“Un an de travail pour rien”, voilà le sentiment exprimé par les propriétaires de Bakehouse.
Après le passage de l’ouragan Sandy, les propriétaires de ce restaurant-bar-boulangerie situé sur les bords de l’Hudson River confiaient leur désarroi face aux dommages causés par l’ouragan. La montée des eaux a englouti leur sous-sol. Plus d’espace de stockage, plus de chambre froide et avec ça des travaux, encore des travaux. “Il y a eu un effet domino. Notre clientèle est très locale. Avec les écoles fermées et les habitants qui se sont délocalisés, on a perdu des habitués”, confie Maud Bonsignour, la propriétaire des lieux.
Alors, son mari et elle ont retroussé leurs manches, et ont réussi à rouvrir douze jours plus tard. Tous les moyens sont bons pour attirer la clientèle : un bal masqué pour fêter le premier anniversaire de l’établissement, soirées jazz et, plus récemment, l’organisation de jogging-brunches chaque samedi. « Aujourd’hui, on a encore les pieds mouillés mais on est optimiste », s’exclame le mari de Maud Bonsignour.
Hervé Poussot, propriétaire d’Almondine Bakery dans le quartier de DUMBO à Brooklyn, a eu moins de chance. Son établissement est toujours fermé. Comme d’autres restaurateurs affectés par Sandy, l’assurance n’a pas pris en charge les dégâts. M. Poussot doit énormément à la générosité de sa clientèle et de ses collègues, qui se sont mobilisés en décembre dernier en organisant un week-end de levée de fonds pour soutenir la petite entreprise en détresse. Il a aussi ouvert une page sur le site de “crowd funding” Gofundme.com, récoltant plus de 28.000 dollars sur les 200.000 nécessaires.
Le propriétaire s’est lui aussi manifesté, et a assuré M. Poussot de sa patience. “A Manhattan, cela ne serait jamais arrivé“, s’exclame le propriétaire. Aujourd’hui, le Français se dit confiant quant à l’avenir d’Almondine.
Christian Millet, un Français qui dirige Logfret, une entreprise de fret dans le New Jersey, affiche le même optimisme. Ses bureaux ont été complètement détruits par l’ouragan. Près d’un mètre d’eau, rempli de produits toxiques, a envahi ses locaux. Ses pertes se chiffrent aux alentours de 200.000 dollars. Heureusement, l’assurance de M. Millet prendra en charge les réparations extrêmement lourdes de ses bureaux. Elle lui a d’ores et déjà permis de remplacer le matériel endommagé et de remettre ses employés au travail. “Nos clients ne se sont aperçus de rien“, se félicite-t-il.