Pour les amoureux d’art, c’est une date à marquer d’une pierre blanche. Le Metropolitan Museum inaugure le Met Breuer, sa très attendue nouvelle annexe consacrée aux arts modernes, installée dans l’ancien Whitney Museum of Art le 18 mars.
“C’est un chef d’oeuvre de l’architecture du milieu du XXe siècle et nous allons lui redonner vie avec un nouvel esprit artistique” a commenté le directeur du Met, Thomas Campbell, lors d’un évènement pour la presse le 1er mars. Les journalistes étaient tellement nombreux dans la salle de la conférence de presse que des écrans géants avaient dû être installés dans le hall d’entrée pour permettre à tout le monde de suivre le discours.
Cette ouverture est le résultat d’une négociation démarrée en 2011 entre le Met et le Whitney, qui s’est installé, lui, dans le Meatpacking District. La restauration et la rénovation de l’édifice, construit entre 1963 et 1966 par l’architecte hongrois Marcel Breuer dans un style moderniste, ont duré plus d’un an après la fermeture du bâtiment à l’automne 2014. Elles ont été exécutées en respectant la vision originale de Breuer. Les cabinets d’architecte ont utilisé des sols en pierre, des murs en béton et des fixations en bronze afin de maintenir le caractère de la structure. Ils peuvent aujourd’hui se vanter d’avoir réussi à respecter l’esthétique et l’histoire du bâtiment tout en ayant amélioré les infrastructures.
Cette annexe du Metropolitan, beaucoup plus visible que son autre satellite consacré à l’art médiéval The Cloisters dans le nord de Manhattan, a été créée dans le cadre d’un programme d’expansion des collections d’art moderne et contemporain. Au programme, pendant au moins 8 ans (durée de l’accord entre le Met et le Whitney Museum), il y aura des expositions, des performances d’artistes, des résidences et des initiatives pédagogiques. Un “pop up café” attend les visiteurs au 5eme étage et un restaurant doit ouvrir cet été.
Pour marquer le coup, le Met Breuer organise une série d’évènements lors du week-end d’ouverture. Deux expositions sont au programme: la première, intitulée « Unfinished: Thoughts Left Visible », est composée de 190 œuvres datant de la Renaissance à nos jours (de Van Gogh à Andy Warhol en passant par Picasso et Paul Cézane). Ces créations ont pour unique point commun de ne pas avoir été terminées. Par manque de temps, par abandon ou par volonté de l’artiste, ces inachèvements sont souvent lourds de sens. L’exposition se regarde facilement. Les novices en profiteront pour se plonger dans le processus de création artistique, car les oeuvres visibles sont gelées à différentes étapes de leur réalisation.
La seconde exposition est une rétrospective de Nasreen Mohamedi. Cette artiste indienne est une figure de l’art abstrait et du modernisme. L’exposition présente l’étendue de son travail. Avec plus de 130 tableaux, dessins et photographies, cette retrospective montre les différentes étapes de la carrière de l’artiste entre les années 50 et 90.