en aide aux habitants des Rockaways, qui ont été durement frappés par la catastrophe naturelle. Il avait recueilli 4 375 dollars.

Charles-Henry Kurzen avait 43 ans et vivait à Brooklyn.

Si vous ou quelqu’un de votre entourage envisage de se suicider, appelez la National Suicide Hotline au 800-273-TALK (8255) ou envoyez HELLO par SMS au 741741

Débat des législatives : six candidats pour un échange animé et cordial

Jeudi 26 mai, six candidats à l’élection législative pour la circonscription Amérique du Nord étaient invités par French Morning et Maudits Français au théâtre Florence Gould du FIAF (French Institute Alliance Française) pour débattre ensemble des grands enjeux. Étaient présents, par ordre d’apparition, de gauche à droite : Patrick Caraco (Droite, Centre et Indépendants), Emmanuel Itier (Résistons!), Florence Roger (NUPES), le député sortant Roland Lescure (Ensemble!), Franck Bondrille (indépendant) et Alain Ouelhadj (Reconquête!).

Appelés à se présenter en une minute au début du débat, les candidats ont tous commencé par une pensée pour les familles des victimes du terrible massacre d’Uvalde au Texas. Patrick Caraco a, d’emblée, promis d’œuvrer « pour l’égalité des Français de l’étranger » avec leurs concitoyens, puis Emmanuel Itier s’est défini comme « humaniste engagé » qui représente une authenticité. Florence Roger a tout de suite alerté sur « l’urgence écologique » et promis des « propositions qui détonnent ». Le député sortant Roland Lescure s’est, de son côté, félicité du bilan du gouvernement sortant et a tiré la sonnette d’alarme sur les « théories fallacieuses » qui se développent, comme celle du grand remplacement. Franck Bondrille a fait valoir son expérience d’élu local comme conseiller consulaire de Miami, tandis qu’Alain Ouelhadj s’est présenté comme fils d’immigré de banlieue parisienne, qui veut être un député patriote et un homme de terrain.

Pros et anti-Europe, vus d’Amérique

Le débat a commencé par le conflit en Ukraine. Roland Lescure a exclu de forcer les entreprises à quitter la Russie, expliquant que « derrière les entreprises, il y a des salariés ». Chacune doit prendre sa décision en fonction de ses responsabilités, estiime-t-il, prenant en exemple Auchan qui a jugé que cela mettrait l’entreprise en péril. Florence Roger a défendu la position de Jean-Luc Mélenchon face à la Russie : « Nous ne sommes pas Poutinophiles » et repris les mots de Nicolas Sarkozy pour indiquer qu’il existe « soit la diplomatie, soit la guerre », dont on ne peut sortir par le haut. Franck Bondrille a jugé qu’Emmanuel Macron avait bien géré cette crise mais prône des sanctions à l’échelle européenne pour les entreprises présentes en Russie.

Sur l’Otan, Alain Ouelhadj n’est pas favorable à un commandement militaire unifié : « les Allemands ont acheté 100 milliards d’euros d’armes, mais surtout aux États-Unis, je ne vois pas comment cela est possible ». Il souligne toutefois que la question relève de l’exécutif. Emmanuel Itier regrette que la guerre ait lieu car chaque pays est focalisé sur sa souveraineté, du latin qui signifie « au-dessus des autres », « un mot abject dans une démocratie ». Chacun fait les choses de son côté, plutôt que de tirer parti de cette belle institution qu’est l’ONU, regrette-t-il. Enfin, Patrick Caraco se réjouit que l’Otan se soit réveillé. Le candidat de droite est favorable à l’entrée de la Suède et de la Finlande, mais s’inquiète de la course à l’armement. Une position que rejoint Roland Lescure, qui veut accueillir de nouveaux pays dans l’Otan, faire bloc et renforcer la défense européenne, faisant valoir les fonds communs et la politique unifiée de sanctions de l’Europe dans ce conflit.

Le député sortant juge que « le quinquennat s’est très bien passé pour l’Europe », avec une réaction commune des pays à la pandémie, des achats de vaccins, le vote d’un plan de relance et d’une directive sur la régulation du numérique. Florence Roger a quant à elle une position plus tranchée, tout en n’étant pas « pour le Frexit ». « Nous voulons désobéir ou obtenir une dérogation » sur le plafond de déficit public à 3 % du PIB, car elle juge que « la crise écologique est au moins aussi importante que la crise Covid » et nécessite d’importants moyens. Et précise que cette règle a déjà été violée plus de 200 fois en 20 ans. Elle plaide pour un grand pôle public de l’énergie, une politique agricole bio et locale et qui ne dépende plus de la PAC européenne et de renégocier la dette de la BCE auprès des banques. Alain Ouelhadj va plus loin : « L’Europe fédérale, personne n’en veut », la jugeant trop bureaucratique et ne représentant, selon lui, le peuple. Le candidat du parti d’Eric Zemmour avance une « Europe des nations ». Patrick Caraco souhaite une supranationalité des députés européens, mais ne pas dépendre des « technocrates de Bruxelles ».

« Arrêtons le French bashing »

Nous sommes ensuite passés aux questions intérieures. Franck Bondrille s’alarme de la hausse du prix de l’essence, « qui va s’aggraver avec les conflits » estime le candidat indépendant qui prône une suppression de la CSG. Alain Ouelhadj déplore une « inflation galopante » et des comptes publics à la dérive. Le candidat de reconquête! propose « une gestion rigoureuse », une augmentation de la productivité des Français et un guichet unique pour les Français de l’étranger. Roland Lescure souligne que le gouvernement Macron avait été élu sur une promesse sur le pouvoir d’achat et indique que l’inflation française (4,8 % en avril) est une des plus basses au monde, grâce à des mesures pour en limiter le choc pour les Français (contrôle public de l’énergie, hausse des points d’indice, primes etc). Le député sortant n’est pas favorable au gel des loyers pour encourager la construction de logements mais fait valoir la hausse du nombre d’apprentis. « Arrêtons le French bashing et soyons fiers de nos succès », assène-t-il. Emmanuel Itier insiste sur un chiffre : « la hausse de 29 % de la pauvreté en France sur cinq ans, qui touche près de 1 Français sur 5 ».

Florence Roger plaide pour un plan de relance ambitieux qui rapportera 1,18 euro par euro investi, et fait remarquer : « Si on n’indexe pas les salaires sur l’inflation, on court à la récession ». Patrick Caraco regrette que les entrepreneurs ne puissent pas venir aux États-Unis à cause du « millefeuille administratif » et des problèmes de visas. « Ces Français ne sont pas des exilés fiscaux », déclare-t-il, se prononçant pour un report de l’âge de départ à la retraite, avec une progressivité. Alain Ouelhadj et Roland Lescure critiquent le programme de Florence Roger, le premier lançant à la candidate NUPES que « pour distribuer de la richesse, il fait en créer »; le second plaidant pour le modèle social français mais sans « mentir » aux Français. « On ne va pas taxer plus les Français qui gagnent 4.000 euros ou moins », réplique Florence Roger, qui cite les 100 milliards d’euros d’exil fiscal par an. Son programme prévoit une flat tax pour taxer le capital et les dividendes et un impôt plus lourd sur les successions. Emmanuel Itier souligne que les revenus de l’État viennent à 51 % de la consommation en France et propose de libérer l’économie, plutôt que de « gouverner par la peur ».

Bifurcation écologique

La discussion a ensuite tourné vers les enjeux climatiques. Emmanuel Itier n’a pas de propositions spécifiques mais précise qu’il est un électron libre du mouvement Résistons! Il assure que s’il est élu, il votera les mesures qui auront du sens et proposera de travailler ensemble comme « Nations unies du monde » pour gérer nos ressources.

Proposition originale : Frank Bondrille prévoit des avantages sur les billets d’avion pour les Français de l’étranger. Alain Ouelhadj souhaite, lui, un mix énergétique « le plus efficace » et critique l’éolien et le solaire, « des énergies non continues et très coûteuses », estime-il. Le nucléaire reste un atout majeur dans le contexte actuel, juge-t-il. Pour Patrick Caraco, tous les lieux ne sont pas propices aux énergies renouvelables. Il ne croît pas aux voitures 100 % électriques « car trop coûteuses » juge-t-il, plus intéressé par l’hydrogène. Florence Roger, investie par EELV, prône une « bifurcation écologique », car « la plus grande catastrophe est l’effondrement des écosystèmes », un effet papillon qui coûte 14.000 milliards d’euros par an, selon ses chiffres. Pour cela, il faut développer les énergies renouvelables, aller vers l’indépendance mais aussi aller vers un modèle vertical d’auto-production, comme en Allemagne.

Quant à Roland Lescure, il fait valoir que « la France émet trois fois moins de gaz à effet de serre que les US et deux fois moins que l’Allemagne – la moitié des ventes de voitures sont électriques ». Selon le député sortant, il faut se projeter dans l’avenir pour gagner ce combat écologique et redoubler encore les efforts sur ces émissions. Un bilan qui n’est pas que favorable puisque la France a été condamnée deux fois par l’UE pour son inaction climatique, lui répond Florence Roger.

Proximité du terrain vs proximité du pouvoir

Enfin, le débat s’est porté sur les sujets spécifiques aux Français de l’étranger. L’occasion pour tous les adversaires du candidat de la majorité présidentielle de le prendre pour cible en feu roulant, tous lui reprochant notamment de n’avoir pas passé assez de temps dans la circonscription pendant son mandat. « Je suis certes resté à Paris pour voter des lois pendant la pandémie, mais le reste du temps, j’ai passé une semaine sur quatre dans ma circonscription », se défend Roland Lescure. Le député sortant en profite pour insister sur l’intérêt d’avoir un député « proche du pouvoir » à Paris, en prenant pour exemple un récent sujet soulevé par de nombreux lecteurs de French Morning dans leurs questions avant le débat : un décret publié en mai augmentant subitement de 16 points les cotisations de retraite des fonctionnaires détachés, notamment des enseignants des Lycées français. Pointé du doigt, Roland Lescure s’est défendu en rétorquant avoir « immédiatement réagi » et obtenu un gel du décret – pas une suppression soulignaient plusieurs candidats après le débat – et une « clause grand-père » qui exclut les citoyens déjà sur place. Mais ce système de retraite très avantageux devra être réformé à l’automne.

Sur l’éducation, Florence Roger explique que l’enseignement gratuit universel pour les Français de l’étranger, qui figure dans le programme de La France Insoumise, n’est pas envisageable en Amérique du Nord « compte-tenu de la spécificité du système », constitué d’établissements privés indépendants. Elle souhaite revoir le système d’attribution des bourses, « très strict »  et vise la gratuité du CNED et le développement des programmes FLAM (Français Langue Maternelle). « On peut avoir accès aux Lycées français si on est riches ou pauvres, mais on perd la classe moyenne », regrette Franck Bondrille, rejoint par ses confrères, qui souhaitent réformer l’AEFE. Emmanuel Itier propose d’aller démarcher des entrepreneurs français à succès pour qu’ils soient mécènes de ces programmes, et Roland Lescure souhaite encourager les programmes publics bilingues, qui sont « le fruit de la volonté des locaux » et constituent « une alternative aux coûteux programmes privés ».

Une question sur l’immigration adressée à Alain Ouelhadj a fait réagir le public dans la salle du FIAF et les candidats. Interrogé sur sa capacité à s’adresser à des électeurs par nature immigrés (les Français d’Amérique du Nord) tout en soutenant le programme anti-immigration de Reconquête!, le candidat a assuré qu’Eric Zemmour « n’était pas anti-immigration ». Alain Ouelhadj prône « une immigration choisie », comme le font, justifie-t-il, à leur échelle, les États-Unis et le Canada, déplorant « qu’un million d’immigrés illégaux restent en France et profitent des systèmes temporaires ou d’asile ».

Pour Florence Roger, manifestement indignée, juge qu’une telle politique est « anti-humaniste ». « Il est fallacieux de lier insécurité et immigration ». La candidate a par ailleurs dit souhaiter, en tant que médecin, les trois mois de carence de la Sécurité Social lors d’un retour en France, « au moins pour des soins d’urgence ».

Sur les visas E2, désormais valables deux ans, Franck Bondrille et Patrick Caraco jugent qu’il faut instaurer une réciprocité entre la France et les États-Unis, pour inciter à plus de souplesse, « un travail qui relève du Quai d’Orsay et de Washington » estiment les candidats.

Conclusions des candidats

En conclusion, Alain Ouelhadj promet d’être un « député de la nation », Franck Bondrille « un entrepreneur sur le terrain et qui travaillera pour les Français de l’étranger », Roland Lescure a un seul message, en cette veille de l’ouverture du vote en ligne : « allez convaincre 5 à 10 personnes d’aller voter, plus il y aura de votes, plus la personne élue sera entendue »; Florence Roger porte une voix de « femme écologiste de gauche, qui défend la justice sociale et environnementale », Emmanuel Itier appelle à voter pour la personne « en qui vous croyez, c’est une question d’énergie » et Patrick Caraco promet, lui aussi, d’être un « élu de terrain » qui se battra pour les causes chères aux Français de l’étranger.

Retrouvez l’intégralité du débat ici.

Retrouvez ici tous nos articles sur la législative 2022 en Amérique du Nord.

Législatives 2022 : voter par internet en 30 secondes

Actualisé après le signalement d’un problème technique rencontré par des électeurs au moment de valider leur vote.

Voter par internet, une première pour les élections législatives des Français de l’étranger, prend 30 secondes si tout se passe bien et à condition d’avoir avec soi son numéro d’identifiant (12 chiffres et lettres, envoyés par email) et son mot de passe (12 chiffres et lettres également, envoyés par SMS). Attention, comme l’avions expliqué, il y a eu un premier couac dans l’envoi des codes : le ministère des Affaires étrangères a dû renvoyer de nouveaux codes, 24h après l’envoi des premiers. Seuls les derniers codes reçus sont valables.

Voici la démarche :

  • Se connecter sur France diplomatie, cliquer sur « Je vote par internet »
  • Page de « Bienvenue », entrer votre identifiant et votre mot de passe
  • Page des candidats : cliquer sur l’un des 12 candidats en lice ou, option proposée, « Vote blanc »
  • Page « confirmer votre choix » – cliquer sur « confirmer »
  • Page « Saisir le code de validation qui vient de vous être envoyé par courriel ». Vous venez en effet de recevoir un « code de validation » de 6 chiffres.

À ce stade du vote, certains électeurs, possédant notamment une adresse Yahoo ou Verizon, ont signalé ne pas avoir reçu ce code de validation et donc ne pas avoir pu poursuivre le processus de vote. Le gouvernement le reconnaît, « une difficulté technique, qui ne s’était pas produite lors des deux tests grandeur nature, a été constatée », et indique que « les équipes de l’assistance technique travaillent au traitement de ce problème. Les électeurs en ont été informés et ils le seront de nouveau lorsqu’il sera résolu. »

Pour tous ceux qui ont reçu leur code de validation, la démarche reste très simple :

  • Cliquer sur « Voter » pour confirmer
  • La page suivante vous indique que « Votre vote a été enregistré » avec la date et l’heure. Vous pouvez alors télécharger un récipissé de vote. Terminé, vous avez voté !

Nous avons vérifié qu’il n’était pas possible de voter une seconde fois. Test réussi : après avoir entré à nouveau nos identifiant et mot de passe, nous avons reçu ce message :

Le portail de vote par internet pour le 1er tour de la législative Amérique du Nord s’est ouvert ce vendredi 27 mai et se fermera mercredi 1er juin à midi, heure de Paris, donc 6am EST/5am CST/3am PST. Il sera à nouveau ouvert pour le 2nd tour, du vendredi 10 juin à midi, heure de Paris, au mercredi 15 juin à midi, heure de Paris. 

Le vote à l’urne se déroulera samedi 4 juin sur le continent américain et les Caraïbes – le dimanche 5 juin dans le reste du monde. Le second tour se tiendra le samedi 18 juin sur le continent américain et les Caraïbes – le dimanche 19 juin partout ailleurs.

Législative Amérique Nord : les rendez-vous politiques de Memorial Day à New York

Pour bien entamer le long week-end de Memorial Day, French Morning et Maudits Français vous proposent d’assister, en présentiel ou en streaming, le débat des candidats au 1er tour de l’élection législative en Amérique du Nord, l’e seul organisé dans notre circonscription. C’est ce soir, jeudi 26 mai, à 6pm EST au French Institute Alliance Française (FIAF) à New York. Il sera retransmis en direct, via Facebook et YouTube live. 

Sur les 12 candidats en lice, 6 ont répondu aux critères de sélection et accepté notre invitation à débattre (par ordre alphabétique): Franck Bondrille (indépendant), Patrick Caraco (Droite, Centre et Indépendants), Emmanuel Itier (Résistons!), le député sortant Roland Lescure (Ensemble!), Alain Ouelhadj (Reconquête!), Florence Roger (NUPES).

Vous pouvez encore vous inscrire afin d’assister au débat dans la salle (s’inscrire ici) ou de le suivre en streaming (s’inscrire ici). Et de poser vos questions aux candidats à [email protected].
Plusieurs candidats ont prévu des rencontres ce week-end, alors que le vote par internet commence ce vendredi 27 mai à 6am :

En présentiel :

Franck Bondrille (indépendant) donne à nouveau rendez-vous aux Français de New York à l’hôtel OYO sur Times Square, ce vendredi 27 mai de 8am à 9:30am. Adresse : 157 West 47th Street. Aucune inscription à l’avance exigée.

En virtuel :

Patrick Caraco candidat (Droite, du Centre et des Indépendants) organise une rencontre par zoom ce vendredi 27 mai à 1pm EST avec l’ancien ministre de la Défense, Président des Centristes et Président de la région Normandie, Hervé Morin. S’inscrire ici.
Florence Roger (NUPES) a prévu de discuter avec les Français de la côte Est le dimanche 29 mai à 6:45pm (lien direct ici).
Alain Ouelhadj (Reconquête!) donne rendez-vous via zoom le mardi 31 mai de 8pm à 10pm. S’inscrire ici.
Retrouvez ici tous nos articles sur la législative 2022 en Amérique du Nord.