La fête est finie au Canada. Mais elle recommence dès lundi 24 septembre à Boston. Le rappeur français OrelSan s’apprête à enseigner les bases, comme dans sa chanson “Basique”, à son public américain pour quatre dates (Boston, New York, Los Angeles et San Francisco). « Je suis content de m’exporter. Il y a une grosse part de fun, c’est un peu le rêve américain », confie Aurélien Cotentin, de son vrai nom.
L’artiste caennais s’est fait connaître sur Internet en 2007 pour les mauvaises raisons. Les paroles sexistes et misogynes dans certaines de ses chansons comme “Sale Pute” ou “Saint-Valentin” lui ont valu en 2009 des poursuites en justice pour “injure” et “provocation à la violence” de la part d’association féministes. Après des années de procédure et de rebondissements, OrelSan a été relaxé par la cour d’appel de Versailles en 2016 au motif de la liberté d’expression.
Le rappeur dit être passé à autre chose. « Tu ne racontes pas la même chose à 22 qu’à 36 ans. La musique, c’est de la fiction. C’est important de pouvoir être libre dans son écriture ».
L’enfant terrible du rap a grandi donc, et s’est hissé au sommet de la musique française. “J’aime bien évoluer, j’aime faire des choses différentes”. Son dernier album « La fête est finie » a fait l’effet d’une bombe dans l’industrie musicale. Il a été certifié disque d’or et trois fois disque de platine en un mois. Le rappeur a su bien s’entourer. Stromae, Nekfeu, Maitre Gims ont apporté leur touche à ce troisième album du chanteur. Et ça n’est pas passé inaperçu. En février, il remporte trois Victoires de la musique, dont le trophée du meilleur artiste masculin de l’année.
“Je ne fais pas de la musique pour gagner des prix”, dit-il néanmoins. Il fait fi des critiques qui ont refait surface après la cérémonie des Victoires de la musique. “Je suis très content d’avoir gagné ces trophées. Je n’en garde que le meilleur”.
Après avoir démarré sa tournée au Canada, OrelSan descend sur la Côte Est des Etats-Unis pour enflammer Boston et New York avant de se diriger vers San Francisco et Los Angeles (dates en encadré). C’est la première fois qu’il se produit aux Etats-Unis. « J’aime bien ce côté conquête d’un nouvel espace, plaisante le rappeur. Le fait d’être loin de la maison, tu sens que les gens sont contents que tu sois là ».
Le rappeur est familier avec le pays de l’Oncle Sam. « J’ai vécu un an en Floride quand j’avais 20 ans. Cette année m’a permis de travailler et peaufiner les titres qu’on a retrouvés dans mon premier album, “Perdu d’avance” ». Sorti en 2008, il avait été certifié disque de platine. Si “70% de ma playlist” est composée d’artistes américains comme Outkast, Andre 3000 et Kanye West, le rappeur reste frileux à l’idée d’écrire un jour dans la langue de Shakespeare. « J’adorerais une carrière à l’internationale, mais je ne me vois pas écrire en anglais par rapport à la culture, au choix des mots. Mais il y a des alternatives qui pourraient être cool ».
“On en attend que du bon. Ce qui est cool dans cette tournée américaine, c’est qu’on joue dans des salles plus petites qu’en France. Il y a un côté intimiste”. Après les Etats-Unis, il continuera sa tournée en France et on espère qu’il “fera beau” comme il le dit si bien avec Stromae dans la chanson “La Pluie”.
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