Un vendredi soir, dans la petite ville de Fairfax, à 30 minutes au nord de San Francisco. Sur la terrasse d’Amélie, les verres tintent, les conversations s’animent, et les appétits s’aiguisent. De nombreux curieux s’arrêtent, consultent le menu affiché sur la devanture du restaurant, et se promettent de revenir quand une table sera libre. Pour ce soir, c’est complet. “Cela fait trois jours que nous faisons le plein“, se réjouit Germain Michel, qui a co-créé le premier “Amélie” sur Polk street à San Francisco en 2006.
Aujourd’hui, l’enseigne compte désormais quatre antennes, une à San Francisco, deux à New York, and maintenant une à Fairfax, et plus d’une centaine d’employés. “Je réside à West Marin, et cela faisait longtemps que je m’intéressais à cet endroit. Il y a avait une boulangerie ici pendant cinquante ans”, explique Germain Michel. “Le projet a commencé en octobre, mais la COVID a tout ralenti.” Amélie à Fairfax fait finalement ses débuts en août, et ils semblent plutôt prometteurs, au grand soulagement de toute l’équipe. Car en plus de l’épidémie, “Amélie” a dû aussi faire face aux feux affectant la qualité de l’air et quelques vagues de chaleur qui ont dissuadé les clients potentiels de sortir de chez eux. Malgré tout, voir la terrasse pleine conforte Germain Michel que ses efforts seront payants : “Les gens nous remercient d’avoir ouvert un nouveau commerce à Fairfax, en nous disant qu’ils en avaient vraiment besoin. Les commerçants de la rue nous ont accueillis très chaleureusement, car on participe à la renaissance de la ville après l’épidémie.”
Si Amélie est surtout connu pour être un bar à vins, celui de Fairfax explore un concept plus large : situé dans une ancienne boulangerie, il reprend le flambeau dès 7am, avec viennoiseries et pains variés, puis “Amélie” se transforme en café le midi, bar à vins dans l’après-midi, et restaurant le soir jusqu’à 10pm. Germain Michel s’est entouré d’une équipe bien rôdée : il peut compter sur son fidèle associé Samie Medhi Boudiab, co-fondateur de la marque Petits Pains, en charge de la boulangerie, tandis que Yannick Dumonceau s’occupe des pâtisseries. Le chef Brian Starky, qui officiait déjà avec Germain Michel au restaurant Michel d’Oakland, est le maître d’oeuvre du déjeuner et du dîner. “Au menu, on mise sur le local et le bio, avec notre touche française : un burger avec un bun fait maison, des pâtes fraîches au pistou, un onglet, une salade de betteraves et du bleu d’Auvergne…“, précise Germain Michel. La carte des vins fait la part belle aux vignobles français, y compris un Minervois bio que Germain Michel produit lui-même dans le Languedoc.
Conscient de la chance qu’il a eu de pouvoir ouvrir Amélie en pleine COVID, Germain Michel s’investit d’autant plus dans le renouveau économique de la Bay Area. Il est devenu consultant pour l’Etat de Californie, afin d’aider des petits groupes de restaurateurs à écrire leur business plan, financer et lancer leurs restaurants.