Qu’ont en commun le jeu vidéo Sim City 2000, un purificateur d’air végétal et une carte interactive des vents balayant les Etats-Unis ? Ils sont présentés dans « Applied Design », une exposition du MoMA qui rassemble une centaine d’objets remarqués pour leur esthétisme ces 30 dernières années.
L’ambition du MoMA, c’est de montrer que le design, “intermédiaire entre l’homme et la technologie”, ne se limite pas aux meubles et aux équipements ménagers : il s’étend désormais au web, aux jeux vidéo, à la visualisation de données, au développement durable, aux équipements sécuritaires… On trouvera dans l’exposition aussi bien une table pour écoles anti-tremblement de terre qu’un outil démineur en bambou ou une “horloge biologique artificielle”.
Mais le clou d’ « Applied Design », c’est la collection de 14 jeux vidéo, soigneusement sélectionnés pour leur esthétique, leur design, et la qualité de l’expérience qu’ils offrent au joueur. Une nouvelle acquisition du MoMA, et une petite révolution dans le milieu de l’art. Sobrement insérés dans des panneaux muraux, ils sont en accès libre, et accompagnés d’un texte expliquant leurs singularités.
On apprend ainsi que Pacman, créé par le Japonais Iwatani en 1981, visait initialement à toucher un public de femmes et d’enfants, mis à l’écart des jeux d’arcades guerriers comme Space Invaders. Tetris, quant à lui, est le fruit de l’imagination d’un scientifique russe. Créé en 1981 et popularisé à partir de 1989 via la Game Boy de Nintendo, c’est aujourd’hui un vrai jeu universel, intégré à la plupart des consoles, téléphones et appareils.
La sélection comprend également Sim City 2000, Myst (meilleure vente de jeux pour PC dans les années 90), ainsi que les plus récents Dwarf Fortress et Passage. Les commissaires ont aussi retenu le jeu français Another World, créé en 1991 par Eric Chahi, incontournable pour les connaisseurs. Un petit bijou baigné de lumière bleue, salué pour son « élégance minimaliste ».