Le logo de Once est une petite grenouille violette coiffée d’une couronne dorée. Une image très conte de fées, que Jean Meyer, le fondateur de cette start-up de dating, assume totalement. Application lancée discrètement le mois dernier aux Etats-Unis, Once veut se positionner sur le marché des relations durables, du “serious dating”. Jean Meyer résume efficacement son message : “on est un anti-Tinder”, nous dit ce patron de 32 ans, rencontré dans ses bureaux WeWork à New York.
Once refuse ainsi cette idée du “hot or not” à la Tinder, incarné par un défilement de profils que l’on “like” ou que l’on passe en une pichenette, à la vitesse de l’éclair. Once ne propose qu’un profil par jour. Un seul. La personne que vous voyez vous voit aussi, en miroir, sur son téléphone. L’attention est maximale, et c’est ce qui fait que Jean Meyer croit à son concept. Bref, Once donne plus de chances à ceux qui n’ont pas un profil de type Barbie ou Ken.
Jean Meyer n’est pas un novice dans le business du dating. En 2011, cet ingénieur toulousain avait monté Date My School, à sa sortie de son MBA à Columbia. Date My School (qui permet de “dater” des gens qui ont fréquenté son université) continue de se développer, mais il y a un an, Jean Meyer a quitté le navire “avec 5.000 dollars en poche” pour cause de “différends stratégiques” avec son co-fondateur. L’été dernier, il a décidé de lancer une nouvelle start-up. Toujours dans le même secteur. “C’est un domaine que je trouve assez attirant et c’est un besoin que beaucoup de gens ont. Et puis, maintenant, c’est super accepté, aussi bien aux US qu’en France”, affirme-t-il.
Son expertise et son réseau lui ont permis de convaincre des investisseurs: avant son lancement, Once a réuni trois millions de dollars auprès de différents business angels et fonds européens, dont Partech Ventures. Parmi ses associés, figurent aussi Léo Gruenstein, un Suisse, également ancien du MBA de Columbia, qui a monté son fonds d’investissement.
Reste que la concurrence est particulièrement forte dans ce milieu. Once n’est pas le seul sur le créneau du “un profil par jour”. Aux Etats-Unis, Coffee Meets Bagels (qui a levé 7,8 millions de dollars en février) fonctionne sur le même principe. “Mais on est mieux, avec des fonctionnalités différentes”, relève Jean Meyer, qui argue que le design de Once est plus soigné que celui de son concurrent, la géo-localisation plus efficace, et les suggestions plus pertinentes.
Car en effet, le succès de Once dépendra beaucoup de la pertinence des “matchs” proposés – sachant que l’application ne propose à son utilisateur qu’un seul profil par jour.“Les études montrent qu’il y a deux déterminants principaux qui expliquent les couples : le milieu social et le physique. Notre algorithme prend donc ces deux choses là”, explique Jean Meyer. Pour le milieu social, différents “proxys” sont possibles : le niveau d’études, la profession etc. Pour la partie “physique”, c’est autre chose. “On a des formules qui analysent les photos et apprennent de vos goûts, le type de visage que vous aimez.”
Quant au business model, quelques pistes de micro-paiement sont déjà esquissées, comme la possibilité de payer pour revoir un profil qu’on avait passé, ou d’avoir une deuxième chance avec une personne.
Environ 5 000 personnes sont aujourd’hui sur l’app – un chiffre que Jean Meyer espère faire augmenter lorsqu’il va lancer différentes opérations de promo.
Pour l’instant, l’équipe de Once compte douze personnes, entre la France et New York – Jean Meyer fait régulièrement des allers-retours, et espère faire venir le reste de son équipe aux Etats-Unis prochainement, une fois la question des visas réglée. Once prévoit de se lancer en Europe à coups de campagnes de pub.
“On vient de traduire Once en sept langues, on aimerait essayer de se lancer dans 20 pays d’ici décembre. On va y aller à fond”, affirme cet expert en dating… qui ne le pratique pas. Ou alors juste “pour tester le concept”. “J’ai pris des cafés avec des nanas, quoi”, répond ce papa d’un petit garçon de deux ans. Qui a quand même mis son profil sur Once, pour la bonne cause.
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Ben dis donc, le “serious dating” avec son profil en ligne, alors qu’il est case, c’est pas bien de “cheater” ses clients, pardon “users” 😛