Deux figures contemporaines, deux musées, deux continents, une centaine de peintures et autant de parallèles et de différences. Exposée au LACMA jusqu’au dimanche 7 mai, “Picasso and Rivera : Conversations Across Time” est une collaboration inédite entre le musée d’art moderne de Los Angeles et le Museo del Palacio de Bellas Artes (MPBA) de Mexico City.
L’initiative est partie d’une discussion entre Diana Magaloni, directrice du programme d’art des Amériques anciennes au LACMA et Michael Govan, le PDG du musée. “Diana a travaillé avec le Museo Nacional de Antropologia de Mexico, mon préféré. Elle m’a dévoilé les secrets de l’oeuvre “Flower Day” de Diego Rivera. Cette discussion nous a donné l’idée de faire cette exposition” , explique-t-il. La collaboration s’est tissée et a pris forme grâce au dévouement du co-conservateur du MPBA Juan Coronel Rivera.
Présentes lors du vernissage mercredi 7 décembre, de nombreuses personnalités mexicaines ont salué cette initiative. “ Les deux artistes interprètent le passé pour expliquer le futur “, leur a dit Diana Magaloni. “Ils s’étaient rencontrés à Paris où ils sont devenus amis. Pablo Picasso a été influencé par l’oeuvre de Diego Rivera, et vice-versa.”
Soulignant les intersections et les différences entre l’oeuvre des deux artistes, l’exposition compare leurs trajectoires, autour de cinq sections thématiques : “The Academy” qui revient sur la formation similaire des deux artistes; “Cubism and Paris” , période où les peintres sont devenus des membres actifs du mouvement d’avant-garde; “Return To Order and Indigenismo” qui explore leur ré-interprétation d’oeuvres issues de l’Antiquité; et deux parties plus individuelles : “Rivera and Pre-Columbian Art” et “Picasso and Mythology” .
Pour la conservatrice, ” les deux artistes présentent le passé dans une représentation du futur “. “Questionnant l’histoire passée, Pablo Picasso a notamment dépeint le mythe grec pour expliquer que nous sommes complexes, faits de violence. Sa peinture est un acte de résistance face au fascisme en Espagne” , développe la conservatrice. En parallèle, le muraliste Diego Rivera a entrepris une démarche similaire, en peignant le livre sacré des mayas Popol Vuh, qui fut entièrement brûlé.
L’un des regrets du musée reste de n’avoir pas pu présenter “Guernica” de Pablo Picasso. Pour y remédier, une projection du film intitulé “Ideologias y Muralismo” permet d’explorer l’art mural de Diego Rivera et la célèbre peinture de Pablo Picasso.
Cette exposition inédite ne s’éteindra pas en mai. Elle sera exposée au Museo del Palacio de Bellas Artes du 14 juin au 17 septembre 2017. Mais la culture latine continuera d’imprégner la cité des anges, puisque 2017 est l’année du Mexique à Los Angeles.